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renseignement (armée).

Publié le 21/05/2013

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renseignement (armée). 1 PRÉSENTATION renseignement, activité secrète, généralement exercée dans un cadre étatique par des services qui en reçoivent la compétence exclusive (appelés services spéciaux ou services secrets), et visant à recueillir et à exploiter des informations et des données confidentielles, en temps de guerre comme en temps de paix, dans les domaines militaire, industriel, commercial, économique et politique, mais également bancaire et culturel. Le renseignement, que l'on désigne familièrement par le terme d'espionnage, est une pratique clandestine aussi ancienne que les États, qui s'intègre à leurs fonctions traditionnelles, et qui, à ce titre, fait l'objet d'une tolérance implicite. Pour déterminer et mettre en oeuvre leur politique étrangère, planifier leur stratégie militaire, décider du volume et de l'organisation de leurs forces armées, négocier des accords relatifs aux armements ou des traités de commerce, les États ont besoin de recueillir des informations. Celles-ci servent à mieux connaître les situations existantes, mais également à anticiper les intentions des pays avec lesquels ils entretiennent des relations. Il n'est donc pas surprenant que la plupart des gouvernements considèrent comme essentiel le maintien d'une forme quelconque de service chargé du renseignement, à l'heure où l'information apparaît plus que jamais comme une arme dans le jeu complexe des relations internationales. 2 HISTORIQUE 2.1 De l'Antiquité au XVIIIe siècle L'espionnage est très tôt identifié comme un instrument fondamental du jeu politique et stratégique. Il y a presque deux mille cinq cents ans, le théoricien militaire chinois Sun Tzu établissait déjà l'importance de l'espionnage. On trouve des exemples d'utilisation de l'espionnage chez les Assyriens et les Perses, tout comme dans la Chine ancienne. À partir du XVe siècle, les États italiens, souvent très menacés dans leur existence même par leur taille modeste et par les rivalités qui les opposent, sont nombreux à mettre sur pied de véritables services d'espionnage. Au sein d'un système international où les relations dynastiques autorisent de vastes opérations de diplomatie secrète, la plupart des grands ministres, tels Buckingham, Richelieu ou Mazarin, et des monarques, d'Élisabeth Ire à Louis XV, entretiennent un « cabinet noir « qui fonctionne comme un service de renseignements privé. Cependant, le renseignement n'a pas été organisé de façon systématique par les gouvernants et les chefs militaires avant le XVIIIe siècle, où s'est fait sentir la montée en puissance des nationalismes, avec pour corollaire le développement d'armées permanentes et l'extension de la diplomatie. La Révolution française, qui engendre de considérables bouleversements politiques, donne un nouvel essor à l'espionnage : nombreux sont, en particulier, les espions royalistes qui s'emploient à gagner à leur cause des chefs militaires révolutionnaires, comme Dumouriez et Pichegru. 2.2 Le XIXe siècle Joseph Fouché Nommé ministre de la Police par le Directoire en 1799, Joseph Fouché laisse l'image d'un homme qui désirait tout savoir et qui est parvenu, de fait, à savoir presque tout, grâce à son réseau d'agents et d'espions travaillant à son service. Fouché (le crime), associé à Talleyrand (le vice) subsistent tous deux comme des intrigants, utilisant la politique au service de leurs ambitions personnelles.Édouard Dubufe (1820-1883), Joseph Fouché. Huile sur toile, 130 × 98 cm. Musée national du château de Versailles. ERL/Sipa Press/Woodfin Camp and Associates, Inc. L'espionnage politique devient une pratique courante dans un certain nombre d'États autoritaires, caractérisés par l'existence d'un pouvoir fort et par l'absence de véritables institutions représentatives. En France, le nom de Fouché, ministre de la Police, reste associé au système policier qui a été en vigueur sous le règne de Napoléon Ier, tandis qu'en Autriche c'est le chancelier Metternich qui met sur pied une organisation efficace d'espions politiques et militaires, chargée d'informer le pouvoir central sur toutes les velléités sécessionnistes qui peuvent apparaître dans l'Empire. En Russie, la redoutable Okhrana (département de la Défense de la sûreté et de l'ordre public) est créée en 1825, sous le règne du tsar Nicolas Ier, afin de traquer toute manifestation d'opposition au régime. Vers le mi...

« première importance pour les Alliés, qui ont besoin de connaître, depuis l’intérieur, les moyens dont dispose l’ennemi ; cela est rendu possible grâce aux mouvements deRésistance, mais également par le biais d’organismes militaires, tels le SOE (Special Operation Executive) en Grande-Bretagne, l’OSS (Office of Strategic Service) aux États-Unis, ou le BCRA (Bureau central de renseignements et d’action, dirigé par le colonel Passy et dépendant directement du général de Gaulle, à Londres).

Les Soviétiquesorganisent pour leur part un vaste réseau, l’Orchestre rouge, implanté en France, aux Pays-Bas, en Belgique et même en Allemagne.

