Pour tenter de mettre fin à un conflit vieux de cinquante ans, le 7 janvier 1998, le gouvernement a ouvert...
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Pour tenter de mettre fin à un conflit vieux de cinquante ans, le 7 janvier 1998, le gouvernement a ouvert
des négociations officielles avec le principal mouvement de guérilla, les FARC (Forces armées
révolutionnaires colombiennes), regroupant 15 000 combattants.
Au terme d'un processus aux
rebondissements multiples - dont une rencontre historique entre le président de la République
nouvellement élu (août 1998), Andrès Pastrana, et le légendaire leader de la guérilla communiste, Manuel
Marulenda, le plus vieux guérillero en activité dans le monde -, les FARC ont obtenu la démilitarisation
complète d'une zone de 42 000 km2 dans le département du Caquetá, autour de San Vicente del Caguán,
cette commune étant le siège des pourparlers entre le gouvernement et le mouvement de lutte armée.
Parallèlement, pour la première fois, des contacts directs entre les FARC et un fonctionnaire du
département d'État américain ont eu lieu les 14 et 15 décembre 1998 au Costa Rica.
Les représentants
des FARC ont invité des fonctionnaires américains à se rendre dans les régions qu'ils contrôlent pour
évaluer les programmes de substitution des cultures de coca mis en place par leurs soins.
Les négociations directes entre le gouvernement et les FARC ont mécontenté les autres acteurs du conflit
armé, d'une part l'ELN (Armée de libération nationale, marxiste-léniniste), d'autre part les groupes
paramilitaires.
Pour s'imposer à la table des discussions, l'ELN (5 000 hommes), dont le principal
dirigeant, le prêtre d'origine espagnol Manuel Pérez, est mort en février 1998, a entrepris de nombreuses
actions.
Les plus spectaculaires ont été le détournement d'un avion de ligne et l'enlèvement de ses 41
passagers, le 12 avril 1999, et la prise en otages d'une centaine de fidèles qui assistaient à la messe
dominicale dans une église de Cali, le 30 mai suivant.
De leur côté, les paramilitaires représentés par
l'AUC (Autodéfenses unies de Colombie, extrême droite, fondé en avril 1997 par Fidel Castaño), qui
regroupent près de 5 000 hommes, ont eux aussi souhaité participer aux négociations et bénéficier d'une
éventuelle amnistie.
Ces groupes armés défendent les intérêts des propriétaires terriens et des
trafiquants de drogue.
Ils pratiquent régulièrement des massacres de paysans soupçonnés de complicité
avec la guérilla et sont responsables de nombreux assassinats de leaders politiques ou syndicaux.
La conduite des négociations de paix par l'administration Pastrana a fait l'objet de nombreuses critiques,
tant leurs objectifs restaient flous.
Elle a suscité également une forte grogne....
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