Dissertation retroactivité
Publié le 18/11/2023
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«
Droit administratif : Séance 3
Commentaire de décision
Le Conseil d’état dans une décision du 18 avril 1980 décide d’annuler les
dispositions du décret relative à la désignation des représentants du personnel d’un
comité, provoquant une annulation d’acte réglementaire et non-réglementaire ayant
comme base ce décret visé par la procédure administrative.
Suite à cela une loi de
validation est prise par le gouvernement afin de pallier à l’insécurité juridique créée
par l’annulation du décret n°77-679 du 29 juin 1977 et des actes corolaires suite à la
décision du Conseil d’Etat.
Le Conseil constitutionnel a alors été saisi de cette loi de validation dans le cadre
d’un contrôle a priori en 1980, à la suite d’une saisine par 60 députés et 60
sénateurs.
La loi en question n’avait pas pour objectif de sauver l’acte administratif
annulé, mais de sauver les autres actes et décrets administratifs pris sur le
fondement de cet acte annulé qui ont, du fait de la décision du juge administratif,
était annulé en cascade.
Les députés et sénateurs requérants considèrent cette validation comme contraire
au principe de la séparation des pouvoirs, mais aussi le principe fondamental
reconnu par les lois de la République (PFRLR) qui consacre l'indépendance de la
juridiction administrative.
La loi attaqué pose également un problème du point de vu
de la séparation entre domaine législatif et règlementaire, en effet le législateur
intervient pour valider des actes du domaines du règlement.
Une loi de validation qui semble remettre en cause l’indépendance de la juridiction
administrative, prise pour pallier à la suppression en cascade d’actes administratif
suite à une décision de suppression du juge administratif, (donnant naissance à une
insécurité juridique), est-elle contraire à la Constitution ?
Le Conseil constitutionnel répond par la positive, cette loi de validation est conforme
à la Constitution.
Selon l’institution la loi de validation n’est pas contraire au principe
de séparation des pouvoirs car il vient corriger un effet néfaste de l’ordre administratif
qui se répercuterai « sur le fonctionnement continu du service public et le
déroulement normal des carrières du personnel ».
La constitutionnalité de cette loi de
validation est approuvée étant donnée qu’elle intervient dans une matière qui fait
l’objet de recours sur lequel le juge administratif n’a pas encore statué.
I.
Consécration de la juridiction administrative au sommet de la pyramide des normes
A.
Un premier pas vers une indépendance et une protection de la juridiction
administrative
Cette décision est très importante pour le juge administratif, car le Conseil
constitutionnel dégage un principe fondamental reconnu par les lois de république
(PFRL), cette catégorie de principe constitutionnel, tire leur valeur du préambule de
la Constitution de 1946 et font référence aux principes fondamentaux de la
République.
Le Conseil constitutionnel va ainsi affirmer que l’indépendance du juge
administratif est un PFRLR, en s’appuyant sur « la loi du 24 mai 1872 », ce texte
étant d’application constante depuis sa publication, ce principe va donc être élevé
dans la hiérarchie des normes.
Cette décision a deux conséquences majeures dans l’histoire du statut de la
juridiction administrative.
Désormais l’indépendance du juge administratif présente
un caractère constitutionnel.
De plus, cette dernière protège le juge administratif du
législateur, il ne peut plus lui porter atteinte, ou tenter de supprimer son rôle via une
nouvelle législation.
B.
Une constitutionnalisation limitée du statut de la juridiction administrative
Une décision circonscrite à....
»
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