Les politiques de lutte contre l'exclusion Sommaire Introduction Penser l'exclusion Comment a-t-on pensé le terme de l'exclusion ? Le processus d'exclusion Les politiques sociales de lutte contre l'exclusion Au niveau national Au niveau local Le constat Qu'est-ce qui a changé ? Les stigmatisations et discriminations persistants Conclusion Introduction Le terme d'exclusion est difficile à définir. Il peut aussi bien regrouper les personnes en situation de handicap, âgées, que des chômeurs ou emplois précaires, des immigrés, des personnes ayant des probl�mes de logement c'est-à-dire sans domicile fixe ou mal-logés ou encore des marginaux. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'exclusion n'allie pas forcement la pauvreté mais plutôt de la discrimination, de la stigmatisation et une forte solitude. Il y a une rupture des liens sociaux, l'individu n'interagit plus au sein de la société, il est isolé. Or, la nature humaine n'est pas faite pour vivre solitairement : Karl MARX a d'ailleurs écrit « ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience �, l'homme est un être social. C'est à partir de 1980 avec le programme politique de l'époque, que les premi�res politiques sociales contre l'exclusion sont mises en place. On remet en avant la différence entre les riches et les pauvres, à travers une forte médiatisation. Cette intensification l�ve le voile sur le phénom�ne d'exclusion et bouscule les consciences collectives Dans cette conjoncture, il est important de se demander dans quelles situations sommes-nous considérés comme exclus, qu'elles ont été les politiques sociales mises en place et l'impact qu'elles ont connu Penser l'exclusion Comment a-t-on pensé le terme d'exclusion ? Premi�rement nous allons rappeler bri�vement le terme d'exclusion sociale: L'exclusion sociale est la relégation ou marginalisation sociale d'individus, ne correspondant pas ou plus au mod�le dominant d'une société, incluant personnes âgées, personnes handicapés (physiques ou mentaux) ou autres minorités. Elle n'est généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise, mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois progressive des liens sociaux. Il est difficile de revendiquer l'invention du terme exclusion, même si on désigne généralement René Lenoir comme étant le premier à avoir utilisé ce terme en 1974 dans son ouvrage « les exclus un Français sur dix.� C'est donc, paradoxalement au milieu des années soixante, en pleine période de prospérité économique, que cette notion d'exclusion fit son apparition en France. Autrefois le terme d'exclu concernait les exclus de la croissance engendrée par les trente glorieuses, les individus étaient victimes des inégalités que la croissance ne pouvait faire disparaître. Elle stigmatisait non pas la dégradation du marché de l'emploi (nous sommes dans les Trente Glorieuses) ou l'affaiblissement des liens sociaux, mais plutôt l'amertume d'une partie de la population mise à l'écart de cette prospérité, en marge du partage des bénéfices. Raymond Aron va mettre en lumi�re les « désillusions � de cette espérance, en montrant comment la société d'abondance et la civilisation du progr�s échouent dans leur objectif d'enrayer les mécanismes de reproduction de cette même tendance. Il est étonnant de constater le peu de succ�s rencontré par cette notion à cette époque, parce que le phénom�ne qu'elle couvre est resté malgré tout marginal. Il s'agirait d'un simple résidu presque « naturel �, et, comme tel, il n'affecte par le corps social dans son ensemble. Les spécialistes des Institutions d'action sociale évoquent un probl�me d'inadéquation sociale. Dans les milieux libéraux et conservateurs, on explique le phénom�ne, sa persistance, par des tares et des déficiences individuelles, l'irresponsabilité et l'imprévoyance des pauvres eux-mêmes. Et parce qu'il s'agirait d'un phénom�ne individuel, l'interrogation théorique tourne autour de la définition d'un moyen efficace pour inciter les pauvres à travailler. Selon René Lenoir l'exclusion est un phénom�ne social qui serait le résultat du mode de fonctionnement des sociétés modernes. Pour lui « la précarité fut en quelque sorte la notion qui permit d'attirer l'attention sur un phénom�ne que l'on appela ensuite, vers le milieu des années quatre-vingt, la nouvelle pauvreté. L'accent fut mis, non plus essentiellement sur les groupes marginaux jugés inadaptés au progr�s, comme cela était dans les décennies précédentes, mais sur des couches de la population considérées comme parfaitement adaptées à la société moderne victimes malgré elles de la conjoncture économique et de la crise de l'emploi (...). Encore à cette époque, la notion d'exclusion était peu utilisée. Certes, certains chercheurs et responsables institutionnels ou politiques l'employaient parfois, mais elle ne constituait toujours pas le paradigme* majoritaire � C'est en réalité seulement à partir du début des années quatre-vingt-dix que la notion d'exclusion fit vraiment son retour à l'intérieur de recherches dont les résultats contribu�rent à modifier progressivement la représentation traditionnelle de la pauvreté. « Il ne s'agit plus de désigner un ou des groupes sociaux caractérisés par une exclusion de fait, mais surtout de souligner l'existence de processus pouvant conduire à ces situations extrêmes (...). Le succ�s de la notion d'exclusion s'explique aussi par le fait qu'elle est utilisée désormais de façon consensuelle, aussi bien par la gauche que par la droite � Contrairement à René Lenoir, Alain Touraine, sociologue, consid�re que l'exclusion sociale résulterait d'une double crise. En effet pour lui le terme d'exclusion sociale se rapportait à des catégories de gens qualifiés de « cas sociaux � qui ne b&eacut...