- > Quelle vision des femmes vous semble proposer le recueil de Man Ray et de Paul Eluard, Les Mains...
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> Quelle vision des femmes vous semble proposer le recueil de Man
Ray et de Paul Eluard, Les Mains libres ?
Plan proposé : Une première partie très générale permet de faire un
« état des lieux » de la présence des femmes dans le recueil, puis les
deux parties suivantes abordent la réflexion de manière plus dialectique.
1 - Un recueil centré sur les figures féminines.
En quoi les femmes sont
elles omniprésentes et essentielles dans ce recueil ?
Il - Un certain renouvellement de la vision des femmes.
En quoi la dés
tructuration du corps féminin et les images auxquelles sont associées
les femmes sont-elles originales ? En quoi illustrent-elles la « beauté
convulsive » voulue par André Breton 7
Ill - Une vision marquée par des stéréotypes.
Quels aspects de la vision
des femmes restent très traditionnels? Sur quels stéréotypes reposent
ils?
Le plan est rappelé pour vous aider, mais il ne doit en aucun cas figu
rer sur votre copie.
À vous de guider le correcteur par l'annonce du
plan dans l'introduction, les phrases d'attaque des paragraphes et des
transitions.
Introduction
De Nadja de Breton aux poèmes d'amour écrits par Aragon à Elsa Triolet,
la littérature surréaliste a beaucoup chanté les femmes muses, egeries
dont la beauté inspire les écrivains.
Le recueil de Man Ray et de Paul Eluard
intitulé Les Mains libres n'échappe pas à la règle, où abondent les dessins
représentant des figures féminines et les poèmes évoquant les femmes.
Dans ce recueil original et surprenant, marqué par l'esthétique surréa
liste qui se développe, suite au mouvement dada, en réaction à toutes les
normes de l'art tel qu'il a été conçu et pratiqué jusqu'alors, on peut se
demander si l'image traditionnelle des femmes est, elle aussi, bousculée et
renouvelée.
Après avoir établi que Les Mains libres est un recueil largement
centré sur la figure féminine, nous montrerons qu'il renouvelle certains
aspects de la vision traditionnelle des femmes, sans pour autant la remettre
véritablement en question.
1 - Un recueil centré sur les figures féminines
1.
Omniprésence des femmes
Rien qu'en feuilletant le recueil, le grand nombre de dessins de Man Ray
représentant des figures féminines saute immédiatement aux yeux : au
total, plus de la moitié, dont une grande partie de nus.
Visages ou bustes
de femmes(« L'.évidence », p.
16; « Les sens », p.
47), mains de femmes
(«Solitaire», p.
48), chevelures féminines(« Burlesque", p.
51 ; « Le don»,
p.
27),femmes allongées (dessin liminaire ; « La femme et son poisson »,
p.
52; « La plage », p.
85), debout(« L'.aventure», p.
32; « La liberté», p.
71 ),
assises de face(« Les tours d'Éliane», p.
110) ou de dos(la femme du dessin
dédié « à Picasso",p.
133, dans la section « Portraits») ..., elles sont légions
à peupler les pages dessinées de ce recueil.
Quant aux poèmes d'Eluard,
ils s'adressent souvent à un « tu » féminin (« Les sens», « Solitaire ») ou
parlent d'« elle»(«C'est elle», p.
22; >(p.
114) ou la femme-jambe de« Paranoïa >> (p.
89), dont le carac
tère onirique semble très évidemment lié à l'état de demi-sommeil dans
lequel Man Ray affirme avoir exécuté les dessins composant ce recueil:
Cette démarche, fondatrice dans l'esthétique surréaliste qui, s'inspirant des
théories freudiennes, fait de l'Art le lieu de libération de l'inconscient, se
retrouve, sous une forme différente, dans les poèmes d'Eluard.
En effet,
celui-ci décrit peu les femmes, il les« associe » plutôt, dans un processus
proche de la méthode psychanalytique1, la métaphore devenant le lieu pri
vilégié d'expression de l'inconscient : « Elle est noyau figue pensée/ ( ...
]
1.
Selon Freud, dont les surréalistes connaissent bien les théories·, le rêve est la « voie
royale» qui mène à l'inconscient.
Le patient est donc invité, lors de la cure psycha
nalytique, à associer librement aux images contenues dans son rêve, sans aucune
censure ni aucun tabou, tous les mots, expressions, idées, personnes, etc., qu'elles lui
évoquent lorsqu'il le raconte, de manière à faire émerger....
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