Papyrus funéraire du Nouvel Empire. Illustration d'un morceau du Livre des Morts : offrandes à Osiris. 892 LITTÉRATURES CHAMITO-SÉMITIQUES Le...
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Papyrus funéraire du Nouvel Empire.
Illustration d'un morceau du Livre des Morts : offrandes à Osiris.
892
LITTÉRATURES CHAMITO-SÉMITIQUES
Le lecteur est prié de se reporter aux n °• 932, 933
et 934 consacrés à l'histoire des peuples de l'ancien
Orient.
892.2 - DES HÉBREUX
AUX ÉTHIOPIENS.
A - Littératures hébraïque et juive et
892.1 - HIÉROGLYPHES, CARACTÈRES
CUNÉIFORMES, ALPHABET.
littératures apparentées.
a) La littérature hébraïque et Juive.
• Les Hébreux.
lorsqu'ils arrivent en «Chaldée»,
La civilisation écrite est née en Mésopotamie, dans
les vallées du Tigre et de !'Euphrate, et en Égypte, conduits, selon la tradition, par Abraham, n'ont pas
dans la vallée du Nil; elle a été répandue, assez tôt, encore complètement créé la religion juive, le
par les Phéniciens.
Les textes égyptiens étaient écrits judaïsme (voir 261.1, A).
Les Hébreux ou Israélites
avec des signes figurés qu'on appelle des hiéroglyphes; sont appelés Juifs ou Judéens seulement à partir du
nous en avons étudié l'esprit au n° 932.1, A, c.
Les VI• siècle av.
J.-C., lorsque le roi de Perse Cyrus les
textes mésopotamiens étaient écrits à l'aide de signes autorise à organiser un petit État vassal s'étendant
en forme de clou ou de coin imprimés dans des briques autour de Jérusalem.
La littérature hébraïque, c'est-à-dire celle qui pré
ou gravés sur des pierres, d'où le nom d'écriture cunéi
forme: enfin les textes phéniciens, à partir de l'an cède cette situation politique, se réduit essentiellement
1000 av.
J.-C.
environ, sont écrits à l'aide d'un alphabet à la Bible, l'ensemble des textes de l'Ancien Testament:
(voir 933.2, B, b).
Il n'est pas question d'écrire une mais il faut aussi ajouter les apocryphes, c'est-à-dire ceux
testamentaire.
histoire de la littérature mésopotamienne ou une qui ne sont pas admis dans le canon
°
histoire de la littérature phénicienne.
Il nous manque Cette littérature a été étudiée au n 222.
• Après la destruction du Temple de Jérusalem.
beaucoup trop d'intermédiaires, beaucoup trop d'élé
ments pour qu'un tel travail ait un sens.
Il suffit de en 70 de notre ère, et la disparition du parti des grands
retenir.
parmi les textes les plus anciens qui aient prêtres (les sadducéens), ce sont les pharisiens (le
quelque consistance : le texte de la Sagesse de parti des scribes) qui assurèrent l'organisation maté
Ptahhotep (2400 av.
J.-C.
en Égypte).
contemporain rielle et spirituelle de la religion.
Ces rabbins mirent
de la Légende de Sargon (Sargon d'Agadé, fondateur ainsi au point un ensemble de textes : le Talmud, tandis
de l'iEmpire suméro-akkadien); les contes égyptiens du qu'apparaissaient, entre le I•• et le X• siècle après
XXI• siècle av.
J.-C.
(conte du paysan lésé, conte de J.-C., les traités qui constituent la Kabbale.
Voir pour
Sinouhé, satire des métiers, conte du naufragé); vers cela le n° 261.1, A, b etc.
Le Talmud et la Kabbale sont
1700 av.
J.-C.
(Hammourabi : I•• dynastie de Baby les textes fondamentaux de la littérature juive tradi
lone).
en Mésopotamie : le Poème de Gilgamesh, le tionnelle.
Poème de la Création, le Code d'Hammourabi: ces
textes sont à peu près contemporains du Conte de b) Les littératures apparentées.
Khéops et des Magiciens (Égypte, monarchie thébaine).
• La littérature araméenne.
La langue araméenne
Le livre des morts de Thoutmôsis Ill est du xve siècle
av.
J.-C.; le Grand Hymne au soleil d'Aménophis IV a survécu aux royaumes araméens; elle est même
est du XIV• siècle av.
