Poésie moderne et poésie contemporaine : on fait débuter la « modernité » de la poésie dans la 2e moitié...
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Poésie moderne et poésie contemporaine : on fait débuter la « modernité » de la
poésie dans la 2e moitié du XIXe siècle avec Baudelaire, puis Rimbaud et Mallarmé.
On
peut aussi commencer avec Aloysius Bertrand et Gaspard de la nuit, premier recueil de
poèmes en prose.
Lorsque vous ferez l’éloge de la poésie moderne, il faudra réfléchir à ce qui est entendu
par « poésie moderne ».
En quoi la poésie a évolué et quels sont les avantages de cela.
Ce sujet vous demande de trouver 40 poèmes mais aussi de rédiger une préface.
La préface :
Une préface est un texte argumentatif : vous devrez donc expliquez ce qu’est la poésie
moderne, contemporaine, démontrez sa force, ses ressources, etc.
Dans votre préface, vous devrez bien sûr appuyer chaque argument sur des poèmes qui
illustreront votre anthologie.
NB : Finalités d’une préface => Informer ; justifier et expliquer un choix (> avoir choisi de
ne regrouper que des poèmes en prose) ; donner envie de lire les textes introduits et les
présenter ; offrir un point de vue original ; marquer le lecteur > lui donner envie de lire
votre anthologie.
Vous devez vous montrer convaincant > vous devez faire vraiment comme si vous
croyez à vos arguments et cela sous-entend que vous avez tout intérêt à bien illustrer vos
propos par des exemples qui prouveront que vous n’avez pas ces idées « comme ça » mais
qu’elles sont motivées par votre connaissance de la poésie.
- Votre préface devra louer la poésie moderne : vous devrez donc utiliser un vocabulaire
mélioratif, des exclamations…
- « s'interrogera sur la poésie contemporaine » : vous vous interrogerez sur la place de la
poésie aujourd’hui, sur la définition que l’on peut faire de la poésie (puisque désormais, la
poésie peut être en prose), etc.
Nous n’allons pas rédiger votre préface, ce serait trop facile pour vous et pas assez
personnel (de plus, ça ne vous aiderait à pas à passer votre bac !).
Par contre, nous allons
vous donner matière à réfléchir, des arguments et des idées que vous pourrez reprendre
dans votre préface :
La poésie moderne et contemporaine :
La poésie moderne se distingue surtout par le vent de liberté au niveau de la forme
que s’autorisent les poètes par rapport à la poésie classique qui était très stricte au niveau
des règles de la versification.
• Poésie moderne et poème en prose :
Avant le XIXe siècle (et Aloysius Bertrand puis Baudelaire), il y avait une frontière très
nette entre la poésie en vers et la prose.
Depuis la prose poétique et surtout la poésie en
prose, les limites sont bien moins marquées.
• Poème en prose : volonté du poète de s’affranchir de la langue banale, de ne pas tenir
compte des vers mais de garder sa créativité.
Aloysius Bertrand, véritable créateur du
poème en prose => Gaspard de la Nuit (ballade médiévale pour évoquer en prose des
scènes oniriques ou fantastiques).
Puis, genre surtout développé par Baudelaire avec son
recueil Petits poèmes en prose, puis Rimbaud (Une saison en enfer)…
Les poètes ont donc renoncé aux vers.
Pourtant, ce n’est pas de la prose véritablement.
• Poème en prose : Brièveté ; Densité ; Nombreuses images… S’il n’est pas écrit en vers,
on reconnaît tout de même qu’il s’agit de poésie, car il y a beaucoup de figures, d’images…
Texte court mais très dense.
Ex : « Un hémisphère dans une chevelure » > Baudelaire réécrit en prose le fameux
poème en vers des Fleurs du Mal.
Poème composé de brèves paragraphes.
Passe de la
description de la chevelure à celle d'un univers tout entier.
Sensualité du poète, très
attaché (et attentif aux sens, aux sensations).
Ex : « Mon âme voyage sur le parfum
comme l'âme des autres hommes sur la musique » => le parfum de la chevelure le fait
voyager.
La rêverie, les voyages que fait le poète grâce à la chevelure l’entraîne dans un
monde exotique et agréable, bienfaisant.
• La remise en cause des règles :
Entre la fin du XIXe et le début du XXe, les poètes explorent tous les possibles, renoncent
aux contraintes formelles et repoussent les limites de la poésie classique.
=> Les poètes
se libèrent de l’obligation de la rime, du mètre régulier, des strophes égales.
Poèmes en
prose, vers libres…
Au nom du « fond » du poème, refus de se plier à une règle.
Le fond, le message doit
prévaloir sur la forme.
Cf.
Bonnefoy qui traduit les Sonnets de Shakespeare en vers libres.
Ex : Les Illuminations de Rimbaud => création d’un nouveau langage, alchimie
verbale > peut prêter à bien des interprétations.
Cf.
la lettre à Paul Demeny de Rimbaud.
Le poète doit se faire « voyant ».
Cf.
« Les Ponts » de Rimbaud > Poème en prose composé
d’un paragraphe.
Nouvelle « illumination » de Rimbaud qui évoque les ponts (ville,
modernité) > tableau magnifié mais brouillé.
Poésie surréaliste : images insolites qui créent un nouvel univers.
Ex : « La terre est bleue comme une orange » Eluard.
Ex : « Bergère, Ô Tour Eiffel/ Le
troupeau des ponts bêle », Apollinaire.
Ex : Chez Eluard, la poésie est un condensé d’écriture.
Pas de ponctuation : successions
de phrases nominales sans liens car elles s’adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à
la raison.
En même temps, certains poètes réinvestissent la forme.
Cf.
Hugo, Baudelaire et les
pantoums.
Cf.
Apollinaire et les calligrammes.
• L’importance des sons, de la musicalité… :
Pour Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Valéry ou Claudel, la poésie est ce qui reste quand on
a éliminé tout ce qu’on peut traduire en prose.
=> Les mots, débarrassés de leur fonction utilitaire, didactique ou ornementale, visent à
créer une pure harmonie, voisine de la musique.
• Le symbolisme a tenté d’atteindre avec les mots la pureté impalpable de la musique.
Ex :
« Et je m’en vais / Au vent mauvais / Qui m’emporte / Deça, delà, / Pareil à la / Feuille
morte » Verlaine.
=> peu importe le sens des mots, ce qui compte est que, comme les notes de musique,
les mots soient l’écriture d’une partition mélodieuse.
• Poésie engagée :
La poésie a une fonction critique, politique et....
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