Les révisions constitutionnelles dénaturent-elles les Constitutions ?
Publié le 17/11/2022
Extrait du document
«
Les révisions constitutionnelles dénaturent-elles les Constitutions ?
« La révision de la Constitution comme disait Solon, est bonne pour un peuple et pour
un temps.
Il ne faut pas la momifier »
Une citation du général Charles de Gaulle le créateur de la Constitution encore en vigueur
aujourd’hui en France, la Constitution du 4 octobre 1958.
Dans cette citation, il soutient que
le changement constitutionnel est essentiel au bien-être de l’État et qu’il ne peut être
momifié.
C’est-à-dire maintenu dans sa forme actuelle pour toujours parce que le changement
est un sous-produit inévitable du temps.
Cependant les révisions constitutionnelles
dénaturent-elles les Constitutions ?
La Constitution est un document qui décrit et organise les relations entre les nombreuses
institutions qui composent l’État.
Il reste au sommet de la hiérarchie sur les normes, un
concept a été créé par l’avocat autrichien Hans Kelsen.
Il s’agit d’une idée juridique que de
nombreux États ont à la base.
Une règle de niveau inférieur ne peut être appliquée ou suivie à
moins qu’elle ne soit fondée sur une règle de niveau supérieur.
Les différentes institutions
présentes dans un Etat sont organisées selon une structure pyramidale.
Le pouvoir judiciaire à
chaque niveau augmente à mesure qu’on monte dans la pyramide.
La Constitution de 1958 promulguée en 1958 par décision souveraine du peuple a lancé la
Vème République et a établi le système semi-présidentiel français aujourd’hui.
Il a donné une
énorme stabilité au paysage politique français, autrefois instable.
Cette nouvelle Constitution
a limité leurs pouvoirs afin d’éviter les mêmes problèmes que dans le régime précédent en
raison de l’instabilité majeure et des problèmes rencontrés par les systèmes législatifs de la
troisième et quatrième république.
En raison du pouvoir constitutif dérivé, qui est le pouvoir de modifier et de réviser une
Constitution, cette Constitution a subi de nombreuses réformes ces derniers temps.
Par
exemple, la réforme constitutionnelle de 2007 a ajouté l’article 66-1, qui stipule que « Nul ne
peut être condamné à la peine de mort », à la Constitution.
En ce sens, le terme « dénature » suggère que la valeur que la Constitution possède comme
norme suprême, qui siège comme la norme judiciaire la plus élevée dans la hiérarchie des
normes, est diminuée par la modification constitutionnelle.
La réforme constitutionnelle ne dénature pas la Constitution.
Il assure sa longévité en lui
permettant de s’adapter aux changements sociétaux dans le meilleur intérêt de la population.
Cela démontre l’importance continue de la Constitution dans un État.
Les développements
sont organisés autour de deux idées, d'une part comment la révision de la Constitution est un
acte dans le texte de la Constitution (I) qui conserve sa valeur et d’autre part, comment la
mise en œuvre de la révision est une exigence fondamentale pour la stabilité constitutionnelle
(II).
I.
La révision de la Constitution : un acte dans le texte de la Constitution
Tout d’abord, il est nécessaire d’examiner comment d’examiner comment la réforme
constitutionnelle préserve plutôt que de déformer la valeur de la Constitution.
Pour ce faire,
nous discuterons de la procédure lourde (A) de la réforme ainsi que des limites
constitutionnelles (B) que la Constitution elle-même impose à ce processus.
A.
Une procédure lourde
L’article 89 de la Constitution précise un processus détaillé de modification de la
Constitution.
« Le Président de la République, agissant sur proposition du Premier ministre,
et les membres du Parlement » sont les deux partis nommés au paragraphe 1 de cet article
comme étant en mesure d’entamer une révision.
Lorsque la réforme est initiée par les
députés, elle est appelée proposition de révision alors qu’elle est appelée projet de révision
lorsqu’elle est lancée par le Président de la République.
Quelle que soit la personne à l’origine du processus, l’Assemblée Nationale et le Sénat sont
tenus d’examiner la révision dans les délais prévus à l’article 42, troisième alinéa, avant de
voter « en termes identiques » conformément au paragraphe 2 de l’article 89.
Enfin, le processus d’examen doit être ratifié.
Lorsqu’une modification constitutionnelle a
des racines parlementaires, elle doit être approuvée après consultation du référendum.
Cependant, lorsque l’exécutif, le président de la République, commence la révision, il n’est
pas nécessaire.
Ils peuvent décider de tenir un référendum, mais ils ont également le pouvoir
de soumettre cette révision de la Constitution à un vote au Congrès où la révision sera
adoptée s’il y a une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés par les deux
chambres, conformément à l’article 89, alinéa 3 de la Constitution.
Cette lourde procédure de révision constitutionnelle montre que les amendements ne
dénaturent pas la Constitution.
Sa position élevée dans la hiérarchie des normes rend
difficiles les modifications à avoir lieu et le distingue des lois normales, qui n’exigent pas ce
processus laborieux, démontrant que la Constitution règne encore suprême même après la
révision.
B.
Les limites constitutionnelles
En plus de cette procédure lourde de réforme, nous pouvons trouver de nombreux articles
dans la constitution qui limitent encore ce processus.
L’article 89(4) lui impose des
restrictions que nous examinerons dans cette section.
Cet article interdit la réforme « lorsqu'il
est porté atteinte à l'intégrité du territoire.
» Un article soutenu par l’article 16 qui stipule
également que la réforme ne peut se produire lorsque « l'indépendance de la Nation,
l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés ».
L’article 89 dit aussi clairement au paragraphe 5 : « La forme républicaine du Gouvernement
ne peut faire l'objet d'une révision.
» Cette interdiction, qui remonte à la troisième République....
»
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