J.-C.
devenue, progressivement, la langue diplomatique de
tout le Proche-Orient et quand Cyrus se fut emparé
de Babylone, l'araméen fut choisi comme langue
unique et officielle de cet énorme empire qui englobait,
du Nil jusqu'aux Indes, les peuples les plus divers.
On
est à peu près certain que les Judéens (les Juifs)
écrivaient et parlaient alors en araméen, comme à
peu près tous les peuples du monde méditerranéen
oriental.
On a retrouvé à Éléphantine, un texte araméen,
connu sous le titre d'Histoire d'Ahiqar (Vl•-V• s.
av.
J.-C.) qui est un conte romanesque.
On a aussi,
bien entendu, un grand nombre de textes religieux,
en particulier les traductions araméennes de la Bible
(les targoums voir 221.1, A, b).
Enfin, c'est en ara
méen que sont rédigés les plus anciens textes du
manichéisme (religion dualiste fondée en 240-241
par un «inspiré» du nom de Manès ou Manichée).
• Littérature samaritaine.
Les Samaritains descen
daient des Hébreux du royaume du Nord.
Après la
prise de Samarie par Sargon Il, la plus grande partie de
la population était restée sur place et avait conservé
sa religion (très voisine du judaïsme).
La religion des
Samaritains ne reconnait comme textes sacrés que
les cinq livres du Pentateuque (voir 221 et 222).
Le
Pentateuque samaritain est le grand texte littéraire et
religieux de ce peuple (il est écrit en langue hébraïque
avec une écriture encore très proche de l'écriture phé
nicienne qu'on appelle _l'écriture paléohébraique).
• La littérature syriaque.
Elle s'est développée
autour de la ville d'Édesse.
La langue des Syriaques
était l'araméen, mais avec des différences dialectales
typiques qui permettent d'opposer l'araméen d'Édesse
à l'araméen palestinien.
Le christianisme a transformé
ce dialecte local en langue littéraire et religieuse qu'on
appelle le syriaque.
La littérature syriaque est presque
exclusivement ecclésiastique; elle naît au Il• siècle
et elle disparait dans le courant du XIV• siècle.
Elle
comprend la traduction des Écritures (Ancien et
Nouveau Testament) et celle des œuvres des Pères de
l'Église.
On possède aussi une littérature syriaque ori-
Littératures chamito-sémitiques
ginale, en particulier un poème gnostique intitulé
Hymne sur /'Ame et les homélies en vers de saint
Éphrem (IV• siècle).
Les ouvrages en prose sont des
ouvrages historiques liés à l'histoire du christianisme
et à la théologie.
B - L'Afrique du Nord et l'Afrique
orientale.
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a) La littérature copte.
Sous les Ptolémée (à partir du IV• siècle avant
J.-C.).
l'Égypte devient bilingue, puisqu'on y parle à la
fois égyptien et grec.
Au contact de l'écriture grecque,
l'écriture hiéroglyphique égyptienne se transforme et,
vers le 11 ° siècle après J.-C., l'égyptien s'écrit avec
un alphabet qui utilise des signes cursifs et des
signes helléniques.
Cette écriture s'appelle l'écriture
copte.
Lorsqu'elle a été fixée, elle a servi à transcrire
non pas l'égyptien savant des grimoires et des textes
astrologiques, mais les dialectes populaires (qui en
étaient souvent fort éloignés).
Les dialectes ainsi fixés
par l'écriture deviennent une langue : la langue copte
(l'étymologie du mot « copte » est discutée; on la
rapporte parfois au grec aiguptios, qui signifie égyp
tien, ou à la ville de Coptos, en Haute Égypte).
L'his
toire de la littérature copte est la suivante : du 11° au
IV• siècle pullulent les œuvres non chrétiennes (gnosti
ques, magiques, etc.); au V• siècle apparaissent une
traduction du Nouveau Testament et les écrits relatifs
aux ermites et aux cénobites (saint Antoine, saint
Macaire, saint Pacôme).
A la période byzantine
(V•-XI• siècle) s'accumulent dans les bibliothèques
coptes les ouvrages d'érudition et de théologie et même
des récits profanes (Gésios et lsidoros).
Après le X• siècle, le copte décline et recule devant
des dialectes locaux puis devant l'arabe; au XIII• siècle,
on a encore quelques écrits liturgiques ou légendaires
et aux XIV•-XV• siècles la littérature copte disparait.
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TIJte de femme (peinture copte).
