Thaïlande (1996-1997): Grave crise financière L'ampleur et la rapidité du retournement de la conjoncture économique en Thaïlande ont surpris les...
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Thaïlande (1996-1997): Grave crise financière
L'ampleur et la rapidité du retournement de la conjoncture économique en
Thaïlande ont surpris les observateurs.
Si les principaux moteurs du succès des
années précédentes se sont grippés, les causes de la crise sont, pour une bonne
part, d'origine structurelle.
Au-delà des mauvais indices macroéconomiques,
Bangkok a découvert l'urgence qu'il y a à adapter le système bancaire et
financier, mais également le secteur éducatif.
Le 3 mars 1997, pour la première fois de son histoire, la Bourse de Bangkok a
fait l'objet d'une fermeture autoritaire, face à la menace d'un krach imminent.
Outre la baisse du taux de croissance (6,7 % en 1996, contre 8,7 % en 1995), la
chute de l'indice boursier de plus de 40 % d'avril 1996 à avril 1997,
l'augmentation du déficit de la balance courante (+ 14 %, soit 8,2 % du PIB) et
de la dette (50 % du PIB), on a pu constater une réduction des demandes de
crédit à la consommation, un effritement de la rentabilité des entreprises et un
ralentissement des investissements privés (+ 6,5 % en 1996, contre 12,4 % en
1995).
A ce tableau déjà sombre s'est ajoutée la baisse des exportations de 1,8
%, tandis que les taux d'intérêt réels sont restés très élevés (10 % contre 6 %
début 1996).
Cette mauvaise conjoncture avait incité, en janvier 1997, le gouvernement à une
plus grande rigueur budgétaire.
La crise de confiance des investisseurs est
cependant restée vive.
A l'été, l'économie thaïlandaise est apparue au bord de
l'implosion.
La monnaie (le bath) a perdu un quart de sa valeur en un mois et la
cotation des sociétés financières a dû être suspendue.
Le FMI a engagé un plan
exceptionnel, exigeant en contrepartie de crédits accordés de sévères coupes
budgétaires, une réforme du système bancaire et une augmentation des impôts.
Remédier à l'instabilité gouvernementale
Le retour, au terme des élections législatives anticipées de novembre 1996, du
Chart Pattana (Parti du développement national) et du général et ancien Premier
ministre Chatichai Choonhavan (1988-1992) dans la coalition au pouvoir avait
consolidé celle-ci, mais les débats d'idées ont continué de faire cruellement
défaut à la vie politique du pays.
Les altercations entre la majorité et
l'opposition se limitent le plus souvent à des allégations sur la corruption des
uns et des autres.
Le gouvernement de Banharn Silpa Archa issu des élections
générales du 2 juillet 1995 est apparu si impopulaire qu'il a été renversé en
septembre 1996 et que de nouvelles élections générales ont été organisées.
Ces
élections anticipées, tenues le 17 novembre 1996, ont donné l'occasion de
révéler de nouveaux scandales.
Quinze partis ont concouru pour les 393 sièges de
la nouvelle Assemblée.
Alors qu'aucun parti politique n'était en mesure de
présenter des candidats dans chacune des circonscriptions, les reclassements
partisans furent intenses à la veille du scrutin.
Au-delà de ces péripéties, le
nouveau gouvernement mené par le général Chavalit Yongchaiyudh, assemblage
fragile d'une coalition de six partis politiques, est apparu posséder une plus
grande cohésion que ses prédécesseurs.
A première vue, il n'était pourtant guère
aisé pour un Premier ministre à l'image controversée d'affirmer son autorité
même s'il était sorti sans conteste vainqueur du scrutin.
Sa formation, le Parti
des aspirations nouvelles, a doublé le nombre de ses élus (125) par rapport aux
élections de 1995 et battu sur le fil son principal rival, le Parti démocrate de
Chuan Leekpai, Premier ministre de 1992 à 1995, (123 sièges) pourtant fort de
son triomphe dans la capitale (29 sièges sur 37) et dans le sud du royaume (47
sièges sur 52).
Dans la coalition gouvernementale, deux ensembles concurrents et aux vues
divergentes allaient désormais devoir conduire la politique économique du pays.
La rivalité entre le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Amnuay
Virawan, et le président du Chart Pattana, le général Chatichai, chef des
conseillers du Premier ministre pour les affaires économiques et la politique
étrangère, était connue de longue date.
Toutefois, disposant au Parlement d'une
majorité confortable de 222 députés (sur 393), le général Chavalit a pu
s'affranchir de ces obstacles.
Le mal endémique de la vie politique thaïlandaise
étant l'instabilité gouvernementale, il a été décidé, une fois encore, de
modifier la Constitution (la dernière réforme datait de 1995).
Une assemblée ad
hoc....
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