Vénézuela (1994-1995) Les garanties constitutionnelles suspendues par le président Rafaël Caldera le 27 juin 1994, quelques mois après sa prise...
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Vénézuela (1994-1995)
Les garanties constitutionnelles suspendues par le président Rafaël Caldera le
27 juin 1994, quelques mois après sa prise de fonctions, n'ont été rétablies que
le 4 juillet 1995.
Cette privation "partielle" des libertés individuelles était,
selon le chef de l'État, nécessaire pour tenter d'enrayer la crise économique
sans précédent qui mine le pays et pour frapper les "corrompus", dans le milieu
bancaire notamment, où une dizaine de banques ont finalement déposé
frauduleusement leur bilan, en laissant une ardoise de près de 5 milliards de
dollars, réglée par l'État.
Le résultat n'a cependant pas été à la hauteur des
ambitions.
Malgré de timides pressions sur Washington, Caracas n'a, en effet,
pas pu obtenir l'extradition de la vingtaine de banquiers vénézuéliens réfugiés
aux États-Unis, dont le plus connu, Gustavo Gómez, l'ancien P-DG du Banco
Latino, la deuxième du pays.
Diminué par l'âge (80 ans), le chef de l'État n'a pas mieux réussi dans la
gestion économique du pays.
Quatre plans successifs et parfois antagonistes - du
"tout-État" à des rechutes néolibérales - n'ont pas empêché tous les indicateurs
de virer au rouge vif.
D'après la Banque mondiale, le déficit budgétaire a
représenté 9% du PIB et dépassé 7 milliards de dollars.
L'inflation a atteint
70,8% et le dollar, bloqué artificiellement par le gouvernement à 170 bolivars
depuis l'été 1994, s'est envolé sur les marchés parallèles, où il était négocié
entre 230 et 280 bolivars.
Raúl Matos Azocar, le ministre des Finances et l'un
des plus proches conseillers du président, a reconnu que près de 20% de la
population active se trouvait sans emploi et que 50% de cette même population
exerçait une activité dans l'économie informelle.
Le revenu par habitant a ainsi
baissé de près de 3% en un an.
Le cinquième plan Caldera, présenté à l'été 1995, a été accueilli avec
fraîcheur.
Adossé à un bolivar "fort", le président s'est refusé à dévaluer, a
décrété de nouveaux impôts sur les transactions commerciales, tout en renonçant,
dans ce pays pétrolier, à augmenter le prix intérieur de l'essence - 0,04 dollar
le litre, ce qui coûte à l'État 2 milliards de dollars par an en subventions.
Enfin, il a décidé de maintenir un strict....
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