« L'administration peut-elle être efficace ? »
Publié le 18/06/2012
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Toutefois, s’il est indéniable que la recherche d’efficacité peut être introduite au sein de l’administration, il convient de remarquer que cela est limitée en raison du caractère intrinsèquement singulier de l’administration. B- En définitive, un concept d’efficacité est difficilement imposable à l’administration Il est clair que les notions d’efficacité et de performance sont délicates à aborder dans le domaine public, cela revoie au fait que l’administration doit donner de meilleurs résultats et produire plus, or la production d’une administration est spécifique et n’est pas comparable à celle d’une entreprise privée. En effet, la notion de résultats renvoie à deux types de moyens, les outputs d’une part et les outcome d’autre part. Les premiers attraits à la réalisation en termes de chiffres et les seconds traduisent l’impact final sur la société. Or, le néo-managerialisme se focalise sur les premiers, c'est-à-dire sur un objectif quantitatif au lieu de voir l’impact sur la société et faisant de la sorte fi de l’intérêt général, au cœur de l’action publique. En outre, la démocratie ne peut-être secondaire face à l’efficacité et cela peut-être problématique dans le cadre de ces réformes. En effet, détacher l’administration du pouvoir politique lui retire sa légitimité car c’est bel et bien le fait que cette dernière se subordonne au politique qui assure la base démocratique. Or ces théories arguent pour une autonomie vis-à-vis de l’administration centrale qui remet en cause ce lien.
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de recrutement impersonnelles par concours qui semblaient le gage d'un recrutement sur des critères de compétences objectifs est remis en cause.
Le courantnéo-managérialiste préconise l'ouverture des fonctions à des contractuelles, cela permettant une meilleure adaptation à la conjoncture et offrant une nouvelledynamique à l'administration.
Les mécanismes d'avancement doivent également évolué vers la prise en compte de critères de mérite et de performances.
Larémunération devrait quant à elle être liée aux résultats avec des intéressements.
En outre, un rapport de l'OCDE intitulé « Construire aujourd'huil'administration de demain » qui s'interroge sur les raisons des réformes de l'administration publique, introduit la notion de réceptivité.
Cela désigne la capacitéet l'effort d'identification des aspirations populaires en vue de mieux répondre aux besoins de la société.
En somme, beaucoup de techniques du managementprivé sont transposées dans cette optique d'administration efficace.D'après ce courant l'administration peut parfaitement intégrer la notion d'efficacité dans son fonctionnement en se réformant.
Le fait que celle-ci remplisse unintérêt public n'est pas incompatible avec une course à la performance et l'usager d'un service public doit être satisfait au même titre qu'un client.
Ces méthodesvont être mise en place de manière concrète notamment via un comité de gestion mis en place par l'OCDE, le Public Management Comitee, qui réunit lesresponsables nationaux des ministères de la fonction publique et diffusant ces théories.
En Grande-Bretagne ce programme va prendre le nom de Next Steps, ilreprend la plupart des recommandations du néo-managérialisme.Toutefois, s'il est indéniable que la recherche d'efficacité peut être introduite au sein de l'administration, il convient de remarquer que cela est limitée en raisondu caractère intrinsèquement singulier de l'administration.B- En définitive, un concept d'efficacité est difficilement imposable à l'administrationIl est clair que les notions d'efficacité et de performance sont délicates à aborder dans le domaine public, cela revoie au fait que l'administration doit donner demeilleurs résultats et produire plus, or la production d'une administration est spécifique et n'est pas comparable à celle d'une entreprise privée.
En effet, lanotion de résultats renvoie à deux types de moyens, les outputs d'une part et les outcome d'autre part.
Les premiers attraits à la réalisation en termes dechiffres et les seconds traduisent l'impact final sur la société.
Or, le néo-managerialisme se focalise sur les premiers, c'est-à-dire sur un objectif quantitatif aulieu de voir l'impact sur la société et faisant de la sorte fi de l'intérêt général, au cœur de l'action publique.
En outre, la démocratie ne peut-être secondaire faceà l'efficacité et cela peut-être problématique dans le cadre de ces réformes.
En effet, détacher l'administration du pouvoir politique lui retire sa légitimité carc'est bel et bien le fait que cette dernière se subordonne au politique qui assure la base démocratique.
Or ces théories arguent pour une autonomie vis-à-vis del'administration centrale qui remet en cause ce lien.Outre le fait que rendre l'efficacité prééminente soit un problème dans cette sphère publique, il convient de s'interroger sur l'applicabilité réelle de ce concept surl'administration.
En fait, il est difficile de modifier le fonctionnement d'un administration car cette dernière possède un système d'action concret qui n'est pasprévu par la règle et qu'il est donc difficile de modifier.
En outre, des cas empiriques prouvent que l'efficacité est difficilement transposable dans la logique del'administration.
En France, dans cette optique de réforme on a crée des Administration de mission.
Ces dernières devaient s'affranchir de la rigidité du cadreadministratif étant plus mouvantes, plus légères et plus adaptables.
Elles devaient redynamiser l'administration étant des structures ad hoc plus réactives.Cependant, ces dernières vont vite être happées par le système bureaucratique, et se rapprocher des structures bureaucratiques, ayant des styles de plus enplus similaires, elles s'alourdissent.
Ainsi, il parait délicat d'introduire cette logique d'efficacité car l'administration possède une pesanteur qu'il lui est propre etqui est liée à son caractère particulier.
Michel Crozier va dans ce sens en considérant qu'une organisation bureaucratique ne peut ni se corriger facilement enfonction de ses erreurs, ni innover ou s'adapter sans crise aux transformations de son environnement.
Ainsi, la transposition d'une exigence de performance auxstructures administratives est très ardue.
Une administration reste une structure particulière dont les objectifs sont spécifiques et dont les contingences qui encadrent son action sont fortes.
S'il est clairque l'administration subit une carence d'efficacité, la question de la compatibilité de ces deux concepts n'est pas futile.
En fait, il convient de noter que si on nepeut évincer une exigence d'efficacité celle-ci doit prendre une forme particulière et comme l'administration ne support aucune comparaison il est très maladroitde chercher à imposer des techniques managériales issues de la sphère privée de manière directe.L'administration doit être réformée en raison des critiques à son encontre, néanmoins le modèle d'efficacité qui doit être le sien reste encore à définir.Néanmoins, il semble clair que c'est un enjeu primordial aujourd'hui et que les politiques comme les chercheurs s'y attèlent.
C'est pourquoi on peut espérer voirémerger un modèle hybride qui inclut les spécificités inhérentes de l'administration tout en insufflant une contrainte d'efficacité.
Nul doute que cette questionsera centrale en France lors des élections présidentielles de 2012, c'est même la question d'une réforme globale de l'Etat qui est avancée à la fois par le partiSocialiste et même par la majorité.
Les débats mèneront peut-être à une réforme efficace de l'efficacité de l'administration..
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