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Vocabulaire de Machiavel

Publié le 02/10/2013

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machiavel

 

À la lecture de Machiavel, on n'éprouve pas de difficulté

particulière. Le style est limpide, le propos semble transparent.

On croit respirer, dira NietzSche, «l'air sec et subtil de

Florence «. Pourtant, le vocabulaire de Machiavel est particulièrement

difficile à identifier et à définir dans un sens univoque.

On ne trouvera pas de concepts théoriques « définitifs « au sens

philosophique du terme : représentation intellectuelle permettant

de viser le réel selon des déterminations abstraites et générales

et non dans sa singularité concrète. Machiavel, au

contraire, étudie chaque terme ou notion dans sa singularité

concrète, et peut lui donner des sens différents selon la situation

et le point de vue adoptés. La crédibilité d'une analyse s'appuie

toujours sur l'examen d'une situation, d'un contexte. Son degré

de « scientificité « reste toujours relatif. On ne peut exprimer

une règle générale sans entrer dans l'analyse précise de la situation

historique. Machiavel résiste à toute présentation sous la

forme d'un édifice conceptuel systématique. Aussi est-il nécessaire

dans un glossaire machiavélien de faire sans cesse appel à

ses propres mots.

machiavel

« Machiavel l'homme est indispensable à celui qui veut gouverner.

On peut alors parler d'une anthropologie machiavélienne.

Il ne faut pas l'entendre au sens moderne de «sciences de l'homme».

Mais en son sens premier, étude, connaissance de l'homme.

Anthro­ pologie pessimiste ? « Quiconque veut fonder un État doit sup­ poser d'avance les hommes méchants 1 ...

» C'est là une hypothèse de travail et non une affirmation qui vise à établir de façon irréfutable et définitive une nature humaine mauvaise; hypothèse féconde puisqu'elle permettra à Machiavel d'en déduire une nouvelle façon de penser la politique.

Cette suppo­ sition obligera tout gouvernant à utiliser la force, la ruse, la duplicité et même la violence, étant entendu que « c'est la vio­ lence qui détruit qu'il faut condamner et non celle qui ins­ taure ».

Posséder une bonne connaissance des hommes, c'est: l'assurance de pouvoir les contraindre à obéir aux lois, sans les-· quelles il n'est pas d'ordre et de sécurité, c'est-à-dire de vie en société.

Athéisme : doctrine philosophique ou simplement attitude d'esprit consistant à nier l'existence de Dieu.

Au cours de l'his-­ toire, et particulièrement dans les polémiques philosophiques et religieuses, ce mot a rarement été pris dans cette acception stricte du terme.

Machiavel, comme tant d'autres avec lui er après lui, fut accusé d'athéisme, ce mot qualifiant alors une mauvaise pensée.

Machiavel était-il athée ? Probablement pas.

S'il attaque la religion chrétienne et plus violemment encore la politique des papes, c'est parce qu'il pensait que l'une était dans son principe étrangère à la politique, et l'autre, l'une des causes profondes de la division de l'Italie et de sa faiblesse face aux puissances étrangères.

Machiavel ne s'intéresse pas à la vérité d'une religion, il ne l'étudie que d'un point de vue politique.

1.

Discours sur la première décade de Tite-Live, L.

1, chap.

3.

Voir p.

197 de la présente édition.. »

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