Le droit de la mer
Publié le 31/12/2018
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«
Ce
droit s'entend comme la faculté de
naviguer dans la mer territoriale d'un
État côtier, soit pour la traverser sans
se rendre dans les eaux intérieures,
soit pour entrer ou sortir des eaux
intérieures.
les navires de guerre ne doivent pas
avoir un comportement belliqueux, et
les navires à propulsion nucléaire ou
transportant des substances radioactives
sont soumis à des procédures spéciales
de contrôle.
ln DhROITS INTtRNATIONAUX
l'extension des eaux territoriales à
12 milles a supprimé tout espace de
mer libre dans 116 détroits (dont les
plus importants).
Pour y préserver la
liberté de navigation, un régime de
"passage en transit sans entrave» est
mis en place.
les navires, aéronefs et sous-marins
ont droit au libre passage s'ils
respectent les conditions relatives
à la sécurité du trafic et au caractère
non belliqueux du passage.
LES
PLUS GRANDES «ZEE»
milliers de km'
États-Unis 11 351
France (dont Polyfts/e) 11
080
Grande-Bretagne
Indonésie
CEl (ex-URSS) 4492
B�� 40�
Danemark (dont Groenland)
4038
Japon 3862
Chili 32
64 S'étendant
jusqu'à 200 milles des
côtes, soit 370 km, elle distingue la
navigation et l'exploitation.
Ainsi,
le trafic maritime y est libre -la
navigation et le survol pour les navires
et aéronefs civils et militaires y sont
aussi libres qu'en haute mer-, alors
que l'exploitation de ses ressources
appartient à l'État côtier.
Celui-ci peut
accorder des autorisations de pêche
ou imposer des quotas à ne pas
dépasser afin de préserver ses
richesses.
En ce qui concerne le fond
et le sous-sol morins, les pays
peuvent accorder dans leur ZEE des
licences d'exploitation aux consortiums
souhaitant extraire les richesses =LE=S-=;EA=u=x:..:AR=.c":;.:I:..:Pt=LA::.:c::.IQ"'u=E=-s -,---,--;::;-- 1-------------_,
-par exemple les hydrocarbures -
les Etats entièrement constitués d11es, transit
sans entrave édicté pour en
commun.
Sont également accordés
ou États-archipels, dont on considère les détroits.
aux
États côtiers des droits de
que la dissémination physique ne doit
juridiction qui leur permettent de
pas nuire à leur unité géographique
et politique, possèdent la faculté de
repousser jusqu'à lOO milles leurs
lignes de base dites archipélagiques
Gusqu'à 125 milles pour 3% de ces
lignes).
Ces eaux archipélagiques
s'augmentent elles aussi de la mer
territoriale adjacente (12 milles).
Cette disposition concerne les États
indépendants.
Elle n'est donc pas
applicable aux collectivités territoriales
françaises d'outre-mer, comme la
Polynésie et la Nouvelle-Calédonie.
La circulation dans les eoux
orchipélogiques obéit au principe
du passage inoffensif, sauf dans des
voies de circulation internationales
où s'applique un droit de passage
comparable, par sa souplesse, au LES
BAIES HISTORIQUES
Certains États se sont vu reconnaître
des droits spécifiques dans certaines
baies historiques, qui sont alors
assimilées aux eaux intérieures.
C'est
le cas par exemple de la baie du Rfo
de la Plata (Argentine et Uruguay), de
Chesopeoke et de la Delaware (États
Unis), de Cancale et de Granville
(France), du golfe de Tunis (Tunisie) ou
du canal de Bristol (Grande-Bretagne).
lA ZONE CONTICUI:
l' Êta! côtier
peut étendre ses pouvoirs
jusqu'à 24 milles marins des lignes
de base.
S'il ne peut y exercer sa
souveraineté, il peut toutefois y
exercer des contrôles douaniers,
fiscaux, sanitaires ou d'immigration,
et, d'une façon générale, un droit de
"poursuite», pour prévenir ou
réprimer les infractions aux règlements
-------------1 en vigueur sur son territoire national
LA COURSE AU TERRITOIRE
C'est le territoire qui détermine les
droits sur les mers.
