Devoir de Philosophie

Tchécoslovaquie (1992-1993): Un divorce nécessaire? Pour l'année 1992-1993 et les suivantes, consulter aussi République tchèque ou Slovaquie. En Europe centrale,...

Extrait du document

« Tchécoslovaquie (1992-1993): Un divorce nécessaire? Pour l'année 1992-1993 et les suivantes, consulter aussi République tchèque ou Slovaquie. En Europe centrale, les États meurent, naissent ou grandissent dans le feu des guerres.

L'exception - l'apparition paisible des États tchèque et slovaque le 1er janvier 1993 - infirmera-t-elle cette règle? Le feu de la guerre ne risque-t-il pas de surgir un jour? Au printemps de 1993, on a parlé des deux côtés de la nouvelle frontière de "guerre commerciale" et un grand quotidien slovaque a titré "La guerre sans un coup de feu?" La tension allait-elle bientôt s'apaiser? L'analyse des causes du démantèlement de la Tchécoslovaquie appartiendrait aux historiens selon certains dirigeants politiques locaux; mais le poids du contentieux tchéco-slovaque, thème principal du discours politique et médiatique après la séparation, a rendu ces paroles quelque peu démagogiques.

Il est cependant bon de recourir à l'histoire pour comprendre le processus; se souvenir de 1918, quand est née la République tchécoslovaque dans laquelle les Slovaques n'étaient pas reconnus en tant que nation; de 1938-1939, lorsque ce régime parlementaire fut démantelé par le nazisme triomphant qui créa aussi un État slovaque à la direction duquel il associa les "clérico-fascistes" locaux; de 1945, quand le désir d'une Slovaquie autonome dans le cadre d'un État commun, prôné par les antifascistes et démocrates slovaques, ne fut pas satisfait; ou encore des quarante et un ans du régime communiste (1948-1989), où les rapports entre les Tchèques plus nombreux et plus riches, donc "dominants", et les Slovaques "dominés" furent souvent tendus.

Pourtant, lorsque la liberté a été acquise en 1989, la fin d'un État commun était-elle fatale? Le choix de quelques-uns pour une solution de facilité Du côté de la majorité, des nouveaux politiciens et des commentaires médiatisés tchèques, la réponse a semblé aller de soi: c'étaient les Slovaques qui avaient voulu et obtenu la destruction de l'ancienne fédération.

Le discours contraire, en un peu plus nuancé et désignant comme coupables les Tchèques, prédominait en Slovaquie.

Or, le partage a été décidé par les deux vainqueurs des élections législatives de juin 1992: la coalition de droite dans les pays tchèques - Parti civique démocratique, dirigé par Václav Klaus, et Parti chrétien-démocrate -, et le Mouvement pour une Slovaquie démocratique, plutôt de centre-gauche, dirigé par Vladimír Meciar.

Chacun d'eux était minoritaire dans sa république; ils ont recueilli environ un tiers des voix exprimées aux élections à l'Assemblée fédérale et autour de 30% aux scrutins pour les parlements des républiques.

Dans leurs programmes électoraux, en outre, ils n'avaient jamais annoncé leur intention de partager le pays; ils s'étaient prononcés soit pour une "fédération fonctionnelle", soit pour une confédération.

Leurs électeurs ne les avaient donc pas mandatés pour procéder au partage. Un compromis aurait par ailleurs été envisageable avec les "autonomistes" (et non "indépendantistes") slovaques qui proposaient un arrangement constitutionnel du "dualisme" fonctionnant jadis en Autriche-Hongrie et s'inspirant du modèle confédéral visé par le traité de Maastricht relatif à l'Union européenne.

Mais la droite libérale tchèque était trop pressée de se "débarrasser" de la Slovaquie aux graves problèmes sociaux, à la restructuration économique très difficile et aux partis de droite très faibles.

Elle croyait aussi que, en étant seuls, les pays tchèques pourraient "entrer dans l'Europe" beaucoup plus rapidement.

Ainsi, le centre-gauche slovaque fut-il injustement qualifié d'ennemi des réformes engagées; le choix à faire étant faussement présenté comme devant s'opérer entre "un État commun sous le bâton du national-socialisme de V. Meciar" et une séparation qui permettrait aux Tchèques de "continuer la réforme économique entamée". Ainsi à première vue, la naissance des deux États a-t-elle été décidée dans le respect des règles démocratiques - les deux nouveaux gouvernements républicains sont nés d'élections libres et leurs chefs se sont mis d'accord; les parlements des républiques ont adopté des constitutions indépendantes et l'Assemblée fédérale a voté la loi constitutionnelle sur la fin de la fédération.

Mais la règle démocratique la plus élémentaire n'avait pas été respectée: les peuples concernés n'ont pas eu la possibilité d'exprimer leur volonté lors d'une consultation référendaire qui s'imposait.

Deux millions et demi de personnes avaient pourtant signé une pétition demandant un référendum.

Le refus de.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