Rapports de la Science et de la Philosophie.
Publié le 12/11/2016
Extrait du document
De pareilles opinions, citées parmi des centaines d'autres semblables, sont exagérément sommaires. Elles n'ont pas empêché la Philosophie générale de continuer à vivre et à prospérer. A l’époque immédiatement contemporaine, elle a même conquis, après un discrédit passager, une place de premier plan. A ce point que, nous l’avons dit, sous le nom de Philosophie (tout court) on entend très souvent, par convention, la Métaphysique...
Définir dans les grandes lignes l’objet et les méthodes de la Métaphysique est chose impossible. Vers la fin du long article consacré à ce
Un dernier mot à ce sujet ; il ne nous servirait à rien, bien sûr, et surtout dans ce petit livre, de protester contre l’emploi du mot Philosophie (sans adjonction de l’adjectif : générale) pour désigner la Métaphysique. Si nous jugeons fâcheux cet usage, c’est qu’il peut prêter à confusion ; car l’acception courante (et très large) demeure, tant dans les Facultés des Lettres que dans les collections d’ouvrages (et dans les programmes scolaires) de nommer « Philosophie » une grande variété d’études (Psychologie, Logique, Morale, Sociologie, Esthétique, etc., etc...).
Il. — LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES.
On a beaucoup critiqué Aug. Comte pour avoir conçu la philosophie (positive) comme un effort pour coordonner les résultats généraux des sciences particulières : un ensemble d’études (dit-il en substance) présentant un haut degré de généralité, un système général de conceptions sur l’ensemble des phénomènes
«
158
PHILOSOPHIE DES SCIENCES
d' abréviation, comme synonyme de philosophie générale (c'est-à-dire
de Métaphysique) (1).
Pourquoi le mot métaphysique est-il souvent remplacé par « Philo
sophie générale ? » - Pour plusieurs raisons :
D'abord, n'oublions pas qu'à l'origine , quatre mots grecs (tà métà tà
phusi ka) avaient servi à désigner, chez les commentateurs d'Aristote,
l' ouvrage du maître qui «faisait suite à " (métà) son livre intitulé
la Physi que (tà phusika ).
C'est au Moyen Age que le latin Metaphysica
fera son apparition.
Beaucoup trop d'auteurs, ensuite, ignorant le
grec, ont cru de bonne foi que métà voulait dire : « au-dessus "•
«a u-delà » ...
Voltaire, par exem ple, traduit par «trans naturam ! "···
Aristote, dans l'ouvrage dont nous venons de faire mention, donnait
le nom de «philosophie première " (philosophia prôtè) a ce qui a été
nommé plus tard « métaphysique "·
Deuxième raison qui explique la préférence donnée à « philosophie
générale • (mais cette raison est, depuis peu, en régre ssion) c'est que,
dès le xvu e siè cle , on trouve le mot métaphysique pris en mauvaise
part, et que cet emploi péjoratif s'accentua aux XVIIIe, XIX e siècles.
Volta ire, déjà cité, l'a criblé de flèch es.
Auguste Comte y verra un
mode de pensée périmé, et y opposera l'état positif : étude des faits,
sans prétention à atteindre «l'origine et la destination de toutes
choses » ...
Des savants, comme le chimiste Marcelin Berthelot (r8z7-
19 07) railleront le "philosophe " (c'est-à-dire le métaphysicien) qui
«s 'escrime contre ses propres fantômes, dans l'arène solitaire de la
logique abstraite "· ..
Et Cl.
Bernard disait déjà : « Un homme qui trouve
le fait le plus simple rend plus de services que le plus grand philosophe
du monde ( ...
).
En un mot, il n'y a que la science expérimentale,
et, hors 1 'expérience, on ne sait rien ( ...
) Kant, Hegel , Schelling, etc.,
tout cela est creux ; et ils n'ont pas, à eux tous, introduit la moindre
vérité sur là terre.
Il n'y a que les savants qui le peuvent "· ..
De pareilles opinions, citées parmi des centaines d'autres semblables,
sont exagérément sommaires.
Elles n'ont pas empêché la Philosophie
générale de continuer à vivre et à prospérer.
A l'époque immédiatement
contemporaine, elle a même conquis, après un discrédit passager, une
place de premier plan.
A ce point que, nous l'avons dit, sous le nom
de Philosophie (tout court) on entend très souvent, par conventi on, la
Métaphysique ...
Définir dans les grandes lignes l'objet et les méthodes de la Méta
physique est chose imposs ible.
Vers la fin du long article éonsacré à ce
(1) L'étudiant voudra bien prendre garde à ce sens, désormais fréquent, du mot
11: philosophie "··· Il nous souvient d'un sujet d'examen libellé ainsi : «P sychologie
�t Philosophie '· - Parmi les candidats qui avaient choisi ce sujet, la plupart ne
comprirent pas qu'il fallait traduire : « Peut-on, ou non, concevoir une Psychologie
indépendante de la Métaphysique ? ' - [Et c'est, à notre avis, sous cette dernière
forme que le »Ujet aura z"t dû être donné ...
Le sujet en question s'adressait, précisons-le,
aux candidats de.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Comment concevez-vous les rapports de la Science et de la Philosophie ?
- Comment concevez-vous les rapports de la Science et de la Philosophie ?
- Comment concevez-vous les rapports de la science et de la philosophie ?
- Comment concevez-vous les rapports de la science et de la philosophie ?
- Claude Bernard a dit en parlant des rapports de la science et de la philosophie : « L'union solide de la science et de la philosophie est utile aux deux : elle élève rune et soutient l'autre ». Expliquez et appréciez cette pensée. ?