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R : le sujet premier des poésies, c’est l’amour, la célébration de la femme aimée ou le désespoir, la mélancolie…...

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« R : le sujet premier des poésies, c’est l’amour, la célébration de la femme aimée ou le désespoir, la mélancolie… il semble donc que la poésie soit le lieu de l’expression des sentiments (lyrisme…) La poésie est-elle seulement le lieu de l’expression personnelle des sentiments ? Est-ce son seul but, sa seule fonction ? Théophile Gautier : « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature » VS Victor Hugo qui considère que le poète, tel un prophète, doit guider le peuple. I- L’expression des sentiments (le lyrisme) La poésie est le lieu de l’épanchement, de l’expression de ses sentiments. A- Le poème amoureux, le poème lyrique • Exaltation du « je » qui célèbre « tu ».

Célébration de l’être cher (prenez des exemples de votre corpus).

Dialogue sentimental, tutoiement et désignation directe de la femme aimée : Lou chez Apollinaire, Elsa chez Aragon… • Expression du sentiment amoureux (Hugo, Ronsard…).Le poète dialogue avec la femme aimée ou avec lui-même, parlant de sa passion…Ex : « Mignonne allons voir si la rose » de Ronsard : dépasse le thème conventionnel (la jeune fille belle à l'image de la rose) : donne de l'amour l'image d'un jeu intelligent mettant en œuvre des images gracieuses, évocatrices et des raisons pour séduire. • Rapport entre la poésie et la musique : rythmes, assonances, allitérations, harmonies imitatives… Cf.

« L’Invitation au voyage » la poésie enchante et chante l’amour.

Invitation à l'amour => Cf « Elle était décoiffée, elle était déchaussée » de Hugo… • Célébration de toutes les grandeurs, des héros… On célèbre l’héroïsme, la générosité des hommes => registre épique.

Cf.

Hugo La Légende des siècles.

Cf.

Hugo qui dans les Châtiments oppose la grandeur des soldats de 1794 aux Français de 1851 qui acceptent l’Empire de Napoléon III. B- Se libérer d’un sentiment douloureux : tristesse, mort… • Séparation, mort : thème fréquents de la poésie => tristesse, désespoir, nostalgie… Mélancolie du souvenir (Verlaine, Lamartine). Parlez de la poésie lyrique et romantique « Le lac »… • Se libérer par les mots, sons, rythmes : Cf.

Baudelaire qui met en poème son mal-être et ses montées d’angoisse (Cf.

« spleen »). C- La sensibilité du poète • Si la poésie est apte à exprimer les sentiments => personnalité du poète : être plus sensible que les autres.

Il ressent les sentiments d’une manière plus intense et il parvient à les mettre en mots. Ex : la gradation dans « Spleen » LXXVIII de Baudelaire qui met des mots sur ses montées d’angoisse. • Pour Eluard, vivre c’est aimer et être aimé => la femme devient « cœur du monde » ; « l’amour c’est la vie ». • La poésie : condensé d'écriture qui rassemble une grande quantité d'émotions (VS prose ou théâtre qui sont souvent de longs développements). Ex : « il a deux trous rouges dans la poitrine » Rimbaud dépeint en quelques mots toute l'horreur de la guerre. ∆) La poésie est ainsi un lieu privilégié de l’expression du Moi du poète. II- La poésie, un texte artistique qui détourne de la réalité La poésie est aussi un lieu d’un travail de la langue, un travail sur la langue. A- Se détourner de la réalité : l’invitation vers l’ailleurs • « L’art est utile […] parce qu’il est art » ; « Le principe de la poésie est, strictement et simplement, l’aspiration humaine vers une beauté supérieure » Baudelaire.

Baudelaire : « tu m'as donné ta boue, j'en fais de l'or ».

Ex : « Une charogne » => Baudelaire montre par l’exemple de cette description de la charogne la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition, de la laideur. • Poésie de l’exil, de la nostalgie.

Le poète écrit pour oublier la réalité.

Ex : Du Bellay => « Heureux qui comme Ulysse » : le poète regrette sa Touraine natale et se sent comme un étranger à Rome. • Poésie : fuite du réel => « Demain dès l’aube » : Hugo fait revivre, l’instant du poème, Léopoldine (« Tu vois, je sais que tu m’attends »). • Cf.

Baudelaire « L’invitation au voyage » : Rêverie qui repose sur la sensation, la fusion des perceptions et la correspondance entre la femme et le paysage.

Lieu idéal parce qu’imaginaire, créé par l’imagination (« songe à la douceur »).

« L’invitation au voyage » : l’idée du voyage qui importe car un voyage onirique renferme plus de richesses et de pouvoir qu’un déplacement limité dans le temps et l’espace.

C’est un tableau : cf.

« les ciels brouillés ». C- La poésie, un voyage grâce au langage : la langue, la poésie et le talent • La poésie est travail sur les jeux métriques et rythmiques.

La poésie engage un usage particulier du mot : recherches lexicales, images. • La poésie remet en cause la syntaxe traditionnelle, le poète joue sur la musicalité, varie les sonorités avec les assonances, les allitérations… : fait appel à un effort de compréhension, à l’imagination, à l’utilisation de nombreuses métaphores qu’il faut décoder, à de nombreux synonymes.

Ex : «Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes» allitérations en « s » dans le vers d’Andromaque de Racine.

Métaphores, mages qui nous renvoient à des sensations, des odeurs, des parfums, par un jeu de correspondances habiles.

Talent du poète qui sait manier la langue.

Ex « Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,/ Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie ».

Chez Ronsard, référence à l’Antiquité : le culte de Vénus vient remplacer celui de Marie (rime avec prie au vers suivant : prière de l’aimer + anagramme). • Surréalistes : images insolites => nouvel univers.

« La terre est bleue comme une orange » Eluard / « Bergère, Ô Tour Eiffel/ Le troupeau des ponts bêle » Ex : Chez Eluard, la poésie est un condensé d’écriture.

Pas de ponctuation : successions de phrases nominales sans liens car elles s’adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à la raison. => Poésie : ne vise pas à la compréhension par un langage appris mais à l’impression et à l’universalité.

Évasion du lecteur de poésie qui, durant sa lecture, n’est plus dans la réalité quotidienne (ou dans l’expression de la réalité quotidienne). Poète : souvent considéré comme un rêveur => nous entraîne dans son monde. C-.... »

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