Clémence HILLAIRET DISSERTATION L’instauration
Publié le 09/12/2015
Extrait du document
«
exposant notamment la sauvegarde des libertés essentielles et l’irrévocabilité des ventes de
biens nationaux.
Cette Charte est donc le fruit d’un compromis entre les acquis révolutionnaires
(garantie des droits civils et politiques, principe de séparation des pouvoirs, chambre des
députés élue jouant le rôle de contre-pouvoir…) et de la restauration du pouvoir royal
(souveraineté royale faisant du monarque le « roi de France », suffrage censitaire, droit de
dissolution, monopole royal de l’initiative des lois…).
Par ailleurs, en contrepartie de l’octroi, une
la reconnaissance des droits individuels apparaît.
En effet, la Charte énumère les libertés,
accorde l’égalité des Français, garantie le droit de propriété… cependant, ces droits ne sont plus
des droits naturels mais bien des concessions du souverain, qui veille à les règlementer.
La
Restauration profite également au Gouvernement qui rétabli la noblesse (incompatible avec
l’égalité sociale), reconnaît le catholicisme comme la religion de l’État (incompatible avec la
liberté religieuse) et règlemente la presse (incompatible avec la liberté d’opinion).
Enfin, le
suffrage universel n’est pas envisageable d’après Guizot qui considère en 1821 que le droit de
suffrage n’est pas inhérent à la qualité d’homme, mais dépend de la capacité des individus.
Le
suffrage censitaire est donc adopté, afin de réduire le nombre d’électeur en plus de diminution
d’impôts directs.
Cet esprit de compromis, mais aussi le mode autoritaire de l’élaboration de la Charte,
s’inspirent des institutions anglaises qui avaient su combiner la monarchie avec le régime
représentatif, associer le roi et le Parlement.
B.
La pratique politique
C’est sur le modèle britannique que la Charte accorde au roi le pouvoir exécutif, faisant de lui
l’organe prépondérant.
Possédant la totalité des prérogatives de l’exécutif, il participe également
dans une large mesure à l’exercice du pouvoir législatif.
En effet, il est le seul à posséder
l’initiative législative et la sanction de la loi.
Par ailleurs, le Parlement, toujours sur le modèle
britannique, est composé de deux chambres, il s’agit d’un Parlement bicaméral : la Chambre des
pairs et la Chambre des députés.
La Chambre des pairs constitue la Chambre haute qui traduit le
caractère aristocratique du régime (membres nommés par le roi) et la Chambre des députés qui
dépend du roi, ce-dernier ayant le pouvoir de la convoquer ou de la dissoudre.
En outre, la Charte
était muette quant aux relations entre l’exécutif et le Parlement, c’est surtout la pratique
institutionnelle (inspirée de la monarchie britannique) qui favorise le libéralisme politique et le
développement de relations de collaboration, ceux-ci caractérisant un régime parlementaire.
La
responsabilité politique des ministres apparaît comme étant la pièce maîtresse du régime
parlementaire, elle permet en effet de résoudre les divergences de vues entre l’exécutif et le
Parlement par le changement ministériel.
En effet, Louis XVIII va laisser une grande autonomie
aux ministres, et leur responsabilité politique devant les Chambres apparaîtra rapidement.
Or,
cette responsabilité qui ne figure pas dans la Charte paraît indispensable à son application.
De
plus, l’évolution du régime parlementaire est possible grâce au fait que Louis XVIII n’y est pas
hostile.
Les Chambres quant à elles, exercent un contrôle sur le gouvernement par différents
moyens qui sont l’Adresse, les rapports sur les pétitions et la discussion du budget.
En somme,
devant la menace d’un refus par la Chambre, le ministre (sans approbation du Parlement) se voit
destitué de ses fonctions.
Par exemple différent ministères démissionneront après avoir perdu le
soutien des Chambres : le ministère de Richelieu en 1818, celui de Decazes en 1820, ainsi que
celui de Villèle en 1828.
Cette évolution vers le parlementarisme fut interrompue à la mort de Louis XVIII.
Charles
X, son frère et successeur tenta de mettre fin aux conséquences de cette officieuse responsabilité
politique des ministres, mais la Révolution de 1830 ne lui a pas permis d’effacer la tradition
parlementaire naissante, conduisant au pouvoir Louis-Philippe.
2.
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