Rwanda (1996-1997) L'intervention rwando-"congolaise" de démantèlement des camps de réfugiés du Nord et Sud-Kivu a constitué l'événement déterminant de l'année...
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Rwanda (1996-1997)
L'intervention rwando-"congolaise" de démantèlement des camps de réfugiés du
Nord et Sud-Kivu a constitué l'événement déterminant de l'année 1996-1997.
Faute
de volonté politique pour transférer à une distance raisonnable de la frontière
les camps de réfugiés hutu, installés depuis la fin de la guerre civile
rwandaise de 1994, et incapables de rétablir un semblant d'ordre dans le
fonctionnement de ces camps (où les ex-Forces armées rwandaises - auteurs du
génocide tutsi au Rwanda - et la Division spéciale présidentielle zaïroise se
soutenaient mutuellement pour assurer le contrôle de l'aide et des populations),
plusieurs bailleurs de fonds et organismes internationaux préparaient
ouvertement le terrain à une solution militaire rwandaise.
Débutée à la
mi-octobre 1996, elle a atteint ses objectifs de "sécurisation" de la frontière
à la mi-novembre avec un mouvement de retour massif des réfugiés (quelque 500
000) vers le Rwanda.
L'engagement rwandais, mais aussi ougandais et burundais au
Zaïre s'est toutefois poursuivi bien au-delà, prenant une ampleur décisive en
février 1997 malgré l'injonction des États-Unis aux troupes étrangères de se
retirer du pays.
En décembre 1996, la Tanzanie décidait, quant à elle, le renvoi
de 480 000 réfugiés rwandais, bientôt suivie par le Burundi qui n'hébergeait
cependant "que" 90 000 personnes.
A partir de cette date, le gouvernement
rwandais a considéré la question du retour des réfugiés comme réglée et n'est
plus intervenu, même pour s'enquérir du sort du flux de réfugiés qui s'étaient
enfoncés à l'intérieur du Zaïre.
Tous les témoins qui ont pu accéder à cette
zone de forêt équatoriale ont témoigné de massacres massifs et délibérés de la
part de l'Alliance des forces démocratiques de libération du Congo, la rébellion
menée par Laurent-Désiré Kabila, qui a renversé le régime Mobutu et instauré la
République démocratique du Congo à la place de l'ancien Zaïre, en mai 1997.
La réintégration des réfugiés, la reconstruction économique et la justice
demeuraient donc plus que jamais au centre des préoccupations des autorités
rwandaises au pouvoir depuis le génocide de 1994.
L'accueil de plus d'un million
de réfugiés, dans un état de dénuement total, posait des problèmes aigus de
prise en charge immédiate (nourriture, hébergement, soins) et imposait ensuite
des solutions d'urgence: les biens qu'ils possédaient avaient été détruits ou
étaient occupés par d'autres rescapés du génocide ou des réfugiés tutsi anciens
revenus depuis 1994.
Les contraintes économiques majeures auxquelles le pays
était confronté depuis 1990, et surtout depuis 1994, se sont donc vues
démultipliées (le tiers de la population était considéré comme mal nourri ou
sous-alimenté), alors même que la Banque mondiale classait le Rwanda en 1996
comme le pays "le plus pauvre du monde" selon le PNB par habitant.
Parallèlement, et malgré une gestion administrative efficace, le retour des
réfugiés a fortement ranimé les tensions sociales et politiques dans plusieurs
préfectures (surtout à l'ouest du pays), où des noyaux armés d'opposants ont....
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