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Cours d'histoire des institutions

Publié le 19/02/2024

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« HISTOIRE DES INSTITUTIONS PARTIE 1 : LA ROYAUTÉ FRANQUE Chapitre 1 : Le pouvoir royal Les grands mouvements d’invasion commencent en 395, à la séparation de l’Empire romain entre Orient et Occident.

Tout au long du IVᵉ siècle, des peuples venus de l’Est viennent envahir l’Occident. En 410, avec le Sac de Rome, le Roi ostrogoth Alaric s’empare de Rome.

D’autres peuples de l’Est (vandales, francs, Alamans…) viennent envahir l’Occident, poussés vers l’Ouest par un peuple extrêmement dangereux pour eux : les Huns.

L’Empire d’Orient, en essayant de se protéger, a donc détourné ces vagues migratoires vers l’Occident.

Dans la première moitié du Vᵉ siècle, les Huns, menés par Attila vont à leur tour franchir la frontière et vont mener des incursions jusqu’à Orléans, afin de contourner Paris (jugée trop compliquée à atteindre).

Attila va être arrêté dans la bataille des champs catalauniques en 451.

Mais ce n’est qu’un arrêt et il repart avec les trésors qu’il a remporté lors de ses razzias.

Comment est-il possible que ces peuples orientaux se soient associés avec le peuple romain pour retenir ces invasions ? Ces peuples de l’Est sont en réalité installés depuis plusieurs décennies et ont conclu des sortes de contrats avec les romains.

Dans ces vagues migratoires, d’autres populations comme les bretons ou les francs (saliens, ripuaires) sont également venues s’installer. L’invasion désigne plutôt une installation progressive au fil des siècles ; ces peuples vont s’installer sur le territoire romain.

Ce qui reste de l’administration de Rome a compris l’intérêt de s’associer à ces peuples par des procédés d’installation et des mécanismes juridiques. • L’enrôlement individuel des soldats : Des individus appartenant aux tribus germaniques viennent servir l’armée romaine. • Les Laeti (Lètes) – deditices : Des peuples vaincus vont rester sur le territoire romain, souvent aux frontières du royaume, en gardant des terres et en ayant une obligation militaire (lorsqu’il y a une menace aux frontières, ces peuples sont forcés d’intervenir) ; ils vont se sédentariser. • Le FOEDUS : Il s’agit d’un traité passé entre les peuples ; des peuples entiers viennent s’installer sur le territoire romain par un procédé juridique qui leur accorde l’hospitalité.

En cas d’attaque grave, le peuple installé devra envoyer des troupes pour défendre l’Empire.

Le Foedus a concerné autant les wisigoths que les francs. Ces vagues migratoires étaient d’une certaine manière acceptées par les romains, puisqu’ils y ont gagné en trouvant ces solutions.

La culture de ces peuples germaniques et la culture romaine vont alors fusionner : il y a une évidente romanisation des peuples germaniques qui s’installent, notamment du point de vue de l’organisation du pouvoir (culture politique).

De même, concernant le vocabulaire guerrier, tous les mots de la guerre sont d’origine germanique. La période dite « franque » qui s’étale du Vᵉ au Xᵉ siècle, va connaître deux dynasties : les mérovingiens et les carolingiens. Il y a après cette période d’installation, une période de conquête, due essentiellement au roi Clovis. Section 1 : La royauté mérovingienne (481 – 751) I/ Un chef germanique, un roi chrétien A) Clovis, chef de guerre Le premier atout de Clovis est son charisme.

Sa famille détient le pouvoir ; Mérovée, le père de Clovis, qui a donné son nom à la dynastie.

On imagine que seul un chef issu de la bonne lignée peut protéger son peuple.

Clovis, compte tenu de sa lignée, est considéré comme un chef pouvant protéger son peuple.

Le nom même de Clovis, signifie « combat de gloire » (cela a donné au français le prénom « Louis »).

Ce roi germanique a une puissance quasi magique, symbolisée par le port d’une longue chevelure (lorsqu’un roi est destitué, on lui coupe les cheveux). Clovis, tout au long de son règne, a connu une série de victoires impressionnante. • Le premier qui en a fait les frais est le roi Syagrius, lors de la bataille de Soissons, en 486 • Ensuite, lors de la bataille de Tolbiac, en 496, Clovis a repoussé les Alamans.

Il a épousé sa seconde femme, Clotilde (une chrétienne) et on raconte que les troupes franques étant sur le point de perdre la bataille, Clovis aurait invoqué le dieu de Clotilde en décidant que s’il lui faisait gagner la bataille, il adhérerait au christianisme. • Il remporte une troisième bataille contre les Wisigoths en 507, où il tue Alaric. Les principaux rois (roi wisigoth, roi ostrogoth, roi burgonde) ont adhéré à l’arianisme, religion qui considère que le Christ n’est pas Dieu, rejetant la sainte trinité.

