Le premier absolutisme
Publié le 16/02/2019
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Théoriquement, l’absolutisme existait déjà au Moyen-Âge, mais cet élément est resté théorique et la monarchie absolue va entrer dans la pratique du pouvoir à l‘Époque moderne. La période moderne va débuter après la Guerre de 100 ans (1337 - 1453), durant laquelle des évolutions importantes avaient déjà vu le jour avec deux rois qui ont eu un rôle central dans le renforcement de l’autorité royale. Ces deux rois, Charles VII, roi de Jeanne d’Arc et son fils, Louis XI vont amoindrir la puissance féodale en s’affirmant face aux féodaux. La Guerre de Cent ans a pu être remportée par la France grâce à la mise en place d’impôts importants et d’une armée importante. À l’époque moderne, on utilise le mot absolu pour dire « gouvernement d’un seul. » Le terme « absolu » vient du latin « absolutus » qui signifie « libéré, délivré ». Le pouvoir du roi s’étant délivré de tout obstacle, de toute entrave, c’est pourquoi on l’a qualifié d’absolu. On n’utilise pas le terme d’absolutisme qui va apparaître à la Révolution française. L’absolutisme est donc est une forme de régime politique dans lequel le chef de l'Etat détient tous les pouvoirs politiques, n'est assujetti à aucune loi ou Constitution et gouverne sans contrôle. Son pouvoir est lié à sa personne, ce qui le rend indépendant de tout groupe de pression. Le terme absolutisme est principalement utilisé pour qualifier la monarchie française des XVIIe et XVIIIe siècle, appelée également monarchie absolue. Elle a atteint son apogée sous le règne de Louis XIV (1674-1715). Souverain, dit de droit divin, il n'était redevable de ses actes que devant Dieu. Cependant comme nous l’avons vu, le pouvoir royal a commencé à se renforcer dès le 15ème siècle et la première partie du 16ème. Peut-on parler de premier absolutisme pour qualifier le renforcement du pouvoir royal de 1515 à 1559 ? Dans une première partie nous verrons en quoi s’est renforcé le pouvoir royal dans un contexte qui n’y était pas propice, puis nous verrons dans une deuxième partie que la notion d’absolutisme pour parler de cette période est à nuancer dans la mesure où il existait quand même des limites au pouvoir royal. I) La monarchie absolue pendant les guerres de religion La doctrine de la monarchie absolue se constitue à partir du 15è siècle. Cependant elle va considérablement s’affaiblir à cause des guerres de religion. A) Le renforcement de l’autorité royale Le roi cherche à limiter les contre-pouvoirs ou pouvoirs perçus comme tels. Le roi va devenir chef temporel de l’Église : Le concordat de 1516 (ou concordat de Bologne) est un accord signé entre François Ier, le roi de France et la papauté (à l'époque le pape Léon X). Il permet au pape de donner les pouvoirs spirituels aux titulaires des grands postes de la hiérarchie de l'Église catholique (évêques et abbés). De plus l'autorité du pape est affirmée face aux prétentions des conciles généraux qui contestaient sa primauté. Mais le roi de France contrôle désormais le clergé catholique de son royaume, et les biens considérables qui en dépendent, puisqu'il nomme, quasiment qui il veut, aux grandes charges ecclésiastiques. Le concordat met fin aux dispositions de la Pragmatique sanction de Bourges, prise en 1438 par le roi Charles VII. Le concordat de 1516 restera en vigueur jusqu'en 1790 quand l'assemblée constituante vote la Constitution civile du clergé qui réorganise l'Église catholique en France.
«
De plus on va assister à une centralisation et à une rationalisation du pouvoir.
En effet, de 1515 à
1559 le poids du monde de l'office s'accroît sensiblement : à Paris, le nombre d'officiers royaux passe
d'environ 900 au début du XVIe siècle à quelques 1600 en 1559.
La Renaissance est le temps de la
croissance du personnel monarchique.
Plus qu'une fonction, l'office est une dignité.
L'officier royal est
chargé de nombreuses missions et doit faire preuve d'une grande polyvalence : fiscalité, justice,
fourniture des vivres, etc.
François Ier, outre ses guerres, a mené une activité législative très
importante.
Sous son règne, la conception d'un pouvoir monarchique fort gagne les mentalités.
Le roi
améliore notamment le système judiciaire : ce qui prévalait jusqu'à présent était l'hétérogénéité
(justice seigneuriale, justice municipale, justice du Parlement...).
Le système est réorganisé mais
demeurera assez chaotique jusqu'à la Révolution française.
Henri II va poursuivre la politique de centralisation et de rationalisation de l'Etat de son père.
En
1552, il créé les présidiaux, nouvelle institution judiciaire ayant pour objectif de désengorger les
tribunaux et parlements.
Il créé un nouveau corps d'agents de l'Etat : les commissaires des partis.
Durant cette période, le protestantisme se propage en France, la monarchie ne réagissant que
tardivement ; après 1540, les problèmes religieux deviennent particulièrement préoccupants.
B) Un contexte politique inadapté au renforcement du pouvoir royal
Le 16 ème
siècle est marqué par les guerres de religions.
Celles-ci débutent par un massacre de
protestants français à Wassy, perpétré par François Duc de Guise qui est opposé aux protestants.
Les
protestants répliquent rapidement.
Le chef des protestants est Louis Ier de Bourbon, père d’Henri de
Bourbon qui deviendra Henri IV.
Dès 1553 est signé le traité d’Ambroise : le roi renonce face aux
protestants.
La guerre va reprendre à la fin des années 1560 ; puis signature traité de de St Germain :
les protestant vont obtenir des concessions importantes mais leur culte est limité.
Malgré ces
concessions limitées, certains catholiques sont mécontents, et vont être plus dur envers les
protestants.
Le 24 août 1572 des protestants sont massacrés.
C’est le massacre de à St Barthélemy.
Charles IX va en prendre la responsabilité.
Ce massacre qui est un évènement majeur, affaibli
considérablement le pouvoir royal.
Il va conduire à une reprise de la guerre entre protestants et
catholiques.
En 1588, le roi Henri III va être obliger de fuir la capitale à cause du Duc de Guise qui se
sert du peuple pour l’y obliger.
Quelques temps plus tard, en décembre 1588, Henri III va être
assassiné par le moine Jacques Cet assassinat montre que la monarchie est vulnérable.
Henri IV va
avoir du mal à s’imposer, et il va devoir en 1593 se convertir au catholicisme pour réussir à s’imposer.
En 1598, la situation en France s’est améliorée, Henri IV va promulguer l’édit de Nantes qui va
permettre une certaine tolérance et liberté de culte des protestants qui peuvent accéder aux charges
publiques et aux places de sureté.
Parallèlement à ces guerres de religions, on assiste à la naissance d’un courant s’opposant à la
monarchie absolue : les monarchomaques.
Leurs idées sont assez diverses.
Même si on les regroupe,
les doctrines sont parfois différentes, l’élément central va être la contestation de la tyrannie.
Le
deuxième élément commun est le refus de la démocratie Les premiers monarchomaques sont
protestants : François Hotman, Théodore de Bèze, ou encore Junius Brutus qui va justifier le fait que
des sujets peuvent se révolter contre leur souverain si celui-ci exerce une tyrannie.
Ce refus de la tyrannie veut dire que le pouvoir du roi est limité et met en avant l’idée de
consentement de contrat, contrat qui implique des droits et des devoirs..
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