sociologie - sociologie.
Publié le 19/05/2013
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La sociologie comme ensemble de connaissances systématisées est une science récente.
Le terme « sociologie » (composition moderne à partir de la racine latine du mot« société » et d'une terminaison d'origine grecque) apparaît dans la première moitié du XIXe siècle.
Il est créé par Auguste Comte pour désigner la science « positive » des faits sociaux : une science des « lois » qui, à l'image des lois de la nature mises en évidence par les sciences physiques ou naturelles, régissent la société humaine.
Comteutilise aussi l'expression « physique sociale » pour souligner le caractère scientifique de la nouvelle discipline.
Cette discipline s'inscrit donc, à son origine, dans le courantpositiviste du comte de Saint-Simon et d’Auguste Comte.
Karl MarxCorbis
Mais les problèmes auxquels s’intéresse la sociologie ont déjà fait l'objet de réflexions dans le champ de la philosophie.
Le concept de société civile en tant que domainedistinct de l’État apparaît d’abord au XVII e siècle dans les œuvres des philosophes Thomas Hobbes et John Locke, puis chez les penseurs français et écossais du XVIII e siècle, le siècle des Lumières.
On notera, en particulier, le rôle précurseur de la philosophie politique de Montesquieu et de Jean-Jacques Rousseau et l'incidence de la naissante économie politique avec des auteurs comme Adam Smith.
L'idéalisme allemand, et notamment la philosophie de l'histoire de Hegel, préfigure également lesorientations de la recherche sociologique.
Au XIXe siècle, et parallèlement à la dilatation de l'État moderne et au développement de son outil de représentation typique, la statistique, la réflexion sociologique prend un caractère plus systématique.
Parallèlement au courant positiviste d’Auguste Comte et à l'organicisme du philosophe britannique Herbert Spencer, d'autres penseurscontribuent à l'essor de la discipline : Alexis de Tocqueville, John Stuart Mill et Karl Marx, entre autres.
Karl Marx propose un cadre d'analyse du capitalisme occidentalconçu comme un mode d'organisation des rapports sociaux.
On voit s'annoncer dans ce siècle les préoccupations fondamentales de la sociologie classique : l'oppositionentre la modernité et les formes traditionnelles d'organisation sociale, le sens du progrès et de l'évolution historique et, finalement, les décalages et les ajustements entre lavie subjective des individus, d'une part, et l'ordre matériel et social, d’autre part.
3.2 La sociologie classique
Émile DurkheimTHE BETTMANN ARCHIVE
En tant que discipline universitaire, la sociologie n’est reconnue qu’à partir des années 1880 et 1890.
En France, Émile Durkheim commence alors à enseigner la sociologiedans les universités de Bordeaux et de Paris (il obtient en 1913 une chaire de sociologie à la Sorbonne) et fonde la première véritable école de pensée sociologique.
Dansles Règles de la méthode sociologique (1895), Durkheim systématise la démarche sociologique et défend sa thèse principale : le social existe indépendamment de la conscience que nous pouvons en avoir et se définit comme un fait qui s'impose à nous.
Il faut, par conséquent, « traiter les faits sociaux comme des choses ».
En Allemagne, la sociologie est officiellement reconnue comme discipline universitaire à partir de la première décennie du XXe siècle, grâce aux efforts de Max Weber.
Alors qu’en France et dans les pays anglo-saxons la physique sert de modèle à la nouvelle discipline des sciences sociales, la sociologie allemande retient l’enseignement deWilhelm Dilthey, qui sépare les « sciences de l’esprit » (Geisteswissenschaften) des « sciences de la nature » (Naturwissenschaften). La sociologie allemande s’inscrit ainsi dans le prolongement de l’école historique allemande.
Max WeberMax Weber, sociologue allemand, considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne.Keystone Pressedienst GmbH
Max Weber, auteur de Wirtschaft und Gesellschaft (Économie et Société, 1922) et de Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie (Sociologie des religions, 1920), est présenté souvent comme l'initiateur d'une sociologie de l'action et d'une sociologie compréhensive et interprétative, par opposition à une sociologie plus scientiste.
Webertente de comprendre l'évolution des formes d'organisation sociale en y décelant une tendance à la rationalisation.
Il analyse les relations particulières entre ce processus derationalisation et les différentes formes de vie religieuse comme, par exemple, dans le cas du capitalisme et de l'éthique protestante.
D'autres sociologues allemands comme Ferdinand Tönnies ou Georg Simmel, auteur de Philosophie des Geldes (Philosophie de l'argent, 1900), s'intéressent, dans la ligne de Weber, à la condition particulière des sociétés modernes.
L'opposition entre tradition et modernité, ou entre communauté (Gemeinschaft) et société (Gesellschaft), est un thème classique de la sociologie de cette époque.
Dans un sens similaire, Durkheim s'intéresse au changement des formes d'intégration morale, en analysant la différenceentre solidarité « mécanique » et solidarité « organique »..
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