Peut-on tout représenter au théâtre ? Peut-on tout représenter au théâtre ? Le théâtre est le monde de l’illusion, des...
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Peut-on tout représenter au théâtre ?
Peut-on tout représenter au théâtre ?
Le théâtre est le monde de l’illusion, des décors et des acteurs.
Le théâtre est destiné à être joué, vu sur scène.
I- Le théâtre, un spectacle qui représente la vie :
A- Les dialogues et les disputes
• Le théâtre repose sur la parole => l’action se construit sur les paroles échangées.
De
fait, le théâtre peut parler de la vie, du quotidien.
Cf.
les mariages dans les comédies,
l’avarice, la misanthropie, etc.
• La représentation théâtrale met souvent en scène des scènes d’affrontements et de
disputes.
Cf.
la scène 1, de l’acte I de Tartuffe.
=> Peut-être violente : physiquement ou mentalement.
Violence des sentiments, des
passions (développez un exemple : jalousie de Phèdre, violence de la passion
d’Hermione…).
Violence physique : fin d’Andromaque (la folie et la mort)
Mais tout est raconté => art du langage (et aussi de la litote).
Cf.
le monologue de Rodrigue dans Le Cid : le personnage est tiraillé, lutte contre luimême.
Conflit intérieur => très bien rendu par le monologue.
• Le drame, le conflit est ainsi le moteur de l’action.
Cf.
le conflit intérieur à Phèdre (elle
aime son beau-fils), celui de Titus qui ne peut se marier avec Bérénice ou celui d’Arnolphe
qui veut épouser Agnès.
∆) Les mots, les paroles échangées témoignent de la violence des sentiments.
B- L’habit fait le moine
• Indicateur social => l’habit fait le moine.
• Dans le Jeu de l’amour et du hasard, pour changer de rang social, les personnages
changent de costume.
Théâtre : monde de l’illusion mais pourtant évoque bien des faits
réels => différences de rangs.
On reconnaît celui qui représente le pouvoir par son
costume : cape toge couronne.
Cf.
Ubu Roi
• Ex : Harpagon est ridicule et dans tout son comportement et dans ses vêtements, ce que
Frosine lui rappelle => rire du spectateur.
Le costume sert la pièce (ici, le comique).
Ridicule du personnage : « fraise à l'antique », « votre haut-de-chausses, attaché au
pourpoint avec des aiguillettes : c'est pour la rendre folle de vous ».
NB : Molière joue
aussi des anachronismes !
C- Un monde très hiérarchisé
• Au théâtre => les personnages sont définis par leur statut social (Les Bonnes, Le
Bourgeois gentilhomme…).
Évoquez la vraie différence entre les soubrettes et les
maîtresses (Cf.
Marivaux qui inverse même les rôles dans L’Ile aux esclaves).
• Au théâtre => les personnages sont définis par leur statut social (Les Bonnes, Le
Bourgeois gentilhomme…).
Évoquez la vraie différence entre les soubrettes et les maîtresses (Cf.
Marivaux qui inverse
même les rôles dans L’Ile aux esclaves) => différence de langage, d’expression, de
comportements, de réactions, de costumes, etc.
∆) Le théâtre, par les costumes, les dialogues, etc.
peut représenter a priori tout
sur scène.
Toutefois, les dramaturges doivent concevoir leur pièce comme devant être
jouée sur une scène, devant un public => cela entraîne certaines obligations, nécessités.
II- Le théâtre, genre conventionnel : les règles classiques
Le théâtre classique impose de nombreuses règles dans la première moitié du
XVIIe siècle => par souci de convenances et de réalisme.
A- Règles des trois unités :
• Le dramaturge doit avoir en tête la scène, penser au public, les réalités scéniques, etc.
NB : par exemple, sachez qu’à l’époque où il n’y avait pas d’électricité, l’auteur devait
construire un acte qui tienne… le temps d’une bougie !
• Unité de temps => l’action doit se dérouler en 24 heures (on réduit les 24 heures en 3
heures de représentation => plus vraisemblables que montrer en 3h la vie d’un homme
de sa naissance à ses 60 ans).
Cf.
la « folle journée » de Figaro.
• Unité de lieu : soit l’action doit se dérouler dans un espace que peut embrasser le regard
(Cf.
Voltaire) ; soit pièce (ex, chez Racine, dans un palais, une antichambre…).
Il ne faut
pas que le spectateur voie trop l’artifice.
(De son fauteuil, cela ne serait pas vraisemblable
que le spectateur pense qu’il est, pendant dix minutes dans une pièce, puis qu’il assiste à
une course à cheval, puis en Espagne, puis en Russie… => unité de lieu).
• Unité d’action : il ne faut qu’une intrigue principale afin de ne pas perdre le spectateur.
B- La bienséance et le vraisemblable :
• Bienséances => afin de ne pas heurter le public : tout ce qui va contre la morale est
banni (les scènes de violence, etc.) => Au XVIIe siècle, la bienséance rend le théâtre
tragique un théâtre surtout de paroles => La mort du héros constitue le dénouement
typique d'une tragédie mais la mort n'est pas obligatoire sur scène est interdite.
« Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose,
Les yeux en la voyant saisiront mieux la chose;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux ».
Boileau, l'Art poétique, 1674, chant III, vv.51-54.
• Le vraisemblable : tous les éléments fantastiques ou impossibles sont à bannir, ainsi que
tous les événements trop rares, extraordinaires => il faut que les événements soient
possibles, courants.
=> il faut que le spectateur puisse s’identifier au personnage et qu’il se....
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