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Suède (2003-2004): Le choc de la mort d’Anna Lindh L’événement politique de l’année aurait dû être le référendum sur l’entrée...

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« Suède (2003-2004): Le choc de la mort d’Anna Lindh L’événement politique de l’année aurait dû être le référendum sur l’entrée dans la Zone euro, organisé le 14 septembre 2003.

La campagne a, en effet, été marquée par la menace de plusieurs industriels de quitter le pays, par les craintes affichées par les partisans du «oui» quant à un possible effondrement de la couronne suédoise et à une hausse sensible des taux d’intérêt si le «non» s’imposait, ainsi que par l’avertissement du Premier ministre Göran Persson que, en cas d’échec, il n’y aurait pas de nouveau référendum sur le sujet avant 2010. Toutefois, c’est bien le «non» qui l’a emporté par 56,1 % des suffrages contre seulement 41,8 % de «oui».

Attachés à leur souveraineté nationale, irrités voire scandalisés par les violations non sanctionnées du «pacte de stabilité» par la France et l’Allemagne, les électeurs suédois n’ont pas cru aux risques annoncés et ont souhaité préserver leur modèle d’État-providence des évolutions qu’aurait pu entraîner l’adoption de l’euro. Pour significatif que fût ce résultat, son annonce a été éclipsée par le décès de la ministre des Affaires étrangères Anna Lindh, le 11 septembre 2003, quelques jours avant le scrutin et le lendemain de son agression au couteau dans un grand magasin de Stockholm.

Juriste de formation, A.

Lindh (46 ans) était une alliée proche du Premier ministre ; elle avait été successivement ministre de l’Environnement (1994-1998) puis des Affaires étrangères (1998-2003).

Elle avait occupé une place éminente dans la campagne pour le «oui» et semblait devoir accéder tôt ou tard aux responsabilités les plus hautes du pays. La campagne électorale a été immédiatement arrêtée et le référendum est passé au second plan, tandis que les Suédois multipliaient les hommages à la victime et s’interrogeaient sur la protection qu’il convenait ou non d’accorder aux personnalités.

Le fait que les hommes et femmes politiques même les plus éminents se comportent comme des citoyens ordinaires est perçu comme un trait essentiel de la démocratie suédoise, mais l’assassinat d’A.

Lindh rappelait au souvenir celui du Premier ministre Olof Palme, en 1986, dont le coupable n’a jamais été formellement identifié.

La police a arrêté en revanche, le 24 septembre 2003, l’agresseur d’Anna Lindh, Mijailo Mijailovic, qui a déclaré avoir obéi à des voix et confirmé que son geste n’avait aucun caractère politique.

Jugé responsable de ses actes, il a été condamné à la prison à perpétuité le 23 mars 2004. Le Premier.... »

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