Vénézuela (2003-2004): Montée de la violence politique La «révolution pacifique et démocratique» qui a porté Hugo Chavez au pouvoir n’était,...
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Vénézuela (2003-2004): Montée de la violence politique
La «révolution pacifique et démocratique» qui a porté Hugo Chavez au pouvoir
n’était, de l’aveu même de son leader, qu’une étape.
La radicalisation du
régime, perceptible à travers le contrôle de toutes les institutions d’État, est
devenue un fait avéré.
H.
Chavez a renforcé son contrôle sur l’armée par
l’éviction des opposants, le jeu des promotions internes et la nomination
d’hommes de confiance à des postes clés (ainsi le général Garcia Carneiro,
commandant en chef des forces armées, devenu ministre de la Défense).
Il en est
allé de même dans l’administration publique et les grandes entreprises d’État :
des militaires ont été nommés aux postes stratégiques (ainsi à PDVSA,
l’entreprise pétrolière nationale à l’origine de la grande grève nationale de
décembre 2002-janvier 2003), inaugurant une étape nouvelle de l’histoire des
relations civils-militaires au Vénézuela.
La médiation de l’Organisation des États américains (OEA) et du Centre Carter a
permis la conclusion, en mai 2003, d’un accord entre le gouvernement et
l’opposition, afin de trouver une issue constitutionnelle à la crise.
D’où la
stratégie de l’opposition, fondée sur la tenue d’un référendum révocatoire à
l’encontre du président et des élus du parti gouvernemental.
La Constitution
bolivarienne (1999) prévoit, en effet, la possibilité d’une telle consultation à
mi-mandat présidentiel (soit depuis août 2003) si 20 % des électeurs en
manifestent le souhait.
Sans cesse remis aux calendes grecques par le Conseil
national électoral (CNE), le référendum est devenu le serpent de mer de la
politique vénézuélienne.
Accusations de fraude à l’encontre des partis ou
organisations d’opposition ayant appuyé la campagne de signatures prévue par la
Constitution («Reafirmazo», 28 novembre-1er décembre 2003) et multiplication des
règlements retardaient l’annonce d’une décision par le CNE quant à la validation
des 3,4 millions de signatures que l’opposition dit avoir recueillies – soit un
million de plus que le nombre requis.
Des inconnues pesaient sur le proche avenir : l’attitude qu’adopteraient les
forces armées, et le rôle des médias, confrontés aux atteintes à la liberté
d’expression en violation de la Charte démocratique interaméricaine.
Tout aussi
grave que la remise en cause de l’expression du souhait des électeurs est la
répression des manifestations de fin février-début mars 2004 (11 morts, 410
arrestations et plus de 1 700 blessés, selon les organismes internationaux).
Cette perpétuation de la violence politique se situe dans un contexte
continental tendant lui-même à l’instabilité, malgré les appels répétés du
Groupe des amis du Vénézuela (Brésil, Chili, Espagne, États-Unis, Mexique,
Portugal) créé en janvier 2003 sous l’égide du Brésil.
Quant à la décision
rendue par le Tribunal suprême de justice le 15 mars 2004 en faveur de la
reconnaissance....
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