suicide - sociologie.
Publié le 19/05/2013
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4 LE SUICIDE COMME PHÉNOMÈNE INDIVIDUEL
La psychopathologie et la psychanalyse ont joint aujourd’hui leurs explications dans une étiologie souvent convergente.
La formule de Freud, selon laquelle « nul n’estprobablement à même de trouver l’énergie de se tuer, à moins de commencer à trouver quelqu’un à qui il s’est identifié », marqua l’interprétation psychanalytique duphénomène.
Le psychiatre allemand Karl Menninger a réunifié les trois points impliqués par la formule freudienne : le suicide comme désir de mourir, de tuer et de se tuer.
Pour les cliniciens, la mélancolie est le principal facteur déclenchant, qui réunit en elle soit sous forme permanente, soit dans une construction délirante, l’autoaccusation, lahonte, la culpabilité et le rejet de soi comme être social.
Le raptus (violente impulsion) suicidaire chez les mélancoliques est presque toujours réussi.
Dans lesschizophrénies et les confusions mentales, le suicide (également presque toujours réussi) fait suite à une profonde perturbation des états de conscience.
Il est évidemment difficile (en dehors de la confusion mentale et de quelques cas psychiatriques) de séparer les deux types de facteurs qui sont à l’origine du phénomène.Les suicides manqués et récidivistes sont peut-être les seuls pour lesquels une action pourrait se révéler efficace.
Les interactions entre facteurs personnels et sociaux nepermettent pas de trouver de remède.
On a prétendu que les protestants se donnent la mort plus souvent que les catholiques, car ces derniers disposent de la confession pour atténuer ou dévier l’éventuelsentiment de culpabilité suicidaire.
Cette affirmation fut cependant infirmée par l’analyse des données statistiques.
Par ailleurs, la désaffection à l’égard des religionschrétiennes en Occident est souvent considérée comme une mutation sociale privant les individus de leurs repères traditionnels.
Pour venir en aide à des personnes en proieau désespoir en leur offrant la possibilité d’exprimer leur détresse et d’infléchir leur irrépressible envie de se tuer, des associations, comme SOS Amitié en France, ont étécréées.
Mais, leur action est d’une faible portée.
En revanche, il est à noter que la perspective de changements radicaux de la société et l’irruption des conflits sociaux quin’offrent pas que des solutions individuelles ont une incidence certaine sur ce phénomène : en fait, pendant les périodes révolutionnaires, on n’enregistre presque aucun casde suicide.
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