Devoir de Philosophie

tend à voir dans sa culture le modèle de toute culture. L'ethnocentrisme n'est pas la xénophobie, il relève de l'inconscience...

Extrait du document

« tend à voir dans sa culture le modèle de toute culture.

L'ethnocentrisme n'est pas la xénophobie, il relève de l'inconscience et non de l'affectivité. Mais il conduit à trouver étranges les cultures étrangères - la parenté des mots« étrange» et« étranger» n'étant évidemment pas un hasard sans se douter de sa propre« étrangeté».

L'illustration littéraire la plus célèbre en est sans doute la phrase des Lettres persanes de Montesquieu que prononcent les Parisiens découvrant le voyageur qui rédige les lettres dont est constitué ce livre : « Mais comment peut-on être Persan?». 0 Puisque l'idée de normalité pose manifestement problème, il semble que le sujet proposé fournisse une réponse possible à la question « qu'est-ce qui est vraiment normal?» et que cette réponse soit :« ce qui est naturel ».

On remarquera que le mot« vraiment » joue le rôle d'un indicateur complémentaire, car il présuppose qu'il y ait de l' « apparemment» normal, et donc qu'il faille prendre du recul par rapport aux préjugés de l'opinion.

Toutefois, déterminer ce qui est natu­ rel n'est pas plus facile que déterminer ce qui est normal.

La solution qui consisterait à dénoncer les préjugés et les sentiments de supériorité de sa propre culture en constatant son éloignement par rapport à la nature, solution dont nous trouvons un exemple chez Montaigne (voir l'étude du texte de cet auteur), est donc plus un artifice de rhétorique destiné à critiquer les mœurs et les croyances de nos contemporains qu'une véritable réfutation philosophique. 0 Si l'on prend l'idée de nature au sérieux, il serait plus consé­ quent de considérer que la nature ne peut et ne doit fournir aucune norme.

En effet, parler de norme, c'est introduire une séparation entre les possibilités acceptables, voire souhaitables, et les possibilités inaccep­ tables.

Or, tout est dans la nature.

Il serait vain, par exemple, de pré­ tendre résoudre la question de savoir si par nature l'homme est mono­ game ou polygame, ce qui permet de conclure qu'il est l'un ou l'autre par choix, même si ce.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