- Xll1°-XVI• siècle : renaissance de l'Éthiopie
(la dynastie Salomonienne).
Développement des
traductions (liturgie, Vies de saints, etc.) et rédaction
du premier ouvrage éthiopien original (en guèze) : le
Kébra Nagast (La Gloire des Rois) entre 1314 et
1322.
Rédaction de Chroniques en guèze.
- XVl•-XIX• siècle
nouvelle décadence
après les invasions galla.
Dernières traductions en
guèze : La Médecine spirituelle de Michel d'Atrib,
entre 1670 et 1690.
Les chroniques en guèze sont
continuées jusqu'en 1840.
- La littérature amharique existe, à côté de la
littérature guèze, à partir du XVI• siècle (littérature
polémique, poésie, chants funèbres, contes, légendes,
etc.).
Mais l'amharique ne réapparait dans la littérature
officielle qu'à partir de 1840 (Chroniques de rempereur
Théodoros Il).
Développement progressif d'une litté
rature de type européen, notamment depuis 1935
(occupation italienne).
• Dans les années qui suivent la Première
Guerre mondiale, la littérature yiddish est illustrée par
Cholem Asch (1881-1957; Américain) qui se coupa
de son public en écrivant une biographie de Jésus :
Le Nazaréen (on ne doit pas oublier que le public
yiddish est un public qui a conservé et respecté la
tradition, et qu'il est particulièrement sensible aux
moindres écarts}.
Autres écrivains de la même époque :
le Polonais Wajsenberg (1881-1937), le poète Zanman
Scheour (1887-1959; Soviétique}, qui a écrit d'en
thousiastes poèmes antichrétiens, Yoine Rosenfeld
(né en 1880} orienté vers le roman d'analyse et même
de psychanalyse, etc.
b) La littérature éthiopienne.
• Jusqu'au XVI• siècle, la langue littéraire de
l'Éthiopie a été uniquement le guèze, ou éthiopien clas
sique, dont l'usage dans la langue parlée a disparu au
X• siècle pour être remplacé progressivement par un
dialecte dérivé : l'amharique.
Les plus anciens témoi
gnages écrits en amharique remontent au XIV• siècle;
mais l'amharique n'est devenu une langue littéraire
qu'à partir de 1840.
• On peut distinguer dans l'histoire littéraire de
l'Éthiopie les périodes suivantes :
- De la fondation de l'État éthiopien, au I•• siè
cle, jusqu'au VII• siècle après J.-C.
: traduction de la
Bible, ouvrages théologiques et liturgiques (en guèze).
- Vll•-XIII• siècle : décadence de la production
littéraire éthiopienne.
892.3 - LA LITTÉRATURE JUIVE
MODERNE.
A - La littérature yiddish.
Le yiddish est la langue parlée par les Judéo-Alle
mands : ce n'est pas une langue sémitique.
Les pre
miers textes yiddish apparaissent au XVI• siècle en
Europe; mais il existait auparavant une tradition orale.
• A la veille de la Seconde Guerre mondiale,
la littérature yiddish était particulièrement florissante,
aux États-Unis notamment, mais toujours orientée
vers les problèmes et les sources d'inspiration spécifi
quement juifs.
Les effets des massacres hitlériens furent
dramatiques, non seulement par les trous qu'ils creu
sèrent dans les rangs des communautés, mais aussi
par leurs conséquences.
Les grands mouvements de
brassage de populations qui ont suivi la guerre ont
provoqué une assimilation linguistique et intellectuelle
des jeunes générations; ceux qui tenaient à la religion
et aux coutumes juives sont allés en Israël où la langue
est l'hébreu et non pas le yiddish; ceux qui sont restés
dans leur pays se sont intégrés.
Cependant, des œuvres
yiddish continuent de paraitre: romans de Chaye Miller
(né en 1895), de Isaac Bashevis Singer (né en 1904),
de Mendel Mann (1916-197 5) qui tous expriment
la nostalgie du passé juif et leur crainte de voir le
judaïsme s'affaiblir dans le monde moderne, poèmes
de H.
Leivick (1888-1963).
Abraham Sutzkever (né
en 1913), etc.
a) Du XVI• au XIX• siècle.
• Le plus ancien texte yiddish est la traduction
d'une chanson de geste anglaise contant les exploits
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Haggada de la veille de Pâques (manuscrit espagnol du XIV• s.).
du seigneur Beves de Hamtoun et qui fut effectuée par
Elianu Bokher (1469-1549) sous le titre Le Livre de
Bovo (Bovo Bukh).