C'est la raison pour
laquelle la moindre île est objet de
convoitise, car un simple caillou au
beau milieu de l'océan suffit à
conférer, à un État qui y exerce sa
souveraineté, une mer territoriale,
à condition que ledit caillou reste
émergé.
Si ce "territoire» estfoulable
par l'homme, l'État peut y exercer ses
droits pour l'exploitation de toutes ses
ressources sur 200 milles marins.
C'est
ainsi qu'à l'est de l'archipel japonais de
Kyushu, l'atoll Okino-tori-shina a vu
son sommet s'enfoncer après un
mouvement sismique.
Afin de pouvoir
conserver leur zone de 200 milles, les
Japonais l'ont tout simplement
bétonné, de peur que la mer ne vienne
le recouvrir.
ou
dans sa mer territoriale.
Par
exemple, pour lutter contre le trafic
de stupéfiants, la France a institué une
zone contiguë (loi du 31 décembre
1987 ).
LA ZONE tCONOMIQUE EXCLUSIVE
(ZEE)
C'est la zone économique exclusive
qui constitue la principale innovation
de la convention de Montego Bay.
prévenir
ou de combattre la pollution
de lo mer et de réglementer la
recherche scientifique.
lE PLATEAU CONTINENTAL
Le prolongement naturel du territoire
terrestre d'un État côtier comprend les
fonds marins et leur sous-sol au-delà
de la mer territoriale, soit jusqu'à
LES NODULES POLYMÉTALLIQUES
Découverts à la fin du XIX' siècle
dans l'océan Arctique, les nodules
polymétalliques, ou nodules de
manganèse, sont présents dans la
plupart des océans.
Ce sont des
concrétions de roche formées de
couches concentriques d'hydroxydes
de fer et de manganèse disposées
autour d'un noyau.
Ces nodules mesurent généralement
entre 5 et 10 cm de diamètre et ont à
peu près la grosseur d'une pomme
de terre.
Ils reposent sur le fond de
la mer, le plus souvent à demi
enterrés.
Pour que leur exploitation
prèsente un réel intérêt économique,
leur abondance doit être supérieure
à 10 k&fm' et en moyenne de
15 k&fm' dans les zones de plusieurs
dizaines de kilomètres carrés.
Si des nodules sont prèsents à toutes
les profondeurs, c'est entre 4 000 et
6 ooo rn qu'on trouve les plus fortes
concentrations.
la composition chimique des nodules
varie selon le type de minéraux
manganésifères et selon l'importance
et la nature du noyau.
les nodules ayant un intérêt
économique ont la composition
suivante : 200
milles marins, lorsque le rebord
de la marge continentale se trouve
à une distance inférieure à cette
limite, soit sur toute l'étendue du
prolongement naturel du territoire
terrestre de cet État jusqu'au rebord
externe de la marge continentale.
Dans ce cas, le plateau continental
peut aller jusqu'à 350 milles.
En deçà
des 200 milles de la ZEE, c'est le
régime de la ZEE qui s'applique.
Au
delà, les dispositions propres à la
haute mer s'appliquent pour la liberté
de navigation et de survol.
mais aussi
pour la pêche.
En revanche, les
ressources minérales et le contrôle du
stock halieutique sont soumis à la
juridiction de l'État côtier.
LA ZONE DES GlANDS FONDS
la zone des grands fonds, au-delà
de la ZEE, est déclarée "patrimoine
commun de l'humanité".
les ressources minérales des grands
fonds marins son� en majeure partie,
situées au milieu des océans.
Elles
ne peuvent donc être régies par des
juridictions nationales comme la mer
territoriale, le plateau continental ou la
ZEE.
Dès 1958, on parle, à la première
conférence sur le droit de la mer, de la
notion de "patrimoine commun de
l'humanité», en parlant des ressources
des fonds marins non susceptibles
d'appropriation étatique.