Dans l’Allemagne hitlérienne, l’Abwehr,sous les ordres de l’amiral Canaris, se spécialise dans le renseignement militaire. Les progrès de la technologie militaire et le développement des nouvelles techniques de communication mettent plus que jamais l’accent sur la précision et la rapidité del’information et sur la protection des informations sensibles : ainsi les Allemands jouissent-ils d’une supériorité en matière de chiffrage, grâce à leur extraordinaire machineà chiffrer, appelée Enigma, qui garantit la sécurité de leurs communications jusqu’à ce que les Alliés parviennent à découvrir leur chiffre, grâce aux premiers ordinateurs, en1943. 2.5 La guerre froide Julius et Ethel RosenbergEn pleine guerre froide, alors que le maccarthysme règne aux États-Unis, les époux Rosenberg, accusés d'avoir livré des secretsatomiques américains à l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale, sont condamnés à mort et exécutés le 19 juin 1953, malgrél'absence de preuves formelles et une campagne de soutien internationale.Getty Images/Archive Photos Après la Seconde Guerre mondiale, la rivalité permanente opposant les États-Unis et leurs alliés à l’Union soviétique et ses satellites, que l’on appelle la guerre froide,correspond à une période d’expansion et d’intensification de l’espionnage.

Entre 1945 et 1990, il y a peu d’événements, qu’il s’agisse de l’affaire de la baie des Cochons en1961, de la crise des fusées l’année suivante, de la guerre du Viêt Nam, des crises politiques en Amérique du Sud ou encore du conflit en Afghanistan à partir de 1979, oùles services secrets américains et soviétiques n’ont pas joué un rôle déterminant. Cette époque est fertile en coups de théâtre, comme l’accusation qui frappe, pendant la période du maccarthysme, Julius et Ethel Rosenberg, un couple d’Américainstravaillant dans le secteur nucléaire, condamnés à mort et exécutés en 1953, ou la découverte de la trahison d’un militaire américain, John Walker, qui a communiqué auKGB, entre 1968 et 1981, les codes de transmissions des sous-marins nucléaires américains.

Les Américains, pour leur part, mettent notamment au point l’avion U-2, quipermet de recueillir de précieux renseignements sur le système de défense soviétique. 2.6 La fin du XXe siècle Depuis la fin de la guerre froide, l’espionnage industriel et technologique, notamment dans le domaine de l’informatique, a pris une importance croissante.

La plupart desgrandes sociétés ont de nos jours un service de planification stratégique qui utilise des informations confidentielles.

L’espionnage industriel est difficile à détecter et àcontrôler en dépit de la législation existante et il est reconnu comme un remarquable instrument permettant d’accéder par avance à certaines informations.

Il utilise destechniques propres aux services secrets d’État, y compris la surveillance électronique et la photographie de reconnaissance aérienne.

Dans le domaine politique et militaire,c’est maintenant les échanges de matériaux nucléaires et d’armes chimiques qui mobilisent l’activité des services de renseignements, de même que le soutien apporté auterrorisme par certains États. 3 MÉTHODES 3.1 Information, désinformation et intoxication L’activité des services de renseignements peut être décomposée en cinq étapes. Dans un premier temps, les besoins en informations du gouvernement ou du commandement militaire sont examinés, en tenant compte du contexte politique etstratégique, de la localisation des renseignements désirés et des moyens à mettre en œuvre pour les rassembler.

Après la définition de ce qui s’apparente à un « cahier descharges », la deuxième étape est celle de la collecte de l’information désirée.

La troisième étape est celle de la production proprement dite de renseignements, où lesdonnées brutes recueillies sont assemblées, évaluées et analysées afin de répondre le plus adéquatement possible à la question initiale.

La quatrième phase est celle de lacommunication de l’information traitée au décideur.

La cinquième étape est celle de la prise de décision, qui trouvera sa traduction dans le domaine militaire etdiplomatique. Ce schéma, qui s’applique à des missions ponctuelles, doit cependant être nuancé lorsque la collecte de renseignements, régulière, s’étend sur plusieurs années, notammentdans les cas où un agent, infiltré dans un organisme stratégique, fournit sur une longue période des informations d’inégale importance, qui doivent faire l’objet d’uneanalyse lors de leur réception, mais qui peuvent, dans certains cas, servir de point de départ à une mission ponctuelle. Parallèlement aux opérations de renseignements, la collecte d’information peut déboucher sur des actions concrètes : en effet, si les services spéciaux ont pour tâchepremière de réunir une documentation à caractère confidentiel, ils ont également pour mission de protéger leurs services et leurs agents et de travailler à la désorganisationdes services de l’adversaire ou du rival.

Pour cette raison, tous les services de renseignements ont une activité défensive (par le biais des services de contre-espionnage),afin de démanteler les réseaux implantés sur leur territoire et de mener, lorsque c’est possible, une activité d’intoxication (délivrance de fausses informations) afin debrouiller les capacités d’anticipation de la puissance avec laquelle ils sont en rivalité, voire en conflit. 3.2 Agents. »

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