Togo (1992-1993) Le général Étienne Gnassingbé Eyadéma, après vingt-sept ans d'une dictature parmi les plus sanglantes d'Afrique, a poursuivi l'entreprise...
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Togo (1992-1993)
Le général Étienne Gnassingbé Eyadéma, après vingt-sept ans d'une dictature
parmi les plus sanglantes d'Afrique, a poursuivi l'entreprise de restauration de
son pouvoir après les manifestations populaires et la Conférence nationale
souveraine de 1991 qui lui avaient ôté la plupart de ses prérogatives de chef
d'État.
S'appuyant sur une armée tribalisée à outrance - ses plus hauts responsables
appartiennent comme lui-même à l'ethnie kabyé - et assisté par la France,
laquelle n'a suspendu sa coopération militaire que le 30 octobre 1992, le
dictateur a remis en cause toutes les institutions légales de la transition,
malgré l'adoption massive d'une constitution démocratique le 27 septembre 1992.
Ainsi a-t-il repris le contrôle des postes clés du gouvernement sous la pression
de l'armée.
Les 22 et 23 octobre, le Haut Conseil de la République (Assemblée
nationale de transition) était pris en otage par les militaires.
Par ailleurs,
les fonds du Rassemblement du peuple togolais (RPT), ancien parti unique, ont
été récupérés par la contrainte (ils avaient été gelés par la Conférence
nationale) et le dictateur a repris le contrôle exclusif des médias d'État.
Le
climat d'insécurité permanente (pillages, attentats, assassinats), a contraint
les dirigeants de l'opposition démocratique à la clandestinité.
Ce gangstérisme
politique a conduit à l'annulation des élections qui devaient se tenir avant le
31 décembre 1992 et au ralliement du Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh au
camp présidentiel en janvier 1993.
Meetings, marches, grève générale illimitée, lancée le 16 novembre 1992 par la
Confédération des syndicats indépendants....
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