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Rédiger une introduction Introduire un sujet, c'est d'abord introduire votre lecteur au sujet, l'amener à com­ prendre quel est l'intérêt...

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« Rédiger une introduction Introduire un sujet, c'est d'abord introduire votre lecteur au sujet, l'amener à com­ prendre quel est l'intérêt de celui-ci - c'est-à-dire comprendre pourquoi celui-ci pose problème - et voir quel va être votre cheminement pour traiter ce problème. .

Une bonne introduction doit donc comporter les éléments suivants: 1.

la« doxa» (voir l'explication de ce terme ci-dessous); 2.

le para-doxe du sujet, avec l'intitulé exact du sujet, cité entre guillemets; 3.

la justification du sujet; 4.

l'annonce du plan et de la problématique. D'ores et déjà, retenez l'enchaînement: DOXA-PARADOXE-JUSTIFICATION, qui constitue le mouvement d'ensemble de l'introduction: en gros, il s'agit 1.

de commencer par une phrase qui permet 2.

de faire ressortir l'intérêt de la ques­ tion posée, c'est-à-dire son caractère surprenant, puis 3.

de justifier le bien­ fondé de la question malgré ce caractère surprenant. Les grandes étapes de l'introduction 1.Doxa Doxa est un terme grec qui signifie «opinion»: la doxa d'un sujet, c'est donc l'opinion commune en ce qui concerne ce sujet, ou du moins, une opinion cou­ rante, facile à admettre.

Par exemple, sur le sujet: "Peut-il y avoir une science de l'inconscient?», la doxa pourrait être la réponse«non», car pour qu'il y ait «science», il semble bien qu'il faut qu'il y ait «conscience»: c'est dans les termes mêmes! Vous pourriez donc prendre l'idée commune suivante pour pre­ mière phrase, en utilisant l'opposition entre les termes du sujet: 1 Première phrase: Par définition, d'après l'étymologie même des termes, la science suppose que l'on ait conscience de l'objet que l'on étudie. 2.

Paradoxe On enchaîne alors sur l'intitulé du sujet, en mettant en valeur son caractère para­ doxal.

Notez bien que le mot«para-doxal» signifie «ce qui va contre la doxa», c'est-à-dire ce qui va contre l'opinion commune: c'est ce qui rend le sujet sur­ prenant, bizarre, voire choquant.

Il peut même paraître illogique, contradictoire avec lui-même.

En d'autres termes, c'est ce qui rend le sujet problématique: ce qui fait qu'il pose problème, c'est-à-dire ce qui fait qu'il est intéressant.

Car qu'est­ ce qui est«intéressant»? C'est ce qui ressort, ce qui sort des sentiers battus. Introduire un sujet, c'est montrer au lecteur que ce sujet sort de l'ordinaire.

Ainsi pour continuer notre exemple, vous pouvez écrire à la suite de ce qui précède: Deuxième phrase: La question «Peut-ily avoir une science de l'incomcient?» est para­ 1 doxale, car elle semble indiquer que, malgré l'opposition entre les termes «science» et «inconscient», une telle science est possible.

Comment cela se pourrait-il? 3.

Justification On arrive alors au troisième temps de l'introduction, tout aussi important que les deux précédents: il faut justifier le sujet.

En effet, vous venez de montrer le caractère quasi illogique du- sujet posé.

Mais si la question était vraiment aussi absurde que vous l'avez suggéré, cela ne vaudrait même pas la peine de la poser.

Il faut donc maintenant expliquer pourquoi il est quand même légi­ time de la poser.

Après la «doxa», après le «paradoxe», vous devez mainte­ nant exposer un «contre-paradoxe», c'est-à-dire une justification.

Ainsi, vous pourriez dire: Troisième phrase: Pourtant, on sait qu'il existe une science, qui s'appelle la psy­ 1 chanalyse, qui étudie le fonctionnement de l'inconscient et ses rapports avec la conscience. 4.

Annonce du plan Vous pouvez maintenant annoncer quel va être votre cheminement pour résoudre le problème que vous avez posé.

Pour la forme, il vaut mieux être clair et dire franchement: « Nous verrons dans un premier temps...

Puis, dans un second temps...

Enfin, dans une dernière partie...

» Pour le contenu, retenez sim­ plement que, en toute logique, le plan reprend de manière plus élaborée les élé­ ments que vous venez de mettre en évidence.

La «problématique», c'est la manière dont vous allez résoudre le problème (ou le paradoxe) du sujet (pour le détail, reportez-vous à la fiche méthode 5 « Construction du plan»).

Ainsi, toujours pour le même sujet, vous pourriez écrire ce qui suit: Dans un premier temps, on approfondira les définitions des notions de science et d'inconscient, pour bien mettre en évidence que la notion d'inconscient semble impliquer une résistance à toute approche scientifique.

Cependant dans un second temps, on montrera que, si la notion de « science inconsciente» est absurde, cela ne veut pas nécessairement dire qu'il ne peut pas y avoir de science de l'inconscient: on reprendra à ce sujet l'argumentation de Freud pour justi­ fier la possibilité de la psychanalyse.

Dans un troisième temps cependant, on pourra s'interroger sur le statut de cette science: on défendra l'idée que, si une certaine connaissance de l'inconscient est possible, cette connaissance pose des problèmes propres aux sciences humaines, qui ne peuvent pas avoir la même scientificité que les sciences exactes. Bilan : votre introduction En mettant bout à bout les éléments rédigés ci-dessus, vous obtenez donc l'in­ troduction suivante, pour le sujet: « Peut-il y avoir une science de l'inconscient?» 1 Par définition, d'après l'étymologie même des termes, la science suppose que l'on ait conscience de l'objet que l'on étudie.

La question «Peut-il y avoir une science de l'inconscient?" est paradoxale, car elle semble indiquer que, malgré I'op­ position entre les termes «science» et «inconscient», une telle science est pos­ sible.

Comment cela se pourrait-il? Pourtant, on sait qu'il existe une science, qui s'appelle la psychanalyse, qui étudie le fonctionnement de l'inconscient et ses rapports avec la conscience.

Dans.... »

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