Sujet: Balzac, Le Père Goriot. Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez. Vous avez déjà choisi : vous...

« Sujet: Balzac, Le Père Goriot. Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez.

Vous avez déjà choisi : vous êtes allé chez notre cousine de Bauséant, et vous y avez flairé le luxe.

Vous êtes allé chez madame de Restaud, la fille du père Goriot, et vous y avez flairé la Parisienne.

Ce jour-là vous êtes revenu avec un mot écrit sur votre front, et que j'ai bien su lire Parvenir ! Parvenir à tout prix.

Bravo ! ai-je dit, voilà un gaillard qui me va.

Il vous a fallu de l'argent.

Où en prendre ? Vous avez saigné vos soeurs.

Tous les frères flouent plus ou moins leurs soeurs.

Vos quinze cents francs arrachés, Dieu sait comme ! Dans un pays où l'on trouve plus de châtaignes que de pièces de cent sous, vont filer comme des soldats à la maraude.

Après, que ferez-vous ? Vous travaillerez ? Le travail, compris comme vous le comprenez en ce moment, donne, dans les vieux jours, un appartement chez maman Vauquer, à des gars de la force de Poiret.

Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position.

Vous êtes une unité de ce nombre-là.

Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat.

Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places.

Savez-vous comment on fait son chemin ici ? Par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption.

Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste.

L'honnêteté ne sert à rien. Le père Goriot est l’un des romans faisant parti de la comédie humaine de Balzac.

Le sujet de ce roman : Paris en 1819, ou comment le destin de deux hommes différents à tous les égards les amène à devenir amis.

Rastignac, jeune étudiant rêvant de faire fortune, vient s’installer dans la pension Vauquer et tente peut à peu de s’infiltrer dans le beau monde des soirées parisiennes.

Le père Goriot, le plus ancien et le plus vieux pensionnaire de cette même pension est quant à lui un homme affaibli par le travail, souffrant de solitude mais dont l’unique désir a toujours été et restera jusqu’à sa mort le bonheur de ses filles. L’extrait à étudier : extrait d’un dialogue entre Rastignac et Vautrin.

Vautrin est un intrigant, d’une quarantaine d’années, qui vit aussi à la pension Vauquer et qui, parce qu’il a découvert les ambitions et les envies de Rastignac, lui tient un discours qui vise à le convaincre du bien-fondé de sa réflexion.

En effet, il met au point un stratagème diabolique qui vise à tuer le frère de la future femme de Rastignac pour que celle-ci soit l’unique héritière des millions de sa famille, et ainsi Rastignac devient riche, et donnera en échange en Vautrin 200 000 francs. Nous étudierons dans cet extrait la visée argumentative du discours de Vautrin. · Dimension diabolique dans le discours de Vautrin : la première phrase ressemble au point de vue d’un objecteur de conscience, qui rappelle à son interlocuteur la gravité de la situation dans laquelle il semble se trouver.

L’emploi de l’impératif augmente l’aspect injonctif, voire supérieur de Vautrin sur Rastignac.

Le lexique utilisé donne de la gravité à cet échange entre les deux hommes.

L’accumulation de questions et les réponses qui suivent prouvent que Vautrin ne prend pas en compte son destinataire puisqu’il répond lui-même aux questions qu’il pose.) Vautrin fait un récit de la vie et des intentions de Rastignac en orientant son discours de telle sorte que celui-ci ne puisse objecter : visée argumentative. · Evocation de faits réels (les sorties parisiennes) : répétition du mm verbe« flairer »., faisant parti du langage familier et qui s’oppose au reste de l’extrait. La stratégie rhétorique de Vautrin est intéressante à analyser car.... »