Thaïlande (2002-2003): Embellie en trompe l'œil Après une année 2001 morose (1,8 % de croissance du PIB), la Thaïlande a...
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Thaïlande (2002-2003): Embellie en trompe l'œil
Après une année 2001 morose (1,8 % de croissance du PIB), la Thaïlande a
enregistré, en 2002, le taux de croissance le plus vigoureux (5,2 %) de tous les
États membres de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ANSEA) et un
des plus faibles taux d'inflation (0,6 %).
Ces bons résultats, accompagnés d'une
augmentation rapide des réserves de change et de la décision d'anticiper le
remboursement de la dette nationale au FMI, se sont traduits sur les indices
boursiers.
Bangkok s'est distinguée en étant la seule place financière de la
région, avec Jakarta, à enregistrer un résultat positif en 2002 (+ 16,8 %).
Implication régionale volontariste
Forte de cette bonne santé économique, la Thaïlande s'est lancée dans une
politique active de coopération régionale, s'engageant en faveur d'actions
multilatérales de construction de la paix (accueil des discussions entre le
gouvernement sri-lankais et les LTTE [Tigres de libération de l'Eelam tamoul],
envoi d'un contingent militaire à Aceh en Indonésie).
Plus que toute autre
nation d'Asie du Sud-Est, la Thaïlande a su tirer profit de la mise en œuvre des
accords de libre-échange (AFTA) régionaux.
Depuis 1993, les exportations vers
l'ANSEA ont plus que doublé, tandis que celles à destination de la République
populaire de Chine ont été multipliées par quatre entre 1996 et 2003, faisant du
«grand» voisin le 3e fournisseur et 3e client du pays.
Bien que les industries
textile et électronique (40 % des échanges) aient à craindre de la concurrence
chinoise, convaincue des profits à tirer pour son industrie agroalimentaire,
Bangkok s'est faite le chantre de l'accord Early Harvest, dans lequel se sont
engagés, en novembre 2002, les six États fondateurs de l' ANSEA (Association des
nations du Sud-Est asiatique) et la Chine pour démanteler les barrières
douanières sur de nombreux produits agricoles d'ici 2006.
La Thaïlande a
également accueilli le «sommet» de la Coopération économique en Asie-Pacifique
(APEC) du 18 au 21 octobre 2003, appelant sans tarder à la libération totale des
échanges commerciaux pour ses membres les plus développés d'ici 2010 et pour
tous les autres États associés à l'horizon 2020.
Cette approche multilatérale
s'est accompagnée de négociations pour de nouveaux accords bilatéraux avec les
États-Unis, le Japon et la Corée du Sud pour un accord de libre-échange pour les
produits agricoles.
Le Premier ministre Thaksin Shinawatra avait pour ambition de faire de son pays
un nouveau leader sud-est asiatique.
Il a ainsi multiplié les projets
d'interconnexion des infrastructures avec les États voisins du Grand Mékong
(Birmanie, Cambodge, Laos, Chine Vietnam).
Il a aussi relancé l'idée d'une
coopération monétaire régionale pouvant déboucher, le jour venu, sur une union
monétaire asiatique.
Après avoir conclu des accords de swaps automatiques avec
la Corée du Sud, la Chine continentale et le Japon, Thaksin Shinawatra s'est
fait l'ardent promoteur, à compter de septembre 2002, d'un support obligatoire
régional qui est devenu réalité lors de la deuxième réunion annuelle (21-22 juin
2003) du Dialogue de coopération asiatique (ACD) qui rassemblait 18 États (ANSEA
+ 3 – Chine, Corée du Sud, Japon –, Bangladesh, Inde, Pakistan, Bahreïn, Qatar)
à Chiang Mai.
À l'heure où l'ACD s'est élargi à quatre nouveaux membres
(Kazakhstan, Koweït, Oman, Sri Lanka), un fonds régional doté de deux milliards
de dollars devait servir à la souscription des émissions obligataires publiques
asiatiques.
Ce succès de la diplomatie économique du Premier ministre dans sa ville natale
(Chiang Mai) a encore renforcé l'aura d'un homme politique très populaire.
Sûr
de son succès lors des prochaines échéances législatives en janvier 2005, il n'a
pas caché son ambition de maintenir au pouvoir son parti, le Thai Rak Thai (TRT,
«Les Thaïs qui aiment les Thaïs»), pour son quatrième mandat consécutif, même
s'il entendait se retirer à la fin de son second mandat (2009).
Accusé de ne pas
tolérer les critiques d'une gestion opaque de son patrimoine et des sociétés et
de sa volonté d'imposer ses proches à tous les postes clés de la haute fonction
publique (Conseil institutionnel, commission anticorruption, commission
électorale, forces armées), Thaksin Shinawatra....
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