Tunisie (1994-1995) Le remaniement ministériel du 24 janvier 1995 a fait croire aux optimistes que l'année commençait sous le signe...
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Tunisie (1994-1995)
Le remaniement ministériel du 24 janvier 1995 a fait croire aux optimistes que
l'année commençait sous le signe d'une libéralisation de la vie politique, avec
le départ du ministre de l'Intérieur Abdallah Kallal, qui avait mené d'une main
de fer la répression anti-islamiste et s'était distingué par sa volonté de
mettre au pas la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH).
D'autant que ce
départ a été suivi de quelques mesures d'apaisement comme la restitution de
leurs passeports à des opposants et l'autorisation d'être à nouveau diffusés
pour deux quotidiens français, Le Monde et Libération, interdits depuis mars
1994.
Le remplacement d'A.
Kallal par Mohamed Jegham - un proche du chef de l'État,
Zine el-Abidine Ben Ali - n'a toutefois guère contribué à faire changer la ligne
que s'est fixée le régime tunisien depuis plusieurs années: maintenir la
stabilité du pays, quitte à multiplier les restrictions aux libertés.
La presse
est donc demeurée sous contrôle, plusieurs dirigeants de l'opposition illégale
non islamiste restent sous les verrous et une modification du Code pénal a
élargi les possibilités de poursuites judiciaires pour délit d'opinion.
Il est vrai que le président Ben Ali a pu invoquer la menace pesant sur la
Tunisie du fait du chaos algérien pour faire accepter sa politique sécuritaire.
En février 1995, l'incident frontalier au cours duquel plusieurs gendarmes
tunisiens ont été assassinés par un commando venu d'Algérie n'a fait que
renforcer l'adhésion au régime d'une large partie de l'opinion, avant tout
attachée à sa tranquillité.
La poursuite de la croissance, malgré une année médiocre pour l'agriculture, a
également permis au pouvoir de renforcer son image sociale.
Avec un taux de
croissance annuel moyen de 5,5% depuis 1990, une inflation ne dépassant pas 5%
par an, un déficit budgétaire réduit à 1,5% du PIB selon les prévisions du
budget 1995, une dette ne dépassant pas la moitié du PIB, un service de la dette
ramené....
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