Sujet: « Que l'on soit un homme ou un texte, écrit Paul Valéry, quelle plus grande gloire que exciter les...
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Sujet: « Que l'on soit un homme ou un texte, écrit Paul Valéry, quelle plus grande
gloire que exciter les contradictions ? » Vous expliquerez et vous apprécierez
cette formule en vous appuyant sur les textes du corpus et sur les oeuvres, essais,
apologues, dialogues, que vous avez étudiées.
Exciter les contradictions, c'est-à-dire, réveiller les esprits, animer, et encourager à voir
quelque chose de masqué au départ.
Paul Valéry est en effet lui même un homme et un auteur contradictoire.
Grand poète du
XX ème siècle, il est considéré comme un poète classique par la critique.
A la fois poète
amoureux du vers, du travail et du labeur sur les mots, il offre avec cette tentative de
définition l’une des fonctions premières de la littérature.
En quoi la définition qu’il propose exprime t’elle une vision profonde et haute de
la littérature ?
I Oui, la citation de Valéry exprime une position et une vision de la littérature très
prononcée en faveur d’une visée inhérente à tout texte : celui-ci doit susciter une
réaction, une contradiction.
Le lecteur doit donc réagir à un texte, voire même être contrarié par lui, de la même
manière qu’un échange entre deux hommes est constructif à partir du moment où ils
échangent des positions qui s’opposent.
L’histoire littéraire est jalonnée de textes qui ont aussi suscité des oppositions, des avis
contraires de la part des lecteurs, ou des critiques.
Et il apparaît aujourd’hui que la
littérature évolue aussi par les conflits qu’une œuvre a soulevés.
Ex : la bataille d’Hernani en 1830.
Lors de la représentation de la pièce de Victor
Hugo, il y eut un conflit esthétique violent qui opposa les dramaturges classiques à
ceux qui, comme Hugo, voulaient ressusciter la tragédie dans le drame romantique.
La querelle des anciens et des modernes qui opposaient ceux qui imitaient les
anciens à ceux qui voulaient s’émanciper des codes antiques : deux vers de
Perrault ont ouvert la polémique.
« La docte Antiquité dans toute sa durée
A l’égal de nos jours ne fut point éclairée.
»
( Le siècle de Louis le Grand)
II En revanche, qu’en est –il des textes qui répondent à une attente forte du
lectorat ? Si l’une des visées de la littérature, selon Valéry, est d’animer le lecteur
d’une émotion forte, doit-on cependant dévaluer les oeuvres qui ont eu un succès
unanime ?
Les romans fleuves du XVII siècle, écrit dans le but de distraire les lecteurs, de
dessiner les contours d’une fresque.
Nous ne retrouvons pas de contradictions dans
la visée de ces romans.
(ex : Manon Lescaut de L’abbé Prévost : dans ce cadre là,
le travail colossal de l’auteur, plus que les contradictions que son texte soulève est
reconnu).
Cette dynamique peut être aussi envisagée dans le sens contraire.
Au XIX ème
siècle, les pièces de Musset ne connurent pas de succès.
Il est presque
unanimement considéré comme un auteur raté par ses contemporains.
(Baudelaire
et Rimbaud eurent à ce sujet des mots très durs contre lui.) En revanche, c’est un
auteur que les metteurs en scène d’aujourd’hui redécouvrent et réactualisent,
quelques fois donc, et c’est ce que semble occulter Valéry dans sa problématique,
le contexte et l’époque sont des facteurs qui influencent l’appréciation d’un texte
comme d’un homme.
Nous pouvons prendre aussi l’exemple de la dramaturge
contemporaine Sarah Kane : alors que certains criaient au génie, d’autres la....
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