Le président de la République et le premier ministre : Duo ou duel ?
Publié le 10/10/2013
Extrait du document
«
universel direct est instauré selon le souhait du Général de Gaulle, sa méfiance envers les partis
politiques lui aura valu la création d’un mode d’élection permettant au Chef de l’Etat de bénéficier
d’une place centrale au sein de la politique.
Il se pose dorénavant comme arbitre et représentant de
la Nation elle-même, ses pouvoirs étant consacrés avec la bénédiction du peuple, le Président y
trouve ainsi une grande légitimité.
En période de fait majoritaire, le Président de la République connait une consécration totale de ses
compétences d’action.
Les articles 8 et 9 de la Constitution confèrent au Président de la République
tous les pouvoirs.
Lors d’une situation de concordance des majorités le régime n’apparaît plus
parlementaire mais à dominante présidentielle ce qui se révèle de facto.
La prépondérance du Président de la République apparait inévitable puisque la Constitution elle-
même le définit.
En effet, l’article 5 de la Constitution dispose que le Président de la République est
l’arbitre du « fonctionnement régulier des pouvoirs publics ».
B.
Un Premier Ministre effacé sous la Ve république
En période de fait majoritaire, le premier ministre qui est de la même couleur politique que le
président de la république, apparaît quelque peu effacé au sein du gouvernement.
Selon l’article 20
de la Constitution, « le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation ».
Mais, lorsque
les majorités présidentielles et parlementaires sont identiques, le chef de l’État joue un rôle
essentiel.
Il décide des grandes orientations et le Premier ministre les met tout simplement en
œuvre.
Le premier ministre connait alors une diminution de ses pouvoirs et de ses compétences d’action.
Il
suit la politique menée par le Président de la République.
Comme nous l’avons évoqué auparavant, il met en œuvre la politique présidentielle, cette fonction
est essentielle pour le Premier ministre, il apparaît effacé mais nécessaire puisque cette tâche
requiert une totale confiance du Président de la République en son Premier ministre.
Le Premier
ministre qui s'enferme dans une situation que l’on pourrait qualifiée de subordonnée au Président de
la République n’en est pas pour autant réduit à un rôle d’exécution ou de pantin politique.
Ce dernier est responsable devant l’Assemblée nationale, cette responsabilité inscrite dans les textes
constitutionnels est définie aux articles 49 et 50.
On observe alors que sa position proscrit toute attaque directe à l’intention du Président de la
République en cas de crise grave avec la majorité parlementaire.
Malgré les apparences, on pourrait croire que le premier ministre reste sous l’influence du Président
de la République, mais comme nous l’avons vu précédemment, il reste tout de même un élément
fondamental pour la présidence du chef de l’Etat.
En effet, il existe des domaines partagés de
compétences entre le Président de la République et le Premier Ministre venant illustrer nos propos.
Il est vrai, le Président ne peut rien sans l’accord du Premier Ministre, par exemple en ce qui
concerne la nomination des ministres, en vertu de l’article 8 alinéa 2 de la Constitution de 1958, le
contreseing n’est pas dispensé puisque dans l’hypothèse de la constitution d’un nouveau
gouvernement le Président, nomme les autres membres du gouvernement sur proposition du
Premier ministre.
La relation entre le Président de la République et le Premier ministre nous est donc apparue dans un
premier temps comme additionnelle, complémentaire, le Président en cas de fait majoritaire se voit
consacrer une réelle importance reflétée par ses propres pouvoirs, mais sans le Premier ministre, ce
dernier ne pourrait prendre certaines de ses décisions, le chef du gouvernement apparait alors
comme un personnage indissociable de la personne que constitue le Président de la République.
II.
Un duel durant la période de cohabitation
Dans cette seconde partie, nous nous intéresserons à la forme de rivalité qui a pu s’installer entre
le Président de la République et le Premier Ministre durant une période de cohabitation.
Transformant ainsi le président de la république en chef de l'opposition (A) et le premier ministre.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Julius Nyerere par Ali Mazrui Institute for Development Studies, University of Nairobi, Kenya Premier ministre du Tanganyika après son accession à l'indépendance en 1961, et premier président de la République unie de Tanzanie formée en 1964 par l'union du Tanganyika et de Zanzibar.
- GISCARD D'ESTAING, Valéry (né le 2 février 1926) Président de la République (1974-1981) Parmi ses ascendants, on compte un sénateur, un ministre, un député.
- GISCARD D'ESTAING, Valéry (né le 2 février 1926) Président de la République (1974-1981) Parmi ses ascendants, on compte un sénateur, un ministre, un député.
- AURIOL, Vincent (27 août 1884-1er janvier 1966) Président de la République (1947-1954) Expert financier de la SFIO, Vincent Auriol est le ministre des Finances du gouvernement Blum lors du Front populaire.
- CASIMIR-PERIER, Jean (8 novembre 1847-11 mars 1907) Président de la République (1894-1895) Son grand-père a été ministre de Louis Philippe Ier.