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Qu'est-ce que penser avec rigueur? ■ Analyse du sujet - Il ne s'agit pas seulement de raisonner avec rigueur (comme...

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« Qu'est-ce que penser avec rigueur? ■ Analyse du sujet - Il ne s'agit pas seulement de raisonner avec rigueur (comme on peut le faire en mathématiques) : il s'agit de «penser», verbe à prendre au sens large. - Dans ces conditions, la pensée la plus ambitieuse est sans doute la métaphysique : comment penser avec rigueur dans ce domaine - sur quel philosophe peut-on prendre appui? - Mathématiques et métaphysique sont indifférentes au « réel » : com­ ment aborder ce dernier en pensant avec rigueur ? ■ Pièges à éviter - Ne pas s'en tenir à un seul aspect de la question (par exemple : les mathématiques comme modèle unique de rigueur). - Ne pas surestimer la philosophie comme domaine rigoureux : la rigueur est également souhaitable dans les sciences ! - Admettre qu'une pensée est acceptable dès qu'elle est rigoureuse: la rigueur implique l'admission de postulats initiaux, et ces· derniers peuvent être contestables· (par exemple du point de vue moral) : il y a peut-être aussi à penser que la rigueur ne suffit pas pour justifier toute pensée. SUJETS CORRIGÉS CORRIGÉ [Introduction] Penser sans rigueur semble être un grave défaut : on risque de dire n'importe quoi, et de se voir reprocher de ne pas savoir réfléchir.

Mais cette «rigueur» souhaitable - en admettant qu'on puisse en donner une définition simple - peut-elle intervenir uniformément dans tous les domaines de la pensée? Il s'agirait de repérer des critères applicables à tous les domaines de la pensée (des mathématiques à la métaphysique, en passant par la vie quotidienne).

Mais suffit-il de penser avec rigueur pour être assuré que l'on pense « bien.

» si l'on donne à ce terme son acception morale ? [I.

La rigueur dans l'a prionl Le modèle de la rigueur est classiquement fourni par l'univers logicomathématique.

Aristote, élaborant sa logique, la propose conime « outil » (c'est la signification du terme Organon) nécessaire à la pensée, dont l'application doit garantir qu'elle s'effectue comme il faut.

Définir la logique comme« art de penser», c'est souligner encore que la pensée doit respecter les règles d'une technique ( « art » au sens ancien) particulière.

Celle-ci est toutefois indifférente au « contenu » de la pensée : il serait ainsi possible de penser à propos de n'importe quoi, pourvu que l'on suive les règles instituées.

Parmi ces dernières, celles concernant la déduction seront particulièrement marquantes dans l'histoire de la philosophie, puisque le syllogisme apparaîtra durablement comme le modèle de la déduction. La théorie du syllogisme élaborée par Aristote s'intéresse avant tout à l'aspect formel de l'enchaînement qui doit lier les propositions.

Un syllogisme peut donc être« absurde» (sans aucun rapport avec le« réel») par son contenu « empirique » : seule importe la forme de l'enchaînement qu'il propose.

Et la rigueur semble d'autant plus exigible que le discours ne porte en quelque sorte sur rien, qu'il tourne « à vide ». Cela se confirme dans les mathématiques : Descartes en apprécie la rigueur extrême, en signalant qu'elle provient de ce que la pensée n'y est pas encombrée par une référence aux objets empiriques, et peut donc se concentrer sur les« longues chaînes de raisons» qu'elle produit.

Lorsque Spinoza entreprend de présenter sa pensée de la façon la plus rigoureuse possible, c'est en prenant modèle sur la« façon des géomètres» : définitions, axiomes, postulats, déduction de théorèmes..

De la sorte, l' Éthique se propose comme un ouvrage parfaitement contraignant pour l'esprit : CORRIGÉ 19 après en avoir admis les propositions premières, le lecteur est obligé de reconnaître la validité de tout ce qui s'en déduit. La rigueur logico-mathématique est donc exemplaire parce qu'elle est fondée, comme le dira Kant, sur du pur a priori : l'esprit humain y définit ses concepts, et n'obéit pas à d'autres règles que celles qu'il a également posées.

La cohérence est totale : on n'attribue aux «objets» sur lesquels on pense que les qualités impliquées par leur définition. [Il.

Penser rigoureusement l'univers empirique] Toutefois la pensée ne s'exerce pas uniquement sur un monde dont elle se donne simultanément les éléments et les règles de constitution ou de transformation.

Elle s'exerce aussi à propos de la réalité qui nous entoure et dont nous percevons certains aspects.

De ce point de vue, si l'exigence de rigueur doit être maintenue, elle doit être comprise d'une manière autre. On différencie en logique la vérité formelle (celle des mathématiques) et la vérité empirique ou matérielle (celle que l'on attend des autres sciences).

La seconde est plus complexe, dès lors que l'on tient compte de l'univers empirique.

L'esprit ne peut plus définir par décrets ses objets et leurs lois, il doit mettre au point un « langage » et des.... »

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