le statut d'artisan
Publié le 02/11/2023
Extrait du document
«
“A l'œuvre on reconnaît l'artisan” Cette citation provient du célèbre Jean de la F.
A travers ces quelques mots, on comprend directement la différence entre artisan et
commerçant.
A contrario du commerçant, l’artisan crée lui-même et en quantité limitée ses
produits, il n’est pas dans une optique spéculative.
c’est pour cela qu’il est aisé de
reconnaître un bien fabriqué par un artisan
En l'espèce, un litige se forme entre un salarié et son entreprise avant la démission de
celui- ci.
Son ancien employeur décide d’ester en justice en l’assignant devant le tribunal de
commerce pour agissement en concurrence déloyale.
L’ancien salarié, qui est désormais à
son compte, se prévaut de son nouveau statut d'artisan pour soulever l’incompétence du
tribunal commercial au profit du tribunal judiciaire.
Dans un arret en date du 14 septembre 20016, la Cour d’appel de versailles a estimé
que le tribunal de commerce etait incompétent et donc, l’affaire devait etre envoyé devant la
juridiction civile.
La société, en total désaccord avec cette décision, décide de se pourvoir en
cassation afin de faire annuler le jugement rendu par la juridiction antérieure.
La haute devait déterminer dans quelles mesures le régime applicable aux commerçants
devait se substituer à celui des artisans, pratiquant eux même des actes de commerce ?
la Cour de cassation confirme le jugement rendu par la juridictions inférieur au motif que
l’ancien salarié exerçait seul sa profession qui ne lui permettait pas de spéculer, ses gains
provenant essentiellement du produit de son travail alors la qualification d’artisan peut lui
être accordée
Afin de maîtriser au mieux le sujet, il faut définir précisément l'appellation d' artisan (I).
Puis, il faut déterminer la juridiction compétente en fonction de la qualification de la partie
au litige, la cour sera différente en fonction du commerçant ou d'artisan (II)
I.
l'appellation d’artisan comme professionnel non commerçant
pour déterminer une profession non commerçante comme celle de l’artisan, il faut s’attarder
sur la qualification juridique de la notion d’artisan (A) puis par la suite, prouver le caractère
non spéculatif pour qu’elle puisse être légitime (B)
A.
la qualification juridique d’un artisan
Le Code de commerce ne distingue pas les commerçants et les artisans.
À la lecture de
l’article L.
110-1 du Code de commerce, la plupart des artisans pourraient être considérés
comme des commerçants dans la mesure où ils font des actes de commerce à titre
professionnel: fourniture de services, achat pour revendre de meubles après transformation
En l'espèce, la défense représente un plombier chauffagiste, il est aisé de penser que s’il va
chez un client, il apporte son matériel et son savoir moyennant de quoi, le client verse une
sommes d’argent proportionnelle au travail fourni
Le pouvoir retient donc l'activité de fourniture de services exercée à titre habituel et lucratif
revêt un caractère commercial.
Ce sont des actes de commerce par nature.
néanmoins, une personne qui exerce des actes de commerce n’est pas forcément
commerçant
La JP considère que l’activité artisanale et marginale, terme repris par la cour de cassation
dans son dispositif, “[...] la production était à titre accessoire et marginale”
Elle explique qu’il faut la réunion de critères cumulatifs pour que la notion d’artisan soit
retenue.
Il faut :
l’existence d’un travail personnel essentiellement manuel sur la chose ou le service
vendu.
En l'espèce, le plombier chauffagiste produit et transforme sa propre prestation de
service
Ainsi que le caractère indépendant et professionnel de l’activité (il exerce pour son
propre compte son activité est n’est soumis a aucun lien de subordination), l’artisan
chauffagiste est un travailleur indépendant, en cas de problèmes il sera le seul responsable
ainsi qu’en cas de problème financier
Enfin, l'activité manuelle procure à l'artisan ses revenus principaux.
L’artisan du cas
d'espèce exerce de manière habituelle et exclusive sa profession.
A travers sa conclusion, il apparaît clairement que la cour de cassation considère le
défenseur comme un artisan, les activités artisanales étant des activités civiles, le tribunal
commercial n’est donc pas compétent en l'espèce.
B.
la nécessité du caractère non spéculatif applicable au commerçant
le terme d’ artisan provient de la jurisprudence, c’est la cour de cassation dans son arrêt
rendu par la chambre des requête du 22 avril 1909 qui a plus ou moins donné la définition
“l’artisan se distingue du commerçant en ce que ses revenus professionnels proviennent
essentiellement de son travail manuel et qu’il ne spécule ni sur les matières premières ni sur
le travail d’autrui”.
la jp utilise donc le critère de spéculation pour déterminer la frontière entre la profession de
commercial et la profession artisanale
Dans l'arrêt à commenter, la CAS a explicité que l’achat et la vente de ses marchandises ne
représente que 5 % de son résultat d’exploitation.
Donc l’artisan n’est pas en capacité de vivre de son achat/ vente de marchandise.
De plus, la
majorité de ses gains proviennent du produit de son travail.
Par ce fait l’accusation de concurrence déloyale ne peut être retenue car avec....
»
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