Jusqu'au XVIII• siècle apparaissent
des textes religieux ou historiques yiddish dont le
Pentateuque à l'usage des femmes, du rabbin polonais
Jacob de lanow (fin du XVI• siècle).
• Au XVIII• siècle et au début du X/Xe siècle,
la littérature yiddish reste une littérature très populaire
(combattue d'ailleurs par de nombreux intellectuels
juifs qui la considèrent comme un jargon).
Le premier
écrivain à l'utiliser dans une œuvre littéraire est le
médecin Salomon Ettinger (1801-1856), qui écrit
une comédie satirique : Serkele dans laquelle il se
moque des Juifs restés trop proches de leurs habitudes
ancestrales et refusant de s'assimiler au monde non
juif dans lequel ils vivent.
Au début du XIX• siècle, on
voit aussi naitre, en yiddish, des œuvres inspirées des
grands mouvements littéraires européens : des poèmes,
des romans (E.
M.
Dick, 1814-1893), etc.
Vers la
fin du XIX• siècle le yiddish a perdu son caractère de
jargon; il devient petit à petit une véritable langue.
• Le yiddish moderne s·est formé à partir des
écrits de Mendele Mocher Sefarin (1837-1917) et
du poète Yitskhak Leibuch Peretz (18 52-191 5).
A partir des œuvres de ces écrivains se développe une
littérature romanesque, poétique et même satirique,
ainsi qu'un théâtre yiddish qui ont la plupart du temps,
une même source d'inspiration : la vie des Juifs dans
la société non juive ou dans le ghetto.
La création du
journal Forverts par Cahan (1866-1944), donne au
mouvement yiddish un grand élan.
C'est l'époque de
Morris Rosenfeld (1862-1923; Russe) et du poète
Yeoash (1871-1927; Polonais), qui traduisit en yiddish
l'Ancien Testament.
• Yeoash est à /'origine du mouvement inti
tulé « les Jeunes» (di Yunge) représenté par Kalman
Tepper (1879-1943) et un ensemble d'écrivains
modernistes tapageurs et banals.
B - La littérature israélienne.
Dans l'État d'Israël la langue est l'hébreu moderne.
'l' Les écrivains du jeune État d'Israël, très différents dans
! leurs perspectives littéraires et esthétiques des écri
..
vains yiddish puisqu'ils sont les descendants des par13 tisans de la haskala ( « instruction ») qui voulaient
li répandre dans les ghettos d'Europe centrale et de
Russie la science et la pensée occidentales.
Bien
-� entendu, les œuvres de la littérature israélienne contem� poraine, encore peu nombreuses, reflètent presque
,....__,.
� tous les problèmes de cet État.
Principaux écrivains :
Joseph Samuel Agnon (1888-1970}, romancier, prix
Nobel 1966, les poètes Shlonsky (1900-1973).
Altermann (né en 1910).
Guilboa (né en 1917).
Gouri
Hayyim (né en 1923).
etc.
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j
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892.4 - LA LITTÉRATURE ARABE.
L'arabe littéraire, langue écrite fixée par la tradition
religieuse, doit être distingué de ses nombreuses
variétés dialectales, parlées par des ethnies qui ne sont
pas nécessairement« arabes» (les Berbères de l'Afrique
du Nord, les Égyptiens, etc.).
L'arabe littéraire, langue
non seulement des Arabes (au sens quasi ethnique et
géographique), mais aussi des peuples arabisés (ce
qui ne signifie pas non plus islamisés : le Pakistan,
l'Iran moderne, la Turquie sont des pays musulmans
non arabisés et dont la littérature a connu une évolu
tion indépendante, à quelques exceptions près dont
nous parlerons plus loin), a servi de véhicule à une
importante littérature (religieuse, poétique, roma
nesque, historique, philosophique) dont l'apogée se
situe à l'époque des califes abbassides (750-1258 apr.
J.-C.; 1258 est l'année de la prise de Bagdad par les
Mongols).
Deux caractères généraux :
- Tous les grands écrivains arabes (au sens
linguistique) n'ont pas été nécessairement des Arabes
(au sens ethnique) : l'Iran revendique, par exemple,
Avicenne.
On peut cependant les nommer tous des
« Arabes» car le dénominateur commun est la culture :
peu importe la province (de même on considère Sénèque
ou Martial comme des auteurs latins et non....
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