Portugal (1982-1983) La nation portugaise s'est formée dans le processus de la lutte contre la domination musulmane dans la péninsule...
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Portugal (1982-1983)
La nation portugaise s'est formée dans le processus de la lutte contre la
domination musulmane dans la péninsule ibérique.
Et ce n'est que dans la seconde
moitié du XIIIe siècle que les frontières actuelles seront fixées.
Pour rester
indépendant, le Portugal, coincé entre l'Espagne et la mer, est obligé de se
lancer sur les océans.
C'est donc hors de l'Europe que s'est construite la
puissance portugaise, du XVe au XXe siècle.
Ce sont tout d'abord les Indes qui sont colonisées.
Mais la vive concurrence des
autres nations européennes entraîne vers le milieu du XVIIe siècle le repli des
Portugais.
Ce premier empire perdu, un second se dessine déjà: le Brésil, son
or, ses diamants et l'esclavage.
Avec cet empire encore naissant, le Portugal va
connaître une des plus grandes hontes de son histoire: il est annexé par
l'Espagne en 1580.
L'Espagne devient ainsi l'État le plus puissant du monde.
L'Angleterre et la France trouvent alors leur intérêt à ce que le Portugal
redevienne indépendant: il le redevient en 1640.
Les invasions napoléoniennes au Portugal (1807-1808) font fuir la cour au
Brésil.
Celui-ci devient bientôt plus important que le Portugal lui-même et, en
1822, obtient son indépendance.
Le deuxième empire disparaît.
Suivent trente
années d'affirmation du libéralisme dans un Portugal territorialement diminué.
Mais déjà l'Europe s'intéresse à l'Afrique.
Anglais et Portugais rivalisent dans
le Sud: en 1890, un ultimatum anglais oblige les Portugais à abandonner la
région rodhésienne.
Les frontières de l'Angola et du Mozambique sont tracées.
En
1974, ces deux pays deviennent indépendants, le Portugal retrouve ses frontières
de 1415.
C'est le gros livre de l'impérialisme portugais que la révolution du 25
avril referme.
C'est aussi le livre de la démocratie qui s'ouvre.
Les régimes
politiques au Portugal ont rarement été démocratiques: trente ans de libéralisme
au début du XIXe siècle, et, en 1910, une tentative de république radicale.
La Première Guerre mondiale, à laquelle le Portugal a participé en envoyant des
troupes en France à partir de 1916, l'a entraîné dans une crise économique qui
s'est bientôt doublée d'une crise politique.
En 1926, le pouvoir est aux mains
des fascistes.
Antonio Salazar se voit confier le ministère de l'Économie, il y
rétablit l'ordre.
Puis il instaure une république corporatiste d'un modèle
influencé par l'Autriche et par l'Espagne de Primo de Rivera.
Après la Seconde
Guerre mondiale et la chute du nazisme, Américains et Anglais empêchent - ou au
moins ne favorisent pas - la chute de la dictature au Portugal par peur d'une
révolution communiste.
Il faut attendre le 25 avril 1974 pour que le voile se
déchire, enfin.
C'est l'oeuvre des jeunes officiers du Mouvement des forces
armées (MFA).
Mais, après l'euphorie, l'économie portugaise connaît depuis 1974 une situation
difficile.
Les problèmes liés à la "révolution des oeillets" et au changement
brutal de régime - décolonisation et retour des rapatriés, augmentation des
salaires, nationalisations de vastes secteurs de l'économie, incertitude sur
l'évolution institutionnelle - sont aggravés par la détérioration de
l'environnement international.
La conjonction de ces facteurs provoque une
dégradation du marché de l'emploi, une accélération de l'inflation et un
important déficit du commerce extérieur.
En 1978, le gouvernement socialiste de Mario Soarès met en place un programme de
stabilisation économique établi en accord avec le Fonds monétaire restrictive,
plafonnement des salaires, contrôle des prix.
Bref, les "recettes" du FMI
facilitent le redressement de la balance des paiements.
Sur le plan intérieur, c'est le parti socialiste qui fait les frais d'une telle
politique.
Les élections législatives anticipées de décembre 1979 voient la
victoire de la droite regroupée au sein de la coalition "Alliance démocratique".
Une victoire confirmée au scrutin "normal" d'octobre 1980.
Mais la mort
accidentelle du Premier ministre et leader des conservateurs, Sà Carneiro, ne
permet pas au candidat de droite de remporter les élections présidentielles de
décembre 1980.
Le général Eanes est réélu largement.
En janvier 1983, ce dernier est contraint de dissoudre l'Assemblée nationale, à
la suite de la démission du Premier ministre M.
Pinto Balsemao.
Le 25 avril, les
élections législatives se concluent par le retour des socialistes au pouvoir.
Le
Parti socialiste portugais, qui a obtenu 36,2% des voix, redevient ainsi la
première formation parlementaire confirmant une remontée amorcée lors....
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