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Références Un des critères d'évaluation de vos copies est votre capacité à utiliser des réfé­ rences philosophiques (citations, exemples) en...

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« Références Un des critères d'évaluation de vos copies est votre capacité à utiliser des réfé­ rences philosophiques (citations, exemples) en les intégrant dans votre propre raisonnement. Î.

i•�tllisation d·'un èx�mple pour illustrer· une thèse· n'a pas pour fonction f' ��!"« fa[re joli»: il s'agit de prouver, ou de justifier, l'applicabilité deïa thèse � ! ,défendue. , , • l fv "• 2.

La référence à un auteur ne fait pas autorité par soi-même: �lie n'a d'int�rêt · qµ,è si el.le est expJiqu·é�. , ·, La référence à des auteurs philosophiques n'est pas une obligation: on peut envisager que des dissertations correctes soient construites autour d'une réflexion conceptuelle rigoureuse et d'exemples inventés par l'élève.

Cela dit, une des dimensions de la « dissertation de philosophie» est aussi de vous donner l'occasion de montrer que vous avez appris des choses pendant l'année, et en particulier, que vous vous êtes familiarisés avec les thèses et les textes d'un certain nombre d'auteurs, et que vous êtes capables de les réutiliser dans le cadre de votre propre réflexion. Toute la difficulté est là: réutiliser la pensée de l'auteur dans votre réflexion per­ sonnelle en n'abandonnant ni l'auteur, ni votre propre réflexion.

Comment est­ ce possible? Si c'est Aristote qui pense, ce n'est pas vous, et si c'est vous, ce n'est pas Aristote... Sauf que...

la« pensée», pour qu'elle mérite ce nom, est autre chose qu'une opi­ nion personnelle qui n'appartiendrait qu'à une personne: elle est d'emblée par­ tageable - même si c'est pour la critiquer. Dans cette utilisation de l'exemple, plusieurs erreurs à ne pas commettre: Les mauvais usages des citations 1.

Citer un auteur pour en tirer un argument d'autorité, c'est-à-dire poser sa cita­ tion comme une vérité indubitable et ne pas aller plus loin: «Aristote l'a dit, donc c'est vrai». 2.

Laisser une citation toute seule, comme si son sens était tout de suite clair pour le lecteur, sans l'expliquer. 3.

Accumuler, sur un même thème, une série de citations plus ou moins équi­ valentes (ou qui vous paraissent telles), ce qui provoque un « effet catalogue» désastreux. 4.

Faire tout ça en même temps... Réutiliser l'exemple d'un auteur Un système philosophique n'étant pas un traité de mathématiques, et souvent, d'ailleurs, pas un système du tout, les auteurs font comme tout le monde lors­ qu'ils ont quelque chose à expliquer: ils prennent des exemples.

Cela résout la question de savoir comment intégrer la pensée d'un auteur à la vôtre: si vous reprenez un exemple à un auteur, vous pouvez le citer sans pour autant que sa pensée se substitue à la vôtre.

C'est bien vous qui réfléchissez et qui essayez de faire comprendre quelque chose à votre lecteur.

Et comme vous savez que tel auteur, qui défend une thèse similaire, l'a illustrée avec tel ou tel exemple, vous avez le droit de le reprendre à votre compte. - Sur un sujet comme « Toute idée nous vient-elle des sens?» mettons que vous souhaitiez examiner la thèse selon laquelle les sens sont trompeurs.

Vous pour­ riez à ce moment-là citer les exemples que propose Descartes pour illustrer cette thèse: un bâton droit trempé dans l'eau paraît brisé; la main préalablement refroidie ressent une eau tiède comme brûlante; une tour carrée paraît ronde vue de loin, etc.

(Descartes, Méditations métaphysiques) - Sur un sujet comme «La liberté est-ce l'àbsence de toute contrainte?», pour faire apparaître comment certaines contraintes peuvent constituer des conditions de possibilité d'une action quelconque [voir dissertation n• 1], vous pouvez reprendre l'exemple donné par Kant de « la colombe légère», qui pour­ rait croire qu'elle volerait mieux dans le vide parce qu'il n'y aurait pas de frot­ tements de l'air, mais qui ne pourrait en fait pas y voler du tout.

(Kant, Critique de la raison pure). - Sur un sujet comme « lJhomme politique doit-il rechercher lajustice?» Vous pouvez reprendre à Machiavel l'exemple qu'il cite de César Borgia, fuisant déca­ piter son propre homme de main «Messire Rémy d'Orque» après lui avoir fait accomplir les basses besognes (Machiavel, Le Prince). Etc.

Les textes de philosophie fourmillent d'exemples, plus ou moins célèbres, qui deviennent presque des références obligées lorsque l'on aborde un sujet. Évidemment, pour pouvoir les citer, il faut les connaître...

c'est notamment à cela que sert une année d'enseignement de la philosophie.

Désormais, vous connais­ sez au moins ces trois-là (et vous en trouverez un certain nombre d'autres dans les fiches« un auteur/ une idée» et dans les fiches notions). Comment utiliser l'exemple Par lui-même, un exemple décrit une situation concrète dont on ne sait pas quelle vérité générale elle est censée justifier: c'est à VOUS de construire cette justification.

Un même exemple peut ainsi servir d'illustration à des thèses oppo· sées, selon l'interprétation que vous lui donnez. 1 Pour traiter le sujet« Toute idée nous vient-elle des sens?», il est facile de trou­ ver des exemples de situations où les sens ne nous ont pas trompés: j'ai vu une tour ronde, et elle était ronde en effet.

On peut aller plus loin contre Descartes, (en se référant par exemple à Locke) et dire que je n'aurais même pas les idées de «rond» et de «carré» si je ne les avais pas connues par les sens. Mais on peut aussi renverser l'interprétation du propos de Descartes, et dire que ce que montre son exemple, c'est que les sens nous donnent bien des «idées» des choses, même si ce ne sont pas des idées vraies.

Ainsi, il y a une «vérité» intrinsèque des sensations Ge sens du chaud, je vois du rouge, je vois la tour ronde, etc.) même si cette «vérité» ne correspond pas à la réalité des choses mais à la réalité de ma perception elle-même. L'exemple «prouve» qu'il existe des cas où s'applique la thèse que vous exa­ minez.

Mais il ne «prouve» que cela: il ne prouve pas la valeur universelle de la thèse.

La dissertation consiste à examiner s'il n'existe pas des contre­ exemples qui montreraient que la thèse souffre des exceptions, ou même, qu'elle n'est au fond admissible que dans un nombre restreint de cas, ou selon un mode de pensée assez fermé.

La dissertation est donc une recherche d'exemples et de contre-exemples. La référence : prendre un auteur comme exemple Sans pour autant vous réfugier derrière un auteur, vous pouvez en prendre un comme représentant d'une certaine thèse philosophique, que vous analysez à un certain moment de votre développement.

Rappelez-vous [voir fiches 4 et 6] que chacune de vos parties de dissertation a le statut d'une hypothèse développée à partir de certaines définitions, et non d'une affirmation vraie et définitive.

C'est ce qui explique, là encore, que vous puissiez reprendre la pensée d'un auteur, tout en pensant par vous-même, car vous ne faites pas parler l'auteur à votre place, vous examinez, à travers l'exposé de sa pensée, une certaine possibilité philosophique.

Lorsque vous envisagez une hypothèse philosophique, il est donc parfaitement adéquat de vous référer à un auteur dont c'est la thèse, et d'analyser l'un de ses textes pour voir quelle est son argumentation pour défendre cette thèse et quelle consé uence il en tire. . · ..

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