Tchad (1982-1983) Le Tchad) est l'État africain où les entreprises libyennes sont les plus évidentes, mais c'est aussi celui où,...
Extrait du document
«
Tchad (1982-1983)
Le Tchad) est l'État africain où les entreprises libyennes sont les plus
évidentes, mais c'est aussi celui où, depuis plus de quinze ans, les luttes
internes et les interventions extérieures s'enchevêtrent avec une complexité
toujours plus grande.
Ce fut d'abord la révolte des populations musulmanes de la
partie nord du pays (notamment les nomades Toubou du massif du Tibesti) contre
le gouvernement qui s'appuyait sur les populations du Sud: ces dernières avaient
été, pour une bonne part, christianisées à l'époque coloniale.
La rébellion des
populations du Nord s'explique d'abord par les abus et les maladresses des
fonctionnaires venus pour la plupart du Sud (il avait été plus scolarisé) et qui
faisaient payer aux musulmans l'oppression qu'ils avaient exercée sur les
populations du Sud (les raids des marchands d'esclaves venus du Nord ont duré
jusqu'à la fin du XIXe siècle).
Mais la rébellion s'est étendue au centre du
pays, où le gouvernement imposait comme à l'époque coloniale la culture
obligatoire du coton (c'était la principale exportation), même dans les régions
où les rendements étaient dérisoires.
Jusqu'en 1979, des troupes françaises sont
venues, dans le cadre des accords de coopération, aider le gouvernement tchadien
à rétablir l'ordre, mais en vain.
L'extension de la rébellion s'est en effet compliquée d'ingérences - outre celle
de la France - des puissances voisines du Tchad, le Soudan, le Nigeria et
surtout la Libye.
Chacune s'est efforcée de mener son jeu par l'intermédiaire de
tel ou tel "parti" correspondant en fait à tel ou tel groupe ethnique et à ses
notables, qui s'adjugeaient une grande part des subsides étrangers.
Peu à peu ce
sont les forces du Nord (mieux organisées et surtout formées de nomades sachant
bien combattre) qui ont pris l'avantage.
Mais les ingérences libyennes sont
devenues si importantes (la Libye revendique la bande territoriale dite d'Aozou,
large de 200 km, tout au long de ses frontières méridionales) qu'elles ont
provoqué une scission au sein des forces issues des populations musulmanes du
Nord.
Après avoir établi un fragile gouvernement d'union du Nord et du Sud,
celles-ci se sont coupées en deux: les unes dirigées par Hissène Habré
s'opposent désormais à l'expansion libyenne, tandis que les autres, dirigées par
Goukouni Ouedeï, sont soutenues par Kadhafi.
Pour vaincre Hissène Habré, ces
dernières se sont alliées aux forces du Sud et n'ont pu le chasser de la
capitale N'djamena en décembre 1980 qu'au prix de combats acharnés et de l'aide
d'une "légion islamique" constituée de contingents dirigés par les Libyens.
L'annonce par Kadhafi en janvier 1981 de la "fusion" de la Lybie et du Tchad a
provoqué l'inquiétude des États voisins, de la France....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