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Commentaire de texte - lettre Henri Ier

Publié le 02/12/2013

Extrait du document

SEANCE N°5 : Les coutumes Le document étudié est une lettre d'Henri Ier sur les mauvaises coutumes écrit en 1057. Ce texte nous parle de la suppression d'une coutume par le roi. Né en 1008 Henri Ier est le fils de Robert II le Pieux et de sa troisième épouse, Constance d'Arles. Son père l'associe au trône en 1027 contre l'avis de sa mère qui lui préfère son plus jeune frère Robert et qui veut l'y placer. Afin de calmer sa mère et son frère (Appelé Robert le diable) Henri offre le duché de Bourgogne à ce dernier. En 1060 Robert II décède et Henri devient Roi de France et le troisième roi de la dynastie des Capétiens. Par cette lettre, Henri Ier supprime une coutume, instituant une fermeture des portes de la ville empêchant toute circulation libre pour les citoyens, jugée injuste par l'évêque d'Orléans. La question que pose ce texte est de savoir comment le Roi va-t-il juger le fondement de cette coutume et, plus précisément, qu'elle est la place du pouvoir arbitraire royal dans l'administration du royaume ? C'est pourquoi nous analyserons dans une première partie, le pouvoir arbitraire royal puis dans un second temps, l'importance des ordonnances édictées par le roi. Le Pouvoir arbitraire royal Le roi dispose d'un pouvoir arbitraire royal, c'est-à-dire, qu'il détient tous les pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire. Il a tous les droits sur ses sujets. Son pouvoir est sans limites et se fonde sur une valeur absolue (Dieu, raison d'Etat) qui échappe à tout contrôle. Par conséquent le pouvoir ne peut être ni expliqué ni critiqué. Ce principe sera plus tard, l'élément fondateur de la monarchie absolue. Pour comprendre ce qu'il en est, nous verrons dans une première partie les caractères du pouvoir arbitraire royale puis nous étudierons comment le roi légitime ce pouvoir grâce au droit divin. Les caractères de l'absolutisme La monarchie absolue implique que le roi soit indépendant à l'égard de tous. Henri Ier, comme ces successeurs, exerce une plénitude de commandements au sein du...

« Histoire du droit Loubes Léa pouvoir, son droit de faire la loi dans le monde des hommes lui vient de Dieu : « Au nom du christ, moi, Henri, par la grâce de Dieu roi de France ».

Dans le texte étudié, le caractère religieux est omniprésent : « Je fais savoir à tous les fidèles de la sainte Eglise de Dieu », « j’ai fait remise à Dieu ».

Il justifie sa décision finale en rappelant qu’il légifère au nom de Dieu et dans son intérêt : « au profit de la Saint Eglise de Dieu, de lui-même, du clergé et du peuple, pour l’amour de dieu et pour le salut de notre âme et celles de nos parents ». Cependant, le pouvoir du Roi reste limité car il est soumis aux lois de Dieu dont il est le représentant sur terre.

En tant que monarque de droit divin, il se doit d’obéir à Dieu, sous peine de perdre sa légitimité. En premier lieu, le Roi à un devoir ancestral envers l’Eglise, devoir qui lui vient du sacre de Clovis par Saint Remi à Reims.

En effet, sans ce sacre, la royauté française n’aurait jamais pu exister et chaque Roi doit protection à l’Eglise catholique sur le territoire français ; le Roi est « protecteur et conservateur des églises sur son royaume », il est le gardien de la catholicité, son protecteur, celui qui doit promouvoir la chrétienté dans tout le royaume.

En tout temps, le Roi à protégé l’Eglise, par les armes ou par des lois.

Ainsi, il semble s’agir d’une relation d’interdépendance : Le Roi garde l’Eglise, l’Eglise sacre le Roi, l’Eglise vénère le Roi car il est un envoyé de Dieu, juste et bon. En second lieu, puisque le Roi est un Roi très chrétien, il a le rôle de rendre la justice, comme Saint Louis rendant la justice sous son chêne.

Il s’agit donc d’un devoir pour lui d’être juste, impartial, autant dans les affaire intérieures qu’extérieures. Même si le Roi est encadré par des préceptes moraux il n’en reste pas moins le véritable détenteur de la souveraineté, dans la capacité d’imposer ses décisions à tout son peuple qu’importe si celui-ci est d’accord ou non.

Il fait et défait les édits, agit selon son bon plaisir.

Après avoir vu ce pouvoir dont bénéficie le Roi et qu’il applique dans son administration du royaume, nous allons désormais nous intéresser plus particulièrement à l’importance des ordonnances promulguées par celui-ci.

II- L’importance des ordonnances Henri Ier dispose donc d’un pouvoir arbitraire et absolu sur son royaume.

Cependant son règne, à l’instar de tous les rois capétiens, fut marqué par la faiblesse du pouvoir royal face aux grands seigneurs.

Pour s’imposer face à ces grands féodaux, les rois capétiens disposaient de plusieurs atouts.

Tout d’abord, ils n’étaient, comme nous l’avons vu dans notre première partie, les vassaux de personne.

Un proverbe dit que le roi est empereur en son royaume.

Tous les grands doivent lui prêter hommage pour leurs possessions. Ensuite, les Rois pouvaient recevoir directement devant leur cour les plaintes déposées par des sujets contre leurs seigneurs ou contre les lois de leurs seigneurs.

Ils disposaient alors des ordonnances qui leur permettaient de régler directement le problème exposé.

Il conviendra donc d’étudier dans un premier temps comment les ordonnances ont permis aux Rois capétiens de recouvrir leur souveraineté royale puis comment elles leur servaient à légiférer directement.

A) L'ordonnance au service du recouvrement de la souveraineté royale.

Une ordonnance est, sous l'Ancien Régime, une loi royale applicable dans tout le royaume.

C’est un acte public dont les dispositions émanées du roi s’étendent à l’ensemble du royaume : « Je fais savoir à tous les fidèles de la Sainte Eglise de Dieu, présent et à venir ».

Elle se différencie du diplôme. »

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