prostitution - sociologie.
Publié le 19/05/2013
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« lanternes rouges ».
Les édiles municipaux considéraient les prostituées comme un « mal nécessaire » et leur permettaient de mener leur négoce tant qu'elless'abstenaient d'importuner toute personne « respectable » se trouvant dans le secteur.
La prostitution était un terrain favorable pour le développement de la lucrative« traite des blanches », qui consistait à expédier des femmes dans le monde entier.
L'autorisation contrôlée de la prostitution, mesure qui s'avérait inefficace, et la corruption qu'elle générait suscitèrent des protestations dans toute l'Europe.
La Grande-Bretagne abrogea les mesures prises en vue de la prévention des maladies contagieuses, car elles n'avaient pas prouvé leur efficacité contre les maladies vénériennes et denombreux citoyens les ressentaient comme une menace pour les libertés civiles.
Des gouvernements successifs tentèrent de s'opposer à la prostitution en s'attaquant autrafic international de femmes et d'enfants.
La Grande-Bretagne promulgua un Amendement criminel en 1885, afin d'interdire ce trafic ; treize États signèrent en 1904 untraité, dans lequel ils s'engagèrent à échanger des informations portant sur ce trafic.
Aux États-Unis, le Congrès vota l'acte sur le trafic d'esclaves blancs (Mann Act, 1910),interdisant le transport de femmes entre les États à des fins « immorales ».
En France, c'est en 1946 que la loi Marthe-Richard interdit les maisons closes.
La prostitution prend des formes variées à la fin du XXe siècle.
Certaines prostituées, les call-girls, travaillent chez elles ou à une adresse réservée à cette activité, et ont une liste de clients réguliers.
D'autres travaillent dans de prétendus salons de massage, version moderne des anciennes maisons closes.
La majorité d'entre elles « font letrottoir », racolant leurs clients dans la rue.
Elles comptent parmi elles de plus en plus de jeunes en fugue qui cherchent des moyens financiers de survivre.
Certaines législations interdisent la prostitution, alors que d'autres ne déclarent illégaux que le racolage, le proxénétisme ou le fait de « vivre de ressources immorales ».Lorsque la prostitution constitue un délit, partiellement ou totalement, la réglementation et les sanctions s'appliquent généralement aux prostituées mais épargnent leursclients.
De nombreuses prostituées sont gérées par des proxénètes ou souteneurs, qui remplissent parfois le rôle d'entremetteurs et s'attribuent généralement la plus grande partde l'argent gagné.
Le souteneur fournit généralement une certaine protection à ses prostituées et il arrive qu'il noue des liens affectifs avec les femmes travaillant pour lui.Mais leur relation est généralement fondée sur un rapport de force.
4 DÉBAT SUR LA DÉPÉNALISATION
Jusque dans les années 1960, le regard occidental sur la prostitution reposait sur la vision judéo-chrétienne de l'immoralité.
Néanmoins, les chercheurs se sont récemmentattachés à séparer les enjeux moraux de la réalité de la prostitution.
Le raisonnement qui justifie son statut illégal dans de nombreux pays est fondé sur trois hypothèses :la prostitution est liée au crime organisé ; elle est responsable de nombreux délits de droit commun ; elle permet la propagation des maladies vénériennes.
Ces hypothèsessont aujourd'hui contestées.
Des investigations ont démontré que la prostitution n'est plus un investissement attractif pour le crime organisé : elle est difficile à contrôler, elle est trop visible, et offre unrendement trop faible au regard des peines sévères encourues par ceux qui y participent.
De toute évidence, des délits de droit commun — vols, agressions, absorption dedrogues — sont liés à la prostitution, mais les responsables politiques se demandent s'il est rationnel de déclarer une activité illégale pour mieux en réduire ou en contrôlerune autre.
Des prostituées ont avancé d'autres arguments importants en faveur de la légalisation de la prostitution.
La dépénalisation éviterait à la police et aux tribunaux de s'occuperde délits sans victime, leur laissant ainsi plus de temps pour les crimes graves.
La question de l'inégalité juridique a également été soulevée, la loi punissant généralementles prostituées, non leurs clients.
5 UN PHÉNOMÈNE SOCIAL MONDIAL
La prostitution est pratiquée même dans des pays où d'importantes mesures de répression furent mises en œuvre et où une politique en faveur de l'égalité des sexessemble être appliquée : ainsi en Chine populaire, malgré les démentis officiels, on a pu constater que ce trafic était en recrudescence en 1985.
Le tourisme sexuel a créé unvaste marché de la prostitution dans certaines grandes métropoles asiatiques.
Le problème de la prostitution a été en partie résolu grâce à la dépénalisation et à latolérance.
Dans certains pays, les lois pénales s'attachent surtout aux conséquences sociales de la prostitution, en contrôlant le racolage et en s'opposant à l'exploitationdes prostituées.
La propagation du virus du sida a cependant abouti dans les années 1990 à de nouvelles interrogations sur la prostitution.
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