Veillée de Noël Le 24 décembre de cette année-là, le petit salon familial, avait été interdit dès le matin aux enfants du docteur Stahlbaum.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
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- Alors, répliqua Fritz, dis aux personnages de changer leur promenade !
- Non, non et non ! Tout cela est impossible ! dit le juge d'un air fâché.
Le mécanisme est ainsi fait et l'on n'y peut
rien changer.
-C'est vrai ?...
demanda Fritz d'une voix traînante.
On n'y peut rien changer ? Eh bien, dans ce cas, parrain
Drosselmeier, si dans ton château tout ton cher petit monde ne peut faire qu'une seule chose jusqu'à la fin des
temps, c'est qu'ils ne valent pas grand-chose, et ils ne m'intéressent pas spécialement.
Donne-moi mes
hussards! Ils obéissent à mon commandement, eux, et ils ne sont pas enfermés dans une maison ! »
Le préféré de Marie
Marie venait de remarquer quelque chose qui lui avait échappé jusqu'alors, un joli petit bonhomme apparut
aux yeux de tous.
Il se tenait tout droit, sagement, comme s'il attendait tranquillement son tour.
On aurait pu le croire bizarrement proportionné : son buste était trop long et corpulent pour ses jambes
courtes et maigrelettes, et sa tête beaucoup trop grosse par rapport au reste de sa personne.
Il portait une veste de
hussard violet chatoyant à la coupe irréprochable, ornée de galons et de boutons blancs, un pantalon assorti et les
plus jolies bottes qu'un étudiant ou même un officier eût jamais portées.
La petite fille l'aima au premier coup d' œil ,
et plus elle contemplait le charmant petit personnage, plus elle était enchantée par son air de bonté.
Ses yeux vert
clair, quelque peu proéminents, respiraient eux aussi la gentillesse, et sa barbiche de coton blanc, soigneusement
peignée, était des plus avenantes et faisait ressortir le doux sourire de sa bouche.
« Oh, papa chéri ! s'exclama Marie.
A qui appartient l'adorable petit bonhomme ?
- Ma chère petite, répondit le docteur Stahlbaum, notre ami ici présent se mettra à votre service à tous : c'est lui qui
croquera pour vous les noisettes trop dures, et il appartient à Louise, aussi bien qu'à toi et à Fritz.
»
Le docteur Stahlbaum apprit à ses enfants que l'adorable petit personnage était un descendant de la famille
Casse-Noisette et qu'il exerçait le métier de ses ancêtres, ce qui fit s'exclamer joyeusement Marie.
« Eh bien, chère Marie, puisque tu sembles si attachée à notre ami Casse-Noisette, c'est toi qui seras plus
particulièrement chargée d'en prendre soin, mais n'oublie pas, comme je te l'ai déjà dit, que Louise et Fritz ont autant
que toi le droit de s'en servir.
»
Marie prit le petit personnage et lui donna des noisettes à croquer.
Louise se joignit à elle, et l'ami Casse-
Noisette fit son ouvrage pour les deux petites filles.
Il semblait enchanté de le faire, car il ne cessait de sourire le plus
gracieusement du monde.
Cependant, Fritz se lassa de chevaucher avec ses soldats et de les faire man œuvrer .
Au bruit des noisettes
brisées, il se précipita vers ses s œurs et rit de tout son c œur à la vue du plaisant petit bonhomme, ce qui lui donna
soudain envie de manger, lui aussi, des noisettes.
Casse-Noisette passa d'une main à l'autre, ouvrant et fermant la
bouche inlassablement.
Fritz choisissait toujours les noisettes les plus grosses et les plus dures, quand tout à coup
trois petites dents tombèrent de la bouche de Casse-Noisette et sa mâchoire inférieure se mit à trembloter.
« Oh, mon pauvre Casse-Noisette s'écria Marie en l'arrachant des mains de Fritz.
- Ce n'est qu'un pauvre imbécile constata Fritz.
Ça se dit Casse-Noisette avec d'aussi mauvaises dents! Si tu veux
mon avis, il ne connaît même pas son métier.
Donne-le-moi, Marie ! Il va me casser des noisettes, dût-il en perdre
toutes les dents qui lui restent et s'en déboîter la mâchoire ! Qu'a-t-on à faire d'un bon à rien pareil ?
- Non, non ! sanglota Marie, c'est mon petit Casse-Noisette, tu ne l'auras pas ! Regarde comme il a l'air triste et me
montre sa petite bouche tout endolorie.
Tu n'es qu'un sauvage sans c œur , tu bats tes chevaux et tu es même allé
jusqu'à tuer un de tes soldats !
C'est tout à fait normal, répliqua Fritz.
Tu n'y comprends rien et Casse-Noisette m'appartient autant qu'à toi, alors
rends-le-moi ! »
-
Événements merveilleux
En entrant dans le salon des Stahlbaum, il y a, le long du mur de gauche, une grande armoire vitrée dans laquelle
les enfants rangent tous les beaux cadeaux qu'ils reçoivent chaque année.
Dès que Marie se trouva seule, elle fit ce qui lui tenait tant à c œur et qu'elle n'avait pu, sans savoir pourquoi,
avouer à sa mère.
Pendant tout ce temps, elle avait gardé dans ses bras son petit blessé, toujours emmailloté dans
son mouchoir.
Elle le posa alors précautionneusement sur la table, défit délicatement le mouchoir et examina les.
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