Devoir de Philosophie

Peut-on comparer un personnage de roman et de théâtre ? Peut-on comparer un personnage de roman et de théâtre ?...

Extrait du document

« Peut-on comparer un personnage de roman et de théâtre ? Peut-on comparer un personnage de roman et de théâtre ? Il faut réfléchir sur les différences entre le personnage de roman et celui de théâtre. Sens premier de « personnage », d’après le TLFI « Rôle tenu au théâtre ou dans la vie ». Par extension « Chacune des personnes qui figurent dans une oeuvre littéraire ». => Leurs différences tiennent en la nature même des deux genres.

Le roman et le théâtre. I- Un personnage de papier VS un personnage incarné A- Théâtre VS roman • Le travail du dramaturge : créer, inventer un personnage, ses gestes… + travail du metteur en scène. => Différence : le personnage de roman est déterminé par l’écriture, il fait exactement ce que l’auteur a écrit.

VS le personnage de théâtre qui dépend aussi du metteur en scène et de l’acteur. • Roman : peint les personnages ou des types (Cf.

Balzac). => Description fines, précises ou au contraires évasives… • Dans le roman, quand l'auteur veut faire passer un personnage pour un méchant le lecteur le perçoit rarement comme un "gentil".

La partie narrative décrit plus le personnage physiquement, dans leurs actions... VS le théâtre où le personnage est incarné.

Différentes interprétations possibles.

Ex. L'École des femmes Arnolphe peut être interprété aimant profondément Agnès et un amour pathétique ou un ridicule bouffon qui est justement puni de sa bêtise. B- Un personnage actif VS un personnage d’analyse ? • Alfred Jarry : « Je pense qu'il n'y a aucune espèce de raison d'écrire une oeuvre sous une forme dramatique à moins que l'on ait eu la vision d'un personnage qu'il soit plus commode de lâcher sur une scène que d'analyser dans un livre.

» (L'écriture dramatique => dynamique, une puissance d'action ; alors que l'écriture romanesque ressemble plus à une pause, à une focalisation, qui permettrait l'analyse précise et régulière) • Importance de l’action du personnage au théâtre.

Tout est acte, gestes et paroles au théâtre.

La pièce est souvent éponyme => centrée sur le personnage principal Dom Juan, Tartuffe, Hernani, Ruy Blas, Gil Blas, Le Cid, Lorenzaccio… Importance du personnage, moteur de l’action de la pièce de théâtre.

VS le roman, où comptent aussi les descriptions, la narration… NB : ce n’est pas toujours si simple.

Cf.

Britannicus : Britannicus n’est pas le personnage principal ; Madame Bovary, Adolphe, René, Atala, Candide : romans éponymes. • Le personnage de roman serait donc surtout créé pour être décrit, analysé.

Ce serait un type mis en action.

Cf.

La Vieille fille, le Père Goriot… C- La liberté d’imagination du lecteur de roman • Personnage de roman : ses faits et gestes sont décrits.

Il ne fait que ce que veut son auteur. • Personnage de roman : est décrit physiquement, l’auteur donne un cadre (visage ovale, teint olivâtre, petite taille…).

Mais liberté d’imaginer comment est Emma Bovary, même si le texte dit qu’elle est brune.

Roman => liberté de l’imagination physique.

Nb : même quand le texte est extrêmement précis et peint avec de nombreux détails un personnage, chaque lecteur se l’imagine différemment, en fonction de ses connaissances, de ses goûts… Cf.

la robe mauve d’Anna Karénine. VS le théâtre.

Ex : lorsque l’on voit Dom Juan sur scène, on ne peut pas l’imaginer avec un autre physique que celui de l’acteur. • Dans un roman : liberté pour imaginer ce qui n’est pas dit, montré du personnage.

Tout ce que l’auteur ne dit pas, le lecteur peut l’imaginer. ∆) Le personnage de théâtre serait celui qui agit, qui porte l’action alors que le personnage de roman serait surtout une étude, un portrait… II- Le personnage de théâtre « caméléon » « Il n'y a pas de théâtre sans incarnation.

Ce n'est pas le moindre charme des personnages de théâtre que de les savoir capables d'incarnations successives » (F. Mauriac, Journal 2, 1937). A- Un personnage de théâtre, toujours vivant et différent • Déjà représenté par un acteur, mis en chair et en os : il n’y a + d’idéalisation, de représentation imaginaire, + difficile de se projeter dans le personnage. • Donnée capitale dans une pièce : le jeu de l’acteur. R : nous avons assisté à une représentation de La Dame aux camélias au théâtre Marigny avec Isabelle Adjani (plus de 40 ans quand Marguerite a une vingtaine d’années) : elle a poussé des rugissements terribles sur scène : très mal joué et donc, nous n’avons pas pu une seconde nous identifier à l’héroïne. R : N’oublions pas non plus que le théâtre est un art de la représentation, même les plus beaux vers d’une pièce, ânonnés sans talent par un mauvais acteur, paraissent plats. Lorsque la jeune Sybil Vane, amie de Dorian Gray, joue Juliette sans son talent habituel, toute la pièce est gâchée et aucun spectateur ne peut se retrouver dans le couple légendaire qu’elle forme avec Roméo. + mise en scène B- Le rôle du metteur en scène • Choix de mise en scène : costume – garder le costume d’époque ou habiller les héros comme à l’époque des spectateurs selon leur vision de la pièce. • Certains metteurs en scène se considèrent comme des « serviteurs du texte » (Jouvet, Dullin …), cependant nécessairement, ils ont interprété le texte – le propre du chef d’œuvre littéraire est de permettre plusieurs interprétations. Ex : le personnage d’Arnolphe, méchant homme qui élève sa pupille et future femme Agnès de façon la plus stupide afin de ne pas devenir un « cocu ».

Pas sympathique : seul à la fin.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