La condamnation du Concile n’a pas empêché l’arianisme de se développer.

Clovis, lui, a compris l’intérêt politique pour le royaume de devenir chrétien, qui signifie avoir l’appui de toute l’Église chrétienne. B) La conversion de Clovis au christianisme Après la fin de l’Empire romain, en 476, l’Église est la seule institution qui reste debout.

Elle assure la continuité des textes (en effet, les compilations de Justinien ont été ignorées).

Les circonstances et la date de conversion de Clovis ont été discutées (à la fin du Vᵉ siècle, vers ≈ 496 / ≈ 498).

Poussé par Clotilde, il adopte cette religion et on dit qu’entre 3 000 et 5 000 guerriers s’y seraient convertis.

Ce chiffre symbolise l’idée que le roi n’est pas seul dans sa démarche ; c’est un peuple franc qui consent à la démarche de l’acceptation et de l’adhésion au christianisme. Clovis n’a pas été sacré mais baptisé.

Cela ne change rien à la nature de son pouvoir mais le baptême ne lui apportera pas de charisme supplémentaire comme le sacre l’aurait fait.

Bien qu’il ne soit que baptisé, Clovis va quand même tirer d’énormes bénéfices de cette conversion au christianisme car c’est le point de départ d’une relation privilégiée entre l’Église et la royauté franque.

Clovis va être appelé « roi des Évêques », notamment car il va bénéficier du conseil de l’Église.

Tout le long du Moyen-Âge, la conversion de Clovis au christianisme va déterminer les relations entre la royauté et la religion et aujourd’hui encore, cet événement a une influence dans nos institutions.

Même pour les capétiens, on se rattachera à la religion du premier roi chrétien.

C’est un événement majeur. II/ La conception du pouvoir A) Les principales prérogatives du roi L’histoire du vase de Soissons : Suite à une guerre, l’usage des peuples germaniques, y compris des francs, était de s’emparer du trésor de l’ennemi et de le partager entre les guerriers par tirage au sort. Suite à la victoire de la bataille de Soissons en 486, l’évêque de la ville va voir Clovis et lui dit que parmi ce que les guerriers ont pris, il y a un vase qu’il souhaite récupérer.

Clovis va formuler cette demande (soustraire le vase du butin pour le restituer à l’évêque de la ville).

L’un des guerriers a donné un coup de hache dans le vase en disant à Clovis « tu n’auras que ce que le sort t’attribuera ». Si Clovis n’a pas réagi au début, il va retrouver un an après le guerrier qui a heurté le vase : il jette ses armes à terre en disant qu’elles sont sales et lorsque le guerrier se baisse pour les ramasser, Clovis lui tranche la tête et lui dit « Souviens toi du vase de Soissons ». → On est avant sa conversion mais Clovis tient déjà à assurer le soutien de l’Église : première étape de la relation entre royaume franc et Église. Pendant longtemps, l’interprétation qu’on va donner de cette histoire est que le roi est faible et cruel. Aujourd’hui, cet épisode symbolise un pouvoir absolu du roi : il a un droit de vie et de mort sur ses guerriers.

S’il est resté stoïque au début, personne n’a bronché quand Clovis a tranché la tête du guerrier ; le peuple sait à quoi s’en tenir.

Ce pouvoir pourrait être despotique sans le contre-pouvoir exercé par l’Église, mais c’est bien un chef germanique qui dispose de la vie de ses guerriers. Il y a des concepts qui permettent de symboliser le pouvoir du roi : • la mainbourg (mundium) : C’est la manifestation de l’autorité par la parole (tout comme le mari a une main sur la femme et le père sur ses enfants).

Le roi détient cette forme de puissance tournée vers le maintien de la paix et de la justice comme mission essentielle : il faut rendre à chacun son dû.

Le roi a un devoir de protection générale à l’égard de ses sujets qui sont dits placés « sous la mainbourg du roi ». • le pouvoir de ban (bannum → idée d’obliger/contraindre) : Cela ressemble à la potestas des magistrats romains ou à l’imperium ; c’est le pouvoir d’ordonner et d’interdire.

Celui qui ne respecte pas le ban est soumis à une amende importante, sachant que le roi peut non seulement décider de cette amende mais aussi déclarer l’individu récalcitrant comme étant un « forban ». Au sein du territoire, n’importe qui peut tuer le forban sans répondre de son acte. Derrière.... »

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