Vous vous demanderez en quoi la poésie permet le dépassement d'une épreuve ? Le corpus se compose de trois textes...
Extrait du document
«
Vous vous demanderez en quoi la poésie permet le dépassement d'une épreuve ?
Le corpus se compose de trois textes :
- Victor Hugo, « Demain dès l'aube...
», Les Contemplations, 1856
- Guillaume Apollinaire, « Si je mourais là-bas[A]...
», Poèmes à Lou, 1915
- Pierre de Ronsard, « Je n'ai plus que les os[B]...
», Derniers Vers, 1586
Trois poèmes, trois poètes qui, à des siècles différents, parlent de la mort : le premier
texte évoque la fille du poète morte quelques années auparavant ; dans les deux derniers
textes, les poètes sont eux-mêmes confrontés à la mort, leur vie en danger.
Texte A => le poète s'adresse à sa fille décédée, il la fait revivre le temps du poème « je
sais que tu m'attends ».
Texte B => le poète s'adresse à la femme aimée, il est sur le front : risque de mourir.
Imagine sa mort prochaine et ses répercutions.
(il avait été blessé au front mais il mourra
en 1918 de la grippe espagnole).
Texte C =>Ronsard, à l'aube de la mort, se décrit et met en scène sa mort.
Comment la poésie, par quels moyens la poésie permet-elle le dépassement d'une épreuve.
Permet-elle vraiment de dépasser une épreuve ?
I- Le dépassement d'une épreuve
A- Se libérer d'un sentiment douloureux : tristesse, mort...
• Séparation, mort : thème fréquents de la poésie => tristesse, désespoir (Verlaine,
Lamartine).
• Parler à l'être absent, lui redonner vie : « Vois-tu, je sais que tu m'attends » écrit Hugo
à Léopoldine, morte dans un accident de canot.
Illusion : lui parle, va la voir.
B- Traduire son mal-être
Impossible d'afficher l'image liée.
Le fichier a peut-être été déplacé, renommé ou supprimé.
Vérifiez que la liaison pointe v ers le fichier et l'emplacement corrects.
Se libérer par les mots, sons, rythmes : Cf.
Baudelaire qui met en
poème son mal-être et ses montées d'angoisse (Cf.
« spleen »).
Il
ressent les sentiments d'une manière plus intense et il parvient à les
mettre en mots (Cf.
la gradation dans « Spleen » LXXVIII de
Baudelaire.
C- La mise en scène de la mort : un dépassement
Apollinaire et Ronsard s'imaginent déjà morts : c'est comme s'ils
banalisaient leur mort, l'acte du décès, prenaient du recul.
•Thème de la mort très présent dans le poème de Ronsard => réduit à l'état de cadavre.
Réalité brutale et peu poétique : la mort est montrée à travers la décomposition du corps :
« décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé », « descendre », « désassemble », « dépouillé
» – tous les préfixes « dé ».
Évolution dans le champ lexical de la vue : « Je n'ose voir »,
« mon oeil est étoupé », « mes yeux par la mort endormis »
• Apollinaire => réaction de son amie, mémoire du défunt qui est vite oubliée.
Poème au
conditionnel « si je mourrais...
tu pleurerais...puis mon souvenir s'éteindrait ».
En trois
vers, le poète s'imagine mort, pleuré, puis oublié.
∆) La rédaction d'un poème soulage en quelque sorte le poète lorsqu'il vit une douloureuse
épreuve mais le texte permet-il vraiment de la dépasser ?
II- Un dépassement ambigu
A- La triste réalité
Léopoldine ne reviendra pas.
Chute => fin du poème « je mettrai sur ta tombe ».
Retour
à la triste réalité.
Le poème ne change rien à la réalité.
B- La peur de la mort
Même si les auteurs parlent de leur mort, ils la craignent.
Fatalité de la mort : Apollinaire « fatal giclement de mon sang ».
Différence entre le poète qui parle de sa propre mort et le regret de devoir mourir (« Ne
me sauraient guérir, leur métier m'a trompé » ; Peur devant son état : « Je n'ose voir mes
bras que de peur je ne tremble »).
C- La peur de....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