Tocqueville (1805-1859) -- , LA CONDITION DÉMOCRATIQUE N aturellement aristocratique*, Tocqueville s'attache à décrire l'avènement de la démocratie* comme inéluctable....
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Tocqueville
(1805-1859)
--
,
LA CONDITION DÉMOCRATIQUE
N
aturellement aristocratique*, Tocqueville s'attache à
décrire l'avènement de la démocratie* comme inéluctable.
Il est aussi éloigné de s'en réjouir sans réfléchir que de le déplorer en
s'en éloignant.
Une rigoureuse connaissance de la nature de la démo
cratie indiquera quels défauts il faut pallier, mais aussi quels avantages
on peut réellement en tirer.
1.
La nature de l'état démocratique
A.
Démocratie et aristocratie
■ Quel que soit le mode de gouvernement, le principe de la souverai
neté du peuple est le fondement de tout État: cela ne signifie pas que
la démocratie est le régime politique légitime ou fondamental.
Le plus
souvent, même en démocratie, ce principe est caché, détourné ou neu
tralisé par les institutions.
L'état démocratique ou aristocratique d'un
peuple conviennent également à sa souveraineté ; ils se manifestent dans
les lois, les mœurs, les états sociaux, les opinions.
■ Un peuple aristocratique cherche le maintient de l'ordre et de la hié
rarchie avant tout, un peuple démocratique met l'égalité au-dessus de
tout le reste.
Un peuple démocratique préférerait la tyrannie d'un seul,
sous lequel tous seraient égaux, que la hiérarchisation de la société.
Le
peuple démocratique prise avant tout la simplicité et l'uniformité dans
les lois comme dans les idées ; un peuple aristocratique, la complexité et
le contraste.
B.
Les opinions démocratiques
■ L'idée d'égalité qui anime la société démocratique s'applique en
toutes choses.
Du principe de l'égalité des intelligences, on tire une loi
de la majorité, que les minorités qui se pensent éclairées admettent dif
ficilement; le principe prévaut toujours, du moins en droit, qu'il faut
préférer l'intérêt général à des intérêts particuliers.
■ Dans une société démocratique, chacun peut s'élever aussi haut que
son talent le lui permet, sans entraves institutionnelles.
De là l'idée que
l'histoire serait mue par la perfectibilité humaine.
Une société aris
tocratique au contraire s'appuie sur l'idée de l'invariabilité de la nature
humaine.
■ Les classes fixes de la société aristocratique avaient besoin les unes
des autres.
L'égalité des conditions détruit la solidarité qui en découlait
et instaure l'individualisme, sentiment réfléchi de la recherche de son
intérêt propre, distinct de la passion de l'égoïsme.
Par l'égalité des chances qu'elle institue, la démocratie aboutit natu
rellement à l'installation d'une aristocratie de l'industrie et du com
merce, qui est odieuse à la société, mais inévitable.
2.
Les excès de la démocratie
A.
La médiocrité démocratique
■ Les grandes différences de....
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