En 1970,
l'Assemblée générale des Nations
unies adopte une résolution déclarant
que le fond des mers et des océans
ainsi que leur sous-sol au-delà des
limites des juridictions nationales est
"patrimoine commun de l'humanité».
les implications juridiques de ce
principe ne sont toutefois pas définies
avant l'adoption de la convention de
Montego Bay.
l'immense étendue des grands fonds
- les deux tiers des océans -ne peut
faire l'objet d'aucune revendication
de souveraineté et doit être utilisée
à des fins exclusivement pacifiques.
la navigation, la pêche, la recherche
Manganèse
Fer
Silicium Aluminium
Nickel
Cuivre Oxygène
Hydrogène
Sodium Calcium
Magnèsium
Potassium
Cobalt
Ti tane Baryum 29%
6%
5%
3%
1,4%
1.3%
1,5%
1,5%
1,5%
1,5%
0,5%
0,5%
0,25%
0,2%
0,2%
On trouve des nodules dans tous les
océans et même dans certains lacs,
mais trois régions ont été choisies
pour la prospection industrielle : le
centre du Pacifique nord-central, le
bassin du Pérou (Pacifique sud-est) et
le centre de l'océan Indien nord.
Dans
ces régions, le fond marin, à une
profondeur de 4 000 à 5 000 rn, est
formé de collines abyssales, orientées
nord-sud, correspondant aux abrupts
de la croûte océanique.
les champs
exploitables mesureraien� dans les
zones les plus favorables, de 1 à 5 km
de largeur sur 10 à 18 km de scientifique,
la pose de cables ou
d'oléoducs y sont libres, mais
l'exploitation des sols et sous-sols est
soumise à l'Autorité internationale des
fonds marins, qui siège à Kingston, en
Jamaïque.
Un système d'« investisseurs
pionniers» -les États qui ont la
capacité technique et financière
d'entreprendre de tels travaux
(recherche et exploitation) -est mis
en place pour éviter que certains
d'entre eux ne fassent cavalier seul.
Ce système, prévu comme très
contraignant pendant les travaux de
la convention de Montego Bay, a été
assoupli, car l'entreprise d'exploitation
et la prévisibilité des bénéfices sont très
loin de ce qui avait été envisagé
pendant les négociations.
C'est donc
aujourd'hui plus un travail
d'harmonisation, de contrôle et
d'autorisation que mène l'Autorité, que
la redistribution à l'échelle mondiale
d'une hypothétique manne sous
marine.
Ce qui est en jeu, c'est la fabuleuse
richesse des gisements de nodules
polymétalliques.
Ce sont des pépites
qui gisent dans le fond des océans.
Elles sont composées de nickel, de
cuivre, de manganèse et de cobalt leur
exploitation est permise, à la condition
que chaque État partage sa zone
avec une «entreprise internationale»
représentant l'ensemble des pays
n'ayant pas les moyens d'exploiter
la ressource sous-marine.
la moitié des
bénéfices provenant de l'exploitation
devra être versée à un fonds d'aide
au développement
longueur; ils couvriraient 35% du
fond et contiendraient 15 k&fm' de
nodules.
A ces profondeurs, il est très
difficile d'évaluer la quantité de
nodules polymétalliques existants.
En
1965, elle avait été estimée à plus de
1,5 milliard de milliards de tonnes!
Depuis, l'estimation a été réajustée à
500 milliards de tonnes.
Toutefois,
tous les champs de nodules ne sont
pas susceptibles d'une exploitation
minière, considérant qu'un site minier
se définit comme une portion du fond
marin où une opération commerciale
pourrait être poursuivie pendant 20 à
25 ans avec une production de 1,5 à
4 millions de tonnes par an de
nodules rentables.
On entend par là
des nodules contenant en moyenne
de 1,25 à 1,5% de nickel et de 1 à
1,4% de cuivre ainsi que de 27 à 30%
de manganèse et de 0,2 à 0,25% de
cobalt Il est très difficile d'estimer le
nombre de sites exploitables.
la
fourchette de départ se situait entre 8
et 225, pour une ressource totale de
480 millions et 13,5 milliards de
tonnes.
Aujourd'hui, les experts se
sont plus raisonnablement mis
d'accord sur 3 à 10 sites, produisant
de 100 à 600 millions de tonnes..
»
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