L’équilibre des pouvoirs sous la Ve République
Publié le 25/11/2019
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L’équilibre des pouvoirs sous la Ve République. En Mars 1958, Michel Debré écrivait dans le journal Le Monde : “ Il faut chercher un système démocratique en dehors du système parlementaire, où le pouvoir serait créé autour d’un chef de l’Etat issu du suffrage universel”. Ce ne sera pas directement la solution choisie par les rédacteurs du projet de constitution : la loi constitutionnelle du 3 juin imposant expressément que le “gouvernement doit être responsable devant le Parlement”, signifiant que l’on devrait demeurer dans un cadre parlementaire. Cette exigence ne mettra pas un terme à la volonté des constituants d’”essayer de reconstruire un pouvoir, sans lequel il n’est ni Etat, ni démocratie, c’est à dire, en ce qui nous concerne, ni France, ni République” DPS, P.258. Ce pouvoir avait été laissé vacant par la République précédente, du fait de l’hégémonie incontrôlée du Parlement et de l’abaissement corrélatif du gouvernement. La restauration visée implique une rupture radicale dans la manière de concevoir l’Etat, son rôle et son statut ; mais également sur le plan de l’organisation des pouvoirs, dont dépend directement la restauration de l’Etat. Les grands principes cèdent le pas, au fond, à des considération d’efficacité et de pragmatisme, faisant de la constitution elle même un instrument au service d’une politique déterminée. Son utilité est de permettre à l’Etat d’être efficace et durable. Pour se faire, il s’agira de rompre avec le “gouvernement d’assemblée”, “impraticable et dangereux”, installé en France depuis 3/4 de siècle. Pour cela, il faut d’abord assurer le renforcement de l’exécutif au sommet duquel se trouve le chef de l’Etat, \"clé de voûte”, arbitre entre les pouvoirs et incarnation de la nation ; et à la base un gouvernement qui soit fait pour gouverner. Il faut ensuite \"rationaliser le parlementarisme”, c’est à dire encadrer juridiquement les modalités d’une collaboration équilibrée entre le gouvernement et le Parlement. Ce qui implique que le Parlement soit déchu de sa souveraineté, et qu’il se borne désormais à\" voter les lois, contrôler l’exécutif, sans prétendre sortir de son rôle” (De gaulle, Discours du 4 sept 1958) Même si la Constitution, adoptée par référendum, est promulguée le 4 octobre 1958, on ne saurait s’arrêter à cette date: une Constitution est un système vivant— esprit, institution et pratique— qui, sur une base textuelle plus ou moins stable, évolue en permanence, s’éloignant ou se rapprochant, selon les moments, de cette base initiale. C’est dès la première décennie que se mettra en place la \"synthèse institutionnelle” à partir de laquelle le régime fonctionnera par la suite.
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rapprochant, selon les moments, de cette base initiale.
C’est
dès la première décennie que se mettra en place la "synthèse
institutionnelle” à partir de laquelle le régime fonctionnera par
la suite.
Dans quelles mesures peut on parler de la Ve république
comme d’un régime déséquilibré en faveur du Président de la
république?
I) Le déséquilibre du régime parlementaire en faveur du
Président de la Rep
Primauté du Président élu au suffrage universel, subordination
du Premier ministre, écrasement du Parlement, notamment de
l’assemblée dominée par une majorité acquise au chef de l’Etat.
a) les ressorts institutionnels en faveur d’une primauté du
président vis à vis du gouvernement (art 5 de la constitution)
Dés le départ, la constitution manifeste le rapport de
subordination au chef de l’Etat, qui deviendra de plus en plus
visible à partir de l’automne 1959.
Sur un plan constitutionnel, telle est en effet la tendance
dominante de cette période : le président de la République, se
prévalant de sa fonction d’arbitre et de garant des intérêts
supérieurs du pays (art 5), étend peu à peu ses pouvoirs aux
dépens de ceux que le Premier ministre tient du texte
constitutionnel.
C’est ainsi que se produit “un transfert
significatif du pouvoir règlementaire du Premier ministre vers le
président de la République, de Gaule estimant qu’un grand
nombre de décrets, intéressant le fonctionnement des pouvoirs
publics, doivent de ce fait être adaptés en Conseil des
ministres, sous son contrôle sous sa signature.
Sur un autre plan, l’interventionnisme de l’Elysée définit
rapidement les contours de ce qu’on appellera bientôt le
“domaine réservé” Cela signifie que ce dernier se réserve en la
matière les décisions fondamentales, et qu’il laisse au
gouvernement le soin de les mettre en oeuvre.
Son existence
implique, à elle seule, qu’il n’y a pas de dissociation entre le.
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