Rousseau 1712 - 1778 « Chomme est né libre, et partout il est dans les fers. » Du contrat social...
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«
Rousseau
1712 - 1778
« Chomme est né libre, et partout il est dans les fers.
»
Du contrat social
Éléments de biographie
t Une jeunesse instable
Philosophe et écrivain genevois, fils d' horloger, Jean-Jacques Rousseau naît
dans une famille protestante.
Sa mère décède peu après sa naissance.
Son père est contraint de s'exiler: il sera mis en pension chez un pasteur,
puis recueilli par la charmante Madame de Warens qui le convertit au
catholicisme.
C'est auprès de cette dernière, qu'il appelle « Maman »,
que Rousseau se réfugie à plusieurs reprises.
Il occupe divers emplois
de laquais et de secrétaire, puis s'intéresse à la musique.
Instable, il
vagabonde et ne parvient pas à se fixer.
Il se rend à Paris et côtoie la bonne société.
On le nomme secrétaire de
l'ambassadeur de France à Venise.
Il se brouille avec lui et rentre à Paris
où il participe à !'Encyclopédie avec son ami Diderot.
À la même époque, il a une liaison avec une lingère, Thérèse Le Vasseur.
Tous deux auront cinq enfants qu'ils abandonnent aux Enfants Trouvés.
t La célébrité et l'exil
Il se fait connaître en 1750 par le Discours sur les sciences et les arts,
dissertation qu'il rédige pour l'Académie de Dijon.
Commence alors
une période riche en publications : le Discours sur l'origine et les
fondements de l'inégalité parmi les hommes paraît en 1755, Julie ou la
nouvelle Héloïse en 1761, et Du contrat social en 1762.
Mais le Parlement condamne La Profession de foi du vicaire savoyard qui
se trouve dans l'Émile, paru en 1762, et Rousseau est contraint de s'exiler.
De nombreuses querelles - avec Diderot, Hume, Madame d':Êpinay,
Grimm...
- marqueront la vie de Rousseau, qui se croit persécuté.
Solitaire, il se retire pour écrire les Confessions et les Rêveries d'un
promeneur solitaire qui seront publiées à titre posthume en 1782.
Thèses essentielles
Penseur souvent mal compris, Rousseau s'oppose au courant des Lumières
et notamment à l'optimisme des Encyclopédistesface au progrès.
Il nuance
cette vision positive et montre la nécessité de réformer mœurs, morale,
éducation et institutions politiques avant que l'homme ne soit totalement
perverti et ne se perde lui-meme.
t De l'état de nature à l'état social
Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les
hommes, Rousseau analyse la vie sociale et ses dérives.
Pour montrer
comment la société a corrompu l'homme, il met en place une fiction,
l'hyp othèse rationnelle de l'état de nature, âge d'or de l'humanité
innocente et libre.
L'homme y vit solitaire, libre en ce qu'il n'est soumis à personne, oisif
dans une nature abondante, bref, heureux, sans industrie ni société.
Il ne
possède la raison qu'en puissance, et agit suivant deux principes: l'amour
de soi, qui le porte au souci de sa propre vie, et la pitié, sentiment de
répugnance face à la souffrance inutile de tout être vivant:
Rien ne destine l'homme à sortir d'un tel état anhistorique, si ce ne
sont des catastrophes naturelles exceptionnelles (que l'on ne peut que
supposer) à la suite desquelles l'homme se trouve contraint de s'associer
avec d'autres pour survivre face à une nature dont les fruits se raréfient.
Perfectible, c'est-à-dire capable de changer sa manière d'être, en bien
autant qu'en mal, l'homme va sortir de l' état de nature.
t Une vision pessimiste du progrès
La vie sociale va radicalement transformer l'homme, au point de le rendre
méconnaissable.
Les premières communautés portent les hommes à se
comparer et, très vite, l'amour de soi se transforme en amour propre,
cette tendance égoïste à vouloir dominer autrui, qui valorise le paraître
au détriment de l'être.
Mais c'est surtout l'avènement de la propriété
privée qui instaure les plus grandes inégalités et engendre les maux de
la société.
Rousseau, loin d'adhérer à l'idée commune de son époque selon laquelle
le progrès moral suit celui des sciences et des arts, constate l'évolution
négative de l'humanité qui, par ses techniques, se donne la possibilité
d'accroître égoïsme et servitude.
L'homme, pourtant naturellement bon, mais dépravé, dénaturé par les
passions qui l'assaillent, se retrouve dans un état de conflits permanents
qui nécessite la mise en place d'un contrat social garant de la liberté civile.
t le contrat social
« L'homme est né libre, et partout il est dans les fers », écrit Rousseau
dans le Contrat social : puisque la société fait perdre à l'homme sa liberté
naturelle, puisque l'homme est soumis à autrui, il faut envisager un
remède qui instaure une liberté civile.
Tel est le projet du Contrat social.
L'ttat n'est légitime que s'il garantit la liberté par le droit, car « renoncer
à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».
Ainsi, ni l'autorité
paternelle, ni Dieu, ni la force (qui est de l'ordre du fait plus que du droit)
ne sont....
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