Roumanie (1988-1989) La Roumanie de Nicolae Ceausescu fait aujourd'hui figure de gardien du dogme à l'Est. Insensible à son isolement...
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Roumanie (1988-1989)
La Roumanie de Nicolae Ceausescu fait aujourd'hui figure de gardien du dogme à
l'Est.
Insensible à son isolement croissant et hostile au "nouveau cours", le
chef de l'État et du Parti roumains a poursuivi sa politique néo-stalinienne,
dont le but ultime est la création de "l'homme nouveau".
Après des années d'indulgence à l'égard de ce dirigeant qui osait se démarquer
de Moscou, l'Ouest a découvert un régime champion des violations des droits de
l'homme en tous genres: répression contre les croyants, assimilation forcée des
minorités, pénuries drastiques, omnipotence de la police politique, la
Securitate, censure et culte effréné de la personnalité voué à Nicolae et Elena
Ceausescu.
A l'origine de ce retournement, "le plan de systématisation rurale".
D'après ce
projet, qui remonte aux années soixante-dix et fut relancé en 1988, environ 8
000 des 13 000 villages roumains doivent disparaître d'ici l'an 2000, et les
paysans doivent être relogés dans 558 "centres agro-industriels".
Le but
officiel est de récupérer des terres arables, d'"harmoniser" le niveau de vie
entre la ville et la campagne et, pour reprendre l'expression de Nicolae
Ceausescu, "de constituer le peuple unique ouvrier".
En fait, le projet vise à
détruire les dernières traces d'un passé honni, le mode de vie rural et
l'attachement aux valeurs traditionnelles.
D'après les rares informations disponibles, le pays s'étant fermé aux
journalistes, le programme est bien avancé et aucune région n'est épargnée.
Dans
le secteur pilote d'Ilfov, aux environs de Bucarest, les villageois ont emménagé
dans des immeubles de trois à quatre étages équipés de cuisines collectives,
avec souvent les toilettes dans la cour.
Inquiets du sort de leurs minorités respectives, les gouvernements allemand et
hongrois ont les premiers protesté contre le projet.
Les uns après les autres,
les pays occidentaux, la CEE et le Parlement européen ont ensuite condamné
Bucarest.
La Belgique, la France et la Suisse ont lancé une campagne
d'"adoption" des villages roumains qui devrait s'étendre à toute l'Europe.
Mais le Conducator a tenu bon.
Le 15 janvier 1989, à l'issue de la réunion à
Vienne de la Conférence sur la sécurité et....
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