Rédigez une préface pour une anthologie poétique, en évoquant les poèmes qui y figureraient et en justifiant ces choix. Thème...
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«
Rédigez une préface pour une anthologie poétique, en évoquant les poèmes qui
y figureraient et en justifiant ces choix.
Thème 1 : la mort.
Thème 2 : le voyage.
Thème : la mort.
Ce sujet vous demande de rédiger une préface, c’est-à-dire un texte argumentatif : ce
sujet n’est pas si éloigné d’une dissertation dont le sujet serait « montrez que la poésie est
particulièrement apte à évoquer la mort (ou le voyage) ».
« Soyez convaincant » > vous devez faire vraiment comme si vous croyez à vos arguments
et cela sous-entend que vous avez tout intérêt à bien illustrer vos propos par des exemples
qui prouveront que vous n’avez pas ces idées « comme ça » mais qu’elles sont motivées
par votre connaissance de la poésie.
Nous n’allons pas rédiger votre préface, ce serait trop facile pour vous et pas
assez personnel (de plus, ça ne vous aiderait à pas à passer votre bac !).
Par contre, nous
allons vous donner matière à réfléchir, des arguments et des idées que vous pourrez
reprendre dans votre travail.
Il faut organiser votre réflexion sur ce thème poésie/mort (ou voyage).
Déjà, il
vous faut répertorier des poèmes qui parlent de cela et qui appartiennent à des époques
et des courants poétiques différents.
En voici quelques uns :
« La ballade des pendus »/ « Épitaphe Villon » de Villon ;
« Je n’ai plus que les os » de Ronsard ;
« Las ! Mort, qui t’a fait si hardie » de Charles d’Orléans ;
« Consolation à M.
Du Périer » de Malherbe :
« La mort et le bûcheron » de La Fontaine ;
« La Mort du loup » du Vigny ;
« Demain dès l’aube » de Victor Hugo ;
« La Charogne » de Baudelaire ;
« Effet de nuit » ; « Pierrot » de Verlaine ;
« Le Dormeur du val » de Rimbaud ;
« L’adieu », « Automne malade », « À la santé », ou encore « Si je mourrais làbas » d’Apollinaire.
Vous devez donc réfléchir à la pertinence de votre thème et développer votre propos en
vous appuyant sur les poèmes que vous avez choisis (les exemples rédigés sont signalés
par des guillemets, des points de suspension et des étoiles * « … »* : à vous de les
développer, de les incorporer à votre devoir, de vous en inspirer) :
Nous vous donnons des pistes de réflexion sur le thème de la mort et de la poésie.
Nous
rédigeons des extraits afin de vous montrer comment faire.
La mort et la poésie :
La poésie est le lieu de l’épanchement, de l’expression de ses sentiments => et
donc de sa peur, de sa tristesse devant sa mort ou celle d’un être aimé :
La sensibilité du poète
• Si la poésie est apte à exprimer les sentiments => personnalité du poète : être plus
sensible que les autres.
Il ressent les sentiments d’une manière plus intense et il parvient
à les mettre en mots.
• La poésie : condensé d'écriture qui rassemble une grande quantité d'émotions (VS prose
ou théâtre qui sont souvent de longs développements).
Ex : « il a deux trous rouges dans la poitrine » Rimbaud dépeint en quelques mots toute
l'horreur de la guerre.
Tristesse, mort…
• Séparation, mort : thème fréquents de la poésie => tristesse, désespoir, nostalgie…
Mélancolie => le temps qui passe trop vite => peur de la mort.
Cf.
« Le lac » de Lamartine.
Mort : passage, réalité qui marque beaucoup les hommes, et en particulier les poètes qui
sont des hommes très sensibles.
• Thème de la mort que l’on retrouve aussi bien chez Lamartine que chez Apollinaire (Cf.
Alcool => mot qui se retrouve à toutes les étapes de la composition du recueil.
Fuite du
temps, déperdition de la vie, écoulement fatal des choses / état définitif, coupé de la vie.
Cf.
« L’adieu », « Automne malade », « À la santé » : « Que lentement passent les heures
/ Comme passe un enterrement… »…
L’expression de la douleur
• La mort, l’expression de la mort en poésie c’est aussi parler à l’être absent, lui redonner
vie.
Ex : dans « Demain, dès l’aube » => « Vois-tu, je sais que tu m’attends » écrit Hugo
à Léopoldine, morte dans un accident de canot.
Illusion : lui parle, va la voir.
• Le temps déborde : recueil de P.
Eluard publié quelques mois après le décès brutal et
inattendu de sa compagne Nush.
« Notre vie » => poème où la mort de Nush devient celle
du poète.
Mort vécue comme une rupture, un basculement.
R : les mots souffrance ou douleur
n'apparaissent pas dans le poème => Expression de la douleur, du déchirement est
traduite par la constante alternance vie/mort, visible/invisible, présence/absence qui
apparaît comme une tentative désespérée du poète de faire réapparaître Nusch.
*… « Le poème permet de dépasser la mort, de parler à l’être absent et de fait,
le temps de quelques vers, de lui redonner vie.
Dans le poème que nous ne pouvions pas
ne pas intégrer à notre anthologie, le fameux « Demain, dès l’aube », Victor Hugo écrit,
parle à sa fille morte dans un accident de canot quelques années auparavant.
« Vois-tu, je
sais que tu m’attends » dit-il à Léopoldine.
La poésie permet ainsi à ce père inconsolable
de rendre hommage à son enfant, de ne pas l’oublier.
De même, quelques décennies après,
Paul Eluard écrira un recueil, Le temps déborde, quelques mois seulement après le décès
brutal de Nush, son épouse.
Si Hugo a appris la terrible de la noyade en lisant le journal.
Eluard, en Suisse pour une conférence, l’a su via reçoit un appel téléphonique lui apprenant
la mort subite de Nusch, d'une congestion cérébrale.
Terrassé, il écrit des vers poignants,
tels
« Nous ne vieillirons pas ensemble
Voici le jour en trop : le temps déborde
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice ».
Quelques temps après, toujours inconsolable, il prend de nouveau la plume à ce sujet :
«Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé [...]
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être....
»
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