Vénézuela (1997-1998) La chute des prix du baril de pétrole, à la fin de l'hiver 1998, a considérablement affaibli l'économie,...
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Vénézuela (1997-1998)
La chute des prix du baril de pétrole, à la fin de l'hiver 1998, a
considérablement affaibli l'économie, soumise à un traitement de choc néolibéral
à partir de la mi-1996, au moment de la mise en place de l'Agenda Vénézuela
élaboré par les collaborateurs du président Rafael Caldera et les experts du
FMI.
Caracas a bien tenté, en mars 1998, d'allumer des contre-feux en prenant
l'initiative d'un sommet extraordinaire de l'OPEP (Organisation des pays
exportateurs de pétrole) ; le Vénézuela, numéro deux du cartel derrière l'Arabie
saoudite, était déjà prêt à réduire sa production à 3 100 000 barils/jour.
Mais
les cours du brut n'ont pas connu la remontée espérée et le budget du pays a dû
être revu à la baisse (- 11 %), démontrant une fois de plus l'étroite
subordination des finances locales aux ressources engendrées par l'or noir.
La poursuite de l'ouverture pétrolière en apportait une nouvelle preuve : en
juillet 1997, PDVSA (Compagnie nationale des pétroles vénézuéliens), l'État
donc, a encaissé quelque 2,5 milliards de dollars en échange de la concession de
plusieurs dizaines de champs pétrolifères à des sociétés étrangères.
Ce retour
en force des majors américaines et européennes a été au demeurant diversement
apprécié par la classe politique, qui a dénoncé, dans cette vente d'une partie
des " bijoux de famille ", un maquillage du fiasco économique.
De fait, les résultats macroéconomiques faisaient assez pâle figure face aux
microbolantes prévisions annoncées par le ministre du Plan, l'ex-guérillero
Teodoro Petkoff, et le nouveau titulaire du portefeuille des Finances, Freddy
Rojas Parra, un ancien président du syndicat patronal (lequel devait
démissionner en juillet 1998 pour être remplacé par Maritza Izaguirre, jusque-là
haut fonctionnaire international).
C'est ainsi que l'inflation, pour l'année
1997, aura tourné autour de 40 %, demeurant parmi les plus fortes d'Amérique
latine ; le PIB s'est péniblement élevé (5,1 %), loin du niveau de croissance
record envisagé ; le bolivar a continué de se déprécier (- 25 % entre mars 1997
et mars 1998), cependant que les réserves de la Banque centrale étaient écornées
(moins de 15 milliards de dollars au printemps 1998), conséquence directe d'une
spéculation galopante.
Et ce malgré l'encaissement entre la fin 1997 et avril
1998 d'un nouveau bonus de 1,5 milliard de dollars, fruit des privatisations :
celles d'une partie de l'industrie hôtelière, de 40 % de la CANTV (compagnie du
téléphone) et d'usines sidérurgiques.
Ces privatisations, qui constituaient
l'une des clefs de voûte de l'Agenda Vénézuela, n'avaient d'ailleurs pas....
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