HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES : Le conflit libyen et ses répercussions sur les relations internationales. Introduction En 1911, L'Italie conquis la Libye, territoire qui appartenait alors à l'empire Ottoman. Mais durant la seconde guerre mondiale les italiens sont évincés du nord de l'Afrique. La France et la Grande-Bretagne prennent le contrôle du pays. La Libye accède à l'indépendance en 1951 conformément à une résolution des nations unis. Les 3 provinces la Tripolitaine, la Cyrénaïque, et le Fezzan, administrés par les britanniques et les français depuis la 2nd guerre mondiale, sont unifiées et la Libye devient un royaume fédéral. Le roi Idris 1er, chef des senoussis installé par les britanniques, prend le pouvoir. En contrepartie du maintien de base militaire il bénéficie de l'aide de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Mais la découverte de gisement pétrolier à la fin des années 50 accentue la main mise étrangère et développe la corruption. Le 1er septembre 1969 la monarchie est renversé par un coup d'état de jeunes officiers mené par le capitaine Kadhafi fervent admirateur du président égyptien Nasser. Très vite Kadhafi ferme les bases militaires étrangères et nationalise les compagnies pétrolières. Tripoli devient le centre du tiers-mondisme révolutionnaire et du militantisme panafricain. Les relations avec Washington s'enveniment. Les relations tumultueuses avec les Etats Unis se traduisent, en 1980, par le saccage de l'ambassade américaine à Tripoli en réaction au non-respect par les navires américains de la zone maritime intérieure libyenne. Puis, en août 1981, les man?uvres américaines conduisent à un incident au cours duquel deux avions de chasse libyens sont détruits en vol. Et, le 5 avril 1986, une bombe éclate dans une discothèque fréquentée par des soldats américains à Berlin-Ouest. Ronald Reagan tient la Libye pour responsable et fait bombardé les résidences de Kadhafi dans les villes de Tripoli et Benghazi. L'opération se solde par la mort de dizaines de civils, dont la fille adoptive du dirigeant libyen. Suivront deux attentats qui deviendront tristement célèbres : en 1988 celui de Lockerbie en Ecosse contre un Boeing 747 de la Panam (270 morts) et en 1989 celui contre le DC10 français d'UTA au Niger (170 morts). L'implication présumée des services secrets libyens dans ces attentats conduit à la mise en place d'un embargo sévère (embargo aérien et militaire, assorti de sanctions économiques) de 1992 à 1999 décidé par l'ONU suite au refus libyen d'extrader ses ressortissants présumés coupables dans ces deux affaires. Au demeurant, durant toutes ces années Kadhafi a financé, avec la manne pétrolière, des guérillas à travers le monde et apportera son soutien au terrorisme anti impérialiste. Il soutiendra notamment la Fraction armée rouge, l'Armée républicaine irlandaise, divers mouvements de guérillas (MPLA, Derg) ainsi qu'à de nombreux groupes armés palestiniens. Les relations internationales se normalisent dans les années 2000. La Libye met un terme au programme d'arme de destruction massive développé depuis plusieurs années. L'hostilité affichée du gouvernement libyen aux islamistes radicaux en fait un « allié « aux yeux du gouvernement américain, engagé dans une « guerre contre le terrorisme «. Des années de négociations, incluant un recours judiciaire auprès de la Cour Internationale de justice et le paiement de lourdes indemnités aux victimes des deux attentats seront nécessaires à Kadhafi pour revenir dans le concert des nations. En 2004 l'embargo est levé. Le colonel revient sur la scène internationale. Plusieurs chefs d'État ou de gouvernement se succèdent à Tripoli (Tony Blair, Silvio Berlusconi, Jacques Chirac...), signant des accords commerciaux dans divers secteurs d'activités. La question de l'immigration illégale en provenance d'Afrique subsaharienne est également régulièrement évoquée, et aboutit à un accord avec la Libye, qui s'engage à contenir les migrants contre la promesse d'une aide financière de l'Union européenne. Cependant, malgré l'apaisement des relations internationales avec l'occident, le régime est victime d'une instabilité politique majeure au sein même du pays. Cette instabilité politique s'explique notamment par le fait que la Libye se compose d'alliances tribales. Le kadhafa, le warfala et le makarhales sont les tribus les plus importantes. La Kadhafa, à laquelle appartient Mouammar Kadhafi se situe surtout dans le centre de la Libye. Cette tribu a la mainmise sur le régime libyen, elle est la plus armée et a toujours été privilégiée par Kadhafi pour défendre son régime dont elle est le noyau dur. La Warfala, est quant à elle, la plus grande des tribus de Libye avec environ un million de membres. Elle se situe essentiellement à Benghazi, dans l'est du pays, d'où est partie la révolte. D'ailleurs, preuve de cette instabilité, les officiers warfalites ont orchestré un coup d'État manqué en 1993. La Makarha, elle, est concentrée dans les régions de l'ouest du pays. Cette tribu comptait parmi les principaux appuis de Kadhafi. La mainmise du pouvoir par la tribu Kadhafa à l'insu des autres tribus, est source de tension au sein du pays. De surcroit, les messages diffusés par la chaine Al-jazeera, commandé par les émirats qataris, appel à l'insurrection. De nombreux experts pointeront du doigt la très forte influence de cette chaine sur le mouvement insurrectionnel libyen. A noter que le Qatar, hostile au régime libyen, est le seul pays arabe ayant participé aux bombardements sur la Libye. Au demeurant, un groupe très actif, porté par des objectifs politiques, déstabilise le régime depuis les années 90 : le Groupe Islamique Combattant en Libye (GICL). Dès le début de cette décennie de virulent mouvement d'insurrection qui sont l'?uvre de ce groupe surviennent dans la région du cyrénaïque. Cette organisation jugée terroriste par l'Organisation des Nations-Unis ne s'est jamais caché de sa volonté de renverser le régime pour mettre en place un régime islamiste radical. En effet ses leaders, tel que Abdelhakim Belhadj prône la mise en place de la loi islamique, la charia. Apres 2 tentatives d'assassinats contre Kadhafi en 1996 et 1998, ces mouvements se révèlent impuissants à le renverser. Ils se tournent alors vers le djihad en Irak et en Afghanistan, où ils constituent un groupe important de djihadistes, dit le bataillon des Libyens. Le GICL révise ses positions en 2010. Il déclare rompre avec Al Qaeda et renoncer à renverser le pouvoir par les armes. Cependant Lors des premières manifestations de contestations ce groupe se révèle très actif. Abdelhakim Belhaj deviendra même chef militaire du Conseil national de transition selon le journal Libération. Par ailleurs le fort chômage chez les jeunes et la volonté de réforme sociale de la population seront également une cause non négligeable de cette insurrection. Ainsi, en 2011, dans ce climat de tension et à la suite des mouvements de protestation dans les pays arabes, le soulèvement commence. Dès le 21 février 2011 l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch dénonce dans un rapport que le régime libyen « tue délibérément des centaines de manifestants pacifiques à travers le pays «. Ce rapport précise que le régime viole le droit à la vie, garantit par la déclaration universelle de droits de l'homme, de manière flagrante et systématique «. ce rapport énonce également que le régime opère des crimes contre l'humanité, défini par le Mémorandum expli...
